Hôpital moins Sécurité sociale égale logique d'entreprise

Publié le par la Rédaction


La loi «Hôpital, patients, santé, territoires» du 21 juillet 2009 crée les Agences régionales de santé (ARS) qui auront la compétence des actuelles Agences régionales de l’hospitalisation (ARH), plus le volet médicosocial des services de l’État, plus certaines compétences de l’Assurance maladie.

Les 26 directeurs généraux ont été nommés en Conseil des ministres le 30 septembre 2009.

Leurs missions sont claires : coordonner l’évolution du système hospitalier et médicosocial par le redéploiement des services, des activités ou des équipements lourds, en vue de rationaliser l’offre de soins et surtout d’en diminuer le coût. À la tête de l’ARS Rhône-Alpes, un Super Patron : Denis MORIN, directeur général, nommé par décret en Conseil des ministres, va régner en maître (sous le contrôle politique direct du ministère) sur les professions de santé, le secteur hospitalier et les établissements et services médico-sociaux.

La loi et les missions des ARS renforcent l’autoritarisme et le centralisme, confortent une vision de «l’hôpital comme une entreprise» dans la perspective d’une marchandisation de la santé, veut briser le monopole de la Sécurité sociale et la mettre en concurrence avec les assureurs.

Les ARS seront le centre de cette entreprise de démolition. La direction tente de nous faire croire que l’objectif de cette fusion est d’améliorer le service rendu aux assurés et que les conditions de travail du personnel n’en seront qu’améliorées … alors que ce ne sera qu’une étape à une régionalisation qui empirera encore ce que nous connaissons.

Morcellement du travail, industrialisation de la production, management standardisé, au nom de la productivité, les plates-formes téléphoniques se substituent à l’accueil au guichet, trois minutes au téléphone, fiche-standard sous les yeux, remplacent le contact avec l’assuré, et tout est fait pour rayer des mémoires le fondement de la protection sociale : principe de solidarité (création de
la Sécurité sociale par la Charte du Conseil national de la Résistance en mars 1944) et le refus de tout système de type assurantiel.

On se demande ce qu’il restera de la proximité, du service aux assurés, de la manière de traiter les difficultés sociales. La direction nous amuse avec les accords sur l’ATT, négocier pour garder des miettes et pendant ce temps on ne parle pas de la démolition en profondeur que représentent les fusions, de la dégradation des conditions de travail, du manque de personnel, de la précarisation de l’emploi par l’emploi de plus en plus massif de CDD, du recours à la sous-traitance de plus en plus présente dans les CPAM, de la casse de la protection sociale.

Nous, syndicalistes révolutionnaires, anarcho-syndicalistes et syndicalistes de lutte de classe, avons clairement fait notre choix. Nous refusons de continuer à négocier nos défaites et, au contraire, nous voulons organiser nos victoires.

Pour inverser la vapeur, une mobilisation massive et déterminée est nécessaire !

Pour la CNT, faire face à toutes ces attaques nécessite de sortir de la sectorisation des luttes pour établir un véritable et durable rapport de force social, d’agir par le «tous ensemble» et de penser à la grève générale reconductible.

Luttons par la lutte syndicale et sociale pour imposer un autre modèle de société, plus libre et plus juste, pour que notre avenir ne soit pas notre présent en pire !

Bernard Juban, section CPAM 42
Le Combat syndicaliste, décembre 2009
Mensuel des syndicats CNT.


Publié dans Santé & Social

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