Grève sauvage chez Manzoni à saintClaude : la lutte paie !

Fin de la grève chez Manzoni Bouchot à Saint-Claude. Après d’âpres négociations, direction et syndicats ont signé un accord au milieu de la nuit en préfecture. L’activité a repris dans la foulée.
Les salariés de la société jurassienne dénonçaient les conditions de travail et les salaires. Convention de chômage partiel, compensations financières liées au chômage, formations, les revendications des salariés ont pratiquement toutes été entendues.
Les salariés ont également obtenu l’amélioration des conditions de travail, nettoyage des locaux, remise en état des chariots élévateurs, mise à disposition de tenues de sécurité.
La Préfète du Jura a annoncé sa venue dans l’entreprise le 15 janvier prochain. À cette occasion, elle mettra en place un comité de pilotage pour assurer le suivi de ce protocole d’accord.
Plein Air, 27 novembre 2009.
Un protocole de fin de grève signé chez MBF Technologies
Après dix jours de grève, un accord a finalement été trouvé entre la direction et les salariés qui réclamaient une amélioration des conditions de travail et une hausse des salaires.
Après dix jours de grève et avec la médiation de la Direction du travail, un accord a fini par être trouvé dans la nuit entre la direction et les représentants des quatre syndicats de MBF-Technologies, ex-Manzoni-Bouchot, le groupe de sous-traitance automobile sanclaudien. L’accord a été trouvé peu après minuit et un protocole de fin de grève officiellement signé hier matin à 10 heures à la Préfecture.
«C’est un événement important, explique François Foucquart, directeur départemental du Travail qui a assuré la médiation des négociations. On s’inquiétait vraiment pour la pérennité du site. Après dix jours de grève, l’équilibre commençait à être en danger.» D’autant que des dissensions internes étaient aussi en train d’émerger. La CGT, qui avait d’abord refusé de signer, a fini par accepter après que les trois autres syndicats (FO, CFDT et CGC) se sont rétractés au nom du «tous ensemble ou pas».
Ce n’est pas la première fois qu’un mouvement social secoue le premier employeur privé du bassin sanclaudien. Que ce soit du temps de l’actionnariat familial, des fonds de pension, ou même depuis que l’entreprise a été reprise par le Groupe Arche en juin 2007. Le mouvement lancé mercredi 18 novembre avait ceci de particulier, qu’il a été dans un premier temps initié par des salariés hors organisations syndicales. Un ras-le-bol suscité par des conditions de travail dégradées. Auquel se sont greffées des revendications salariales, une augmentation d’un euro par heure, que la direction jugeait surréaliste. Il a fallu la médiation des services de l’État, pour assurer une médiation entre les deux parties. François Fouquart, le directeur départemental du Travail s’est rendu une première fois sur les lieux jeudi 19 novembre, jusqu’à minuit, il y est retourné avant-hier toute la journée. Le maire, Francis Lahaut, s’est également chargé de faire le lien entre les différentes parties. Durant dix jours, des piquets de grève se sont tenus à l’entrée des deux sites de l’entreprise, sur la zone industrielle, et à Étables. La production était quasiment à l’arrêt complet.
Les ouvriers ont donc repris le travail à 5 heures du matin. Le protocole garantit qu’il n’y aura pas de chômage partiel en 2010 (mais un plan de formation), des avancées sur les revendications d’amélioration des conditions de travail (remise en état de chariots élévateurs, stock de chaussures dans les pointures courantes, réparation des fuites du toit de l’usine, remplacement de l’éclairage, réparation des portes et progrès dans le nettoyage des locaux).
Sur le plan des salaires, les salariés n’ont pas pu obtenir les un euro par heure d’augmentation qu'ils réclamaient ; mais 15 centimes (20 euros par mois) semblent gagnés, en attendant les négociations de février prochain. Chaque salarié ayant chômé se verra attribuer une compensation financière de 200 euros net par personne. «On n’a quand même pas eu ce qu’on voulait complètement, mais on est satisfaits à 80%» commentent les représentants des quatre organisations syndicales.
«Je suis très heureuse de vous retrouver tous pour signer ce protocole de fin de grève, a déclaré la Préfète Joëlle Le Mouël. Merci à tous les acteurs de ce partenariat. L’État sera présent à la fois au côté de la direction et des salariés pour que cette convention arrive à son terme ; il sera le garant de son bon déroulement. L’État continuera à être au cœur de la médiation.» La Préfète a également annoncé (et c’est une mesure assez exceptionnelle) la mise en place d’un comité de pilotage au sein de l’entreprise. Assuré par le directeur et l’inspectrice du Travail, ce comité sera officiellement installé, sur place, par la Préfète le 15 janvier prochain.
Le Progrès, 28 novembre.

Le travail a repris chez MBF Technologies à Saint-Claude
Après dix jours de grève, un accord a été signé aujourd’hui vendredi en préfecture du Jura entre les salariés et la direction. Un comité de pilotage a été mis en place par la préfète. Dès 5 heures ce matin, le travail avait repris à Saint-Claude.
La direction de MBF Technologies, les salariés et la direction du Travail ont négocié ferme jusque tard jeudi soir. Ce matin, en préfecture du Jura, un protocole d’accord a finalement été signé. Si les salariés ont eu gain de cause sur leurs revendications qui concernaient les conditions de travail, la direction n’a en revanche pas cédé sur l’augmentation d’un euro par heure réclamée par les grévistes. De son côté, la préfète a mis en place un comité de pilotage jusqu’au 15 janvier, dont la mission sera de vérifier que les engagements pris seront bien respectés.

Le Progrès, 27 novembre 2009.
MBF Technologies : les grévistes persistent, la direction ne plie pas
Au sein de MBF Technologies, à Saint-Claude, la grève se poursuit. Le piquet est toujours installé, et la détermination de mise. Certains ouvriers ont malgré tout repris le travail «parce qu’à un moment donné, il faut bien gagner sa vie», tandis que d’autres hésitent encore à se désolidariser du groupe de grévistes.
Cela malgré la présence hier matin, sur le site, du maire de la commune, Francis Lahaut, et de François Foucquart, directeur départemental du Travail, qui ont tenté d’appeler les grévistes au compromis.
Mais de compromis, certains ne veulent plus entendre parler, «estimant avoir déjà assez donné». Au sein des syndicats, les avis divergent. Fouad El Yamani, délégué FO, a même tenté de convaincre ses collègues de reprendre le travail. «Je veux que le site de Saint-Claude existe toujours, et je ne veux surtout pas que 450 personnes se retrouvent au chômage.»
Hier soir, le directeur du site, discutait encore avec les grévistes. Les aura-t-il convaincus ? Décision à suivre.
Christelle Lalanne - Le Progrès, 27 novembre 2009.
MBF Technologies : la reprise du travail toujours incertaine
Après une semaine de grève, les négociations sont toujours d'actualité entre les représentants syndicaux, la direction et les salariés de MBF Technogies, le sous-traitant automobile sanclaudien.
Mercredi matin, à l'issue d'une réunion qui aura duré jusqu'à quatre heures du matin, des avancées ont été notées dans un protocole de fin de grève. La Direction s'étant engagée, d'après une source proche du dossier, à réaliser les travaux, finalement estimés nécessaires, dans l'entreprise ; accorder à tous une mutuelle d'entreprise ; signer la convention de chômage partiel à 75% dès l'arrêt du mouvement de grève et réviser rapidement les bas salaires.
Par contre, Patrick Bellity campe sur ses positions et n'envisage aucune augmentation en 2009.
La Préfète, qui recevait hier après-midi les délégués, se serait engagée à faire respecter les points de cet accord.
À l'heure où nous imprimions ces lignes, nous ne savions pas si oui ou non les ouvriers avaient décidé d'accepter ce protocole de fin de grève en reprenant le travail.
PSA aurait en effet effectué une petite pression sur MBF Technologies pour que certaines pièces soient livrées avant vendredi.
Le Progrès, 26 novembre.
MBF Technologies - Saint-Claude (Jura) : la grève qu'il fallait
Saint-Claude, petite ville du Jura, vit en grande partie du travail d'une usine installée depuis longtemps et produisant des pièces en aluminium pour l'industrie automobile, notamment des carters. MBF Technologies emploie au total 450 salariés répartis sur deux sites, et c'est là qu'une grève a démarré mardi 17 novembre.
Alors que des salariés réclamaient pour la énième fois des conditions de travail décentes, le directeur leur a déclaré qu'ils n'avaient qu'à «prendre le portail». Les présents lui ont répondu que c'était à lui de le faire et que, puisque c'était comme ça, ils se mettaient en grève. Le mouvement a été immédiatement suivi par la quasi-totalité des ouvriers, soit 300 personnes qui, depuis, occupent l'usine par roulement.
Il y a effectivement de quoi être en colère : depuis deux ans et demi que l'équipementier automobile Arche a repris l'usine, après que la vieille famille Manzoni-Bouchot qui la détenait depuis longtemps l'a vendue, tout est laissé à l'abandon, aucun entretien, aucun investissement n'est fait. Ainsi il pleut dans les ateliers et l'eau peut même tomber sur un four, ce qui représente un danger mortel, l'équivalent d'une bombe. Tout est dans un état déplorable : il faut amener de chez soi son papier toilette, son savon, ses outils parfois, laver ses bleus chez soi, et tout est à l'avenant...
D'autre part, cette année a été une des plus dures que le patron ait fait vivre au personnel. Outre un plan de 166 suppressions d'emplois en juillet dernier, le patron a aussi imposé du chômage partiel payé seulement à 60% du salaire brut, ce qui a représenté une perte de salaire de plusieurs centaines d'euros. Cela alors que les salaires sont déjà bas : 73 personnes par exemple gagnent moins de 9 euros de l'heure.
Pas étonnant que le groupe Arche soit devenu le numéro un français de la fonderie aluminium pour l'automobile et même «un champion européen» comme il aime se définir, car c'est avec la peau de ses salariés qu'il y réussit.
Les travailleurs demandent un euro de l'heure d'augmentation et l'amélioration des conditions de travail. La direction a proposé une prime de 200 euros, et seulement pour ceux qui ont eu du chômage technique, ce que les grévistes ont refusé. Elle les menace maintenant d'un plan de cent suppressions d'emplois. Guère impressionnés, ils ont décidé de continuer. «La marche arrière est cassée», disent-ils. Pour eux, c'est le bon moment pour exiger leur dû, car PSA et Renault n'ont que quelques jours de stock et, sans leurs pièces, ils devront rapidement arrêter des chaînes. De plus, la direction prévoit de remettre du chômage en janvier.
Mais surtout il y a de quoi être décidé à rendre coup pour coup à cette direction si arrogante. Comme l'a dit un gréviste : «Il y a le monde entier ici, depuis l'Asie jusqu'à la Méditerranée, mais il n'y a pas de différence entre nous et on restera tous unis.»
Lutte ouvrière no 2156, 27 novembre.
Grève chez MBF Technologies : «Illégitime et suicidaire»
Hier soir, sonnait une semaine de grève chez MBF Technologies à Saint-Claude. Une grève initiée par les salariés, «pour réclamer une augmentation générale de un euro/heure et dénoncer leurs mauvaises conditions de travail».
Dans un communiqué, reçu hier, la Direction, qui n'avait pas souhaité, dans un premier temps, répondre à nos questions, indique qu'elle «ne comprend pas la soudaineté de cette grève qu'elle trouve illégitime et suicidaire». D'autant, poursuit-elle «que le Groupe Arche a apporté à son site de Saint-Claude, un soutien sans faille et a même été jusqu'à proposer récemment un plan de formation longue durée afin d'éviter d'aggraver le niveau de chômage dans ce bassin d'emploi sinistré». Quant aux mauvaises conditions de travail, la Direction dément. «À ce jour aucune revendication de cet ordre n'a été signalée à la Direction par les représentants du personnel dans les instances prévues à cet effet.» Et précise également «le plus bas salaire chez MBF est supérieur de 25,4% du Smic».
Christelle Lalanne - Le Progrès, 25 novembre.
La grève continue, les jaunes la ramènent
MBF Technologies : les grévistes toujours sur le pied de guerre
Depuis mardi dernier, les salariés sanclaudiens du sous-traitant automobile, MBF Technologies, sont en grève. Ces 300 ouvriers de la production, se mobilisent pour «une augmentation générale de 1 euro/heure». Dans les rangs des syndicats, les pour et les contre commencent à s'opposer. La CGT a hissé les drapeaux, alors que la CFDT déclare «ne pas cautionner un mouvement qui pourrait coûter le travail à de nombreux employés. Ni l'intimidation exercée sur le personnel non gréviste.»
Le Progrès, 24 novembre.

Le mouvement continue chez MBF Technologies
Les ouvriers grévistes ont maintenu leur piquet vendredi soir, et toute la journée de samedi. Ils continueront ce dimanche se relayant, entre équipes du matin, de nuit, de week-end, pour assurer une présence devant le site de la zone industrielle.
Certains se disent «prêts à perdre leur emploi plutôt qu’à continuer à travailler dans ces conditions», dénonçant le mauvais état des sanitaires, des vestiaires, du réfectoire, des fuites d’eau.
Une équipe de sécurité a été recrutée par la direction pour assurer la surveillance de l’entreprise durant le week-end.
Le Progrès, 22 novembre.

MBF Technologies : Un euro de plus par heure sinon rien
Avec 300 grévistes sur 450 salariés, ce mouvement de grève initié par les ouvriers sanclaudiens, se poursuivra tout le week-end. Et la semaine prochaine si «la Direction n’accorde pas l’augmentation». Ambiance sur place.
«Les promesses y’en a ras-le-bol… Ça fait longtemps qu’on nous en fait… aujourd’hui, on veut du concret… et sans attendre.»
Les 300 grévistes de MBF Technologies, sur les 450 que comptent l’entreprise, sur les sites sanclaudiens d’Étables et la Zone du Plan d’Acier, parlent d’une seule voix.
Et elle n’est pas syndicale.
«Ce mouvement est celui des employés qui depuis trois ans fournissent de nombreux efforts et font confiance, à tort, à une direction, qui les abandonne complètement.»
Les ouvriers en ont marre.
Marre de travailler plus que de raison «pour gagner moins». Marre «de recevoir, à chaque fois qu’il pleut, de l’eau sur la tête alors qu’ils travaillent». Marre de «travailler sur du matériel vétuste que personne ne répare». Marre encore «d’aller dans des toilettes ou personne n’oserait aller et de faire leur pause dans une salle qui n’est pas reposante». Marre enfin, «d’être obligé de se mettre en grève pour que la direction s’engage à améliorer toutes ces conditions de travail».
«On nous parle de pacte social mais on ne nous écoute pas, c’est pour cela qu’aujourd’hui nous sommes si nombreux.»

En effet, 90% de grévistes à la Zone et 60% à Étables, sont des pourcentages que les autres mouvements de grève, n’avaient pas égalés. Celui-ci s’annonce également plus coriace, car «la marche arrière est cassée». Cela, bien que de nombreuses réunions se soient tenues entre mercredi et jeudi et que des propositions aient été faites par la Direction. Notamment l’amélioration des conditions de travail nommées ci-dessus, prime de 200 euros net pour chaque salarié ayant effectué en 2009 du chômage partiel, pas de plan social et dans le cas où le manque de commandes l’obligerait, convention de chômage partiel à 75% contre les 50% pratiqués en 2009. Lissage des horaires de l’usinage et de la fonderie, jusqu’à décembre.
Enfin, révision dès janvier 2010 des plus bas salaires… 73 personnes touchent moins de 9 euros de l’heure chez MBF Technologies. Rien par contre, sur l’augmentation générale d’un euro/heure, revendiqué dans le préavis de grève. «Cela coûterait à l’entreprise 1,6 million annuel, alors qu’en 2009, à Saint-Claude, elle en a perdu 7», constate François Foucquart, directeur départemental du Travail. «Si le travail ne reprend pas j’ai des craintes pour la survie de l’entreprise.» Hier, la direction aurait déclaré «si le mouvement de grève devait continuer, un plan social concernant 100 personnes pourrait être mis en place. L’équipe de week-end serait quant à elle purement et simplement supprimée.» Une déclaration impossible à vérifier, puisque pour la toute première fois, Patrick Bellity, président du Groupe Arche, s’est refusé à tout commentaire dans nos colonnes.
«Depuis 1972, j’en ai vu des crises chez Manzoni»
Fouad El Yamani, Technicien atelier mécanique
Je suis entré chez Manzoni-Bouchot en 1972. J’ai donc connu l’entreprise familiale. Tout n’était pas rose, et il y a aussi des mouvements sociaux. Je me souviens qu’on s’était battu pour obtenir des chaussures de sécurité… Trente ans après ce sont la même chose. Ensuite il y a eu l’entreprise financière. Du temps de Léman Capital, on nous répétait sans cesse «que l’argent n’avait pas d’importance», c’était des belles années. Il y a eu de nombreux investissements et à cette époque nous étions plus de 800 personnes, rien qu’à la fonderie. Aujourd’hui nous avons l’entreprise industrielle, et des tas de promesses jamais tenues ni aucun investissement effectué. Pour qu’une entreprise réussisse il faut qu’elle sache dépenser, investir et se renouveler.
Délégué syndical FO, je soutiens aujourd’hui le mouvement des salariés.
«Faire grève : je ne peux pas me le permettre»
Martial Chabrand, Pilote machine
Je suis depuis 14 ans chez Manzoni-Bouchot. J’ai travaillé à la Zone avant de venir travailler à Étables. J’ai vu les choses se détériorer au fil des ans et les revendications de mes collègues sur les conditions de travail sont justifiées. Vrai aussi qu’on nous a promis beaucoup de chose, et que nous n’avons rien vu venir.
Seulement, nous avons des syndicats pour faire remonter nos revendications à la Direction. Contrairement aux autres, moi je leur fais encore confiance. Et puis de toute façon je ne peux vraiment pas me permettre de faire grève. Ma femme est au chômage, j’ai une fille à nourrir, plus un crédit de voiture. Moi je suis ici pour bosser, pour fournir les pièces aux clients, que cela plaise ou non aux autres.
Christelle Lalanne - Le Progrès, 21 novembre.

Les salariés de MBF Technologies en grève depuis mardi soir
Les conditions de travail, le chomage partiel rémunéré à 75%, le lissage des horaires fondeur/usineur… Autant de revendications que défendent les salariés sanclaudiens.
Plus habituellement menée par les syndicats, la grève qui secoue, depuis mardi soir, la production de MBF Technologies à Saint-Claude, est une grève spontanée déclenchée par les salariés.
Après le départ volontaire de 75 personnes, en septembre, les ouvriers restant ont du poursuivre le travail.
Et apparemment, «pas dans de bonnes conditions».
Car c’est l’une des revendications de cette nouvelle grève des salariés de la Zone Industrielle et d’Étables.
«Les conditions de travail se sont détériorées au fil des années, mais aujourd’hui, tout part n’importe comment. L’outillage est en mauvais état, on ne le remplace pas…» Les horaires, aussi, semblent poser problème.
«Avec du personnel en moins, c’est autant de travail en plus.»
Alors pour y pallier, en partie, «nous demandons une augmentation générale de un euro de l’heure».
Autre point revendiqué «le lissage entre les horaires de l’usinage et ceux de la fonderie».
Ce point semble résolu, en tout cas, jusqu’à la fin de l’année, puisque la direction a donné son accord.
Par contre, «le chômage partiel payé à 75%» et l’augmentation horaire n’ont pas trouvé d’écho favorable auprès de la direction.
Celle-ci aurait cependant fait une proposition, via son directeur des ressources humaines, «une prime de 200 euros net/salariés ayant été au chômage cette année». «Pas assez» ont rétorqué les employés. François Foucquard, directeur de la Direction Départementale du Travail et de l’Emploi était hier à Saint-Claude. Il a tenu à rencontrer les délégués syndicats, du personnel et les salariés. «L’État a consenti de nombreux efforts financiers pour aider votre entreprise. Et continue de le faire. Tout a été fait pour que MBF ne soit jamais abandonné. Mais aujourd’hui, il vous faut absolument trouver un terrain d’entente avec votre direction.»
Hier soir, à l’heure où nous imprimions, François Foucquard était toujours présent dans les murs de l’entreprise. Une réunion téléphonique réunissant direction et délégués du personnel, s’y tenait pour tenter une fois encore de faire avancer les uns sans trop faire reculer les autres.
Le mouvement de grève était apparemment maintenu à Saint-Claude.
Christelle Lalanne - Le Progrès, 20 novembre.

Mouvement de grève chez Manzoni Bouchot
Depuis mardi soir, les salariés de la production ont lancé un mouvement de grève chez Manzoni Bouchot. Une initiative qui semble très suivie.
C’est cette fois à l’initiative des salariés, et non des syndicats, qu’un mouvement de grève a été déclenché, depuis mardi soir, chez Manzoni Bouchot, à Saint-Claude. D’après les premiers éléments en notre possession, le mouvement serait très suivi parmi les salariés de la production. À l’origine du mécontentement, les conditions de travail. Ce jeudi après-midi, les délégués du personnel ont rencontré le directeur départemental du Travail.
Le Progrès, 19 novembre.