Grande-Bretagne : le manoir d'un fils de Kadhafi squatté par des partisans de la rébellion

Publié le par la Rédaction

 

La riche demeure londonienne de Kadhafi, Seif al-Islam, deuxième fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a été envahie par des squatteurs disant agir en solidarité avec la rébellion, a-t-on appris mercredi de source policière.

 

 

«La police a été appelée à une adresse à Hampstead (un quartier cossu du nord de Londres) à environ 12H50 (GMT et locales) à la suite d'informations sur des personnes inconnues pénétrant dans la propriété», a indiqué un porte-parole de Scotland Yard.

 

Aucune arrestation n'a eu lieu, a-t-il précisé, sans vouloir donner l'adresse exacte, ni le nom du propriétaire.

 

«Nous occupons la maison de Seif al-Islam, qui vaut dix millions de livres, pour marquer notre solidarité avec tous ceux qui actuellement se battent et meurent en Libye», a expliqué un porte-parole des squatteurs aux journalistes et cameramen qui se sont rapidement rassemblés devant l'habitation.

 

«Nous n'avons pas confiance dans le gouvernement britannique pour saisir les avoirs volés» par Kadhafi, a poursuivi le porte-parole, qui n'a pas voulu dire son nom, lisant un «communiqué collectif» au nom d'une organisation baptisée «Topple the tyrants» («renversons les tyrans»).

 

«Nous avons donc décidé de prendre l'affaire en main. Notre objectif est de nous assurer que les avoirs volés au peuple libyen soient rendus au peuple libyen et ne soient pas dissimulés dans un compte bancaire à l'étranger», a-t-il ajouté, refusant de dire combien de personnes occupaient la maison, ni qui elles étaient.

 

Plusieurs banderoles ont été déployées par les squatteurs sur la façade de la riche demeure en briques, notamment un immense portrait du colonel Kadhafi barré en rouge avec la mention : «Quitte la Libye, quitte Londres».

 

 

Dans l'après-midi, des représentants de la communauté libyenne en Grande-Bretagne se réclamant du «Mouvement de solidarité avec la Libye» sont venus «apporter leur soutien» aux occupants.

 

«Cette maison appartient au peuple libyen et pas à Seif. Il a volé notre argent (…) Il a une luxueuse maison pour prendre du bon temps l'été, pendant que notre peuple est en train de se faire tuer», a lancé un militant du groupe, Belkasen Alghiryani, tandis que ses camarades brandissaient le drapeau libyen utilisé avant l'arrivée au pouvoir de Kadhafi.

 

Tous sont ensuite montés sur le toit, criant à l'adresse de la presse et des badauds : «42 ans (la durée du régime de Kadhafi), ça suffit».

 

La maison avait été achetée dix millions de livres (11,6 millions d'euros) à l'été 2009 par Seif al-Islam, qui a étudié à la prestigieuse London School of Economics (LSE).

 

Située non loin de la célèbre «Avenue des milliardaires», ainsi nommée parce qu'elle abrite des demeures cossues habitées par de grosses fortunes, elle compte pas moins de huit chambres, une piscine couverte, une salle de cinéma…

 

Elle avait été récemment remise sur le marché pour 10,95 millions de livres (12,75 millions d'euros) mais elle n'aurait pas trouvé preneur, selon les médias.

 

Le squat n'est pas passible de poursuites en Grande-Bretagne si les squatteurs n'endommagent pas la maison.

 

Leur presse (Agence Faut Payer), 9 mars 2011.

 

 

 

 

La maison londonienne de Saïf Al-Islam squattée

 

Dans un quartier cossu de Londres, un groupe de Libyens mène sa propre révolution. Ils occupent depuis hier midi une propriété de luxe appartenant à Saïf Al-Islam Kadhafi, le fils cadet du dictateur libyen, dans Hampstead.

 

Les squatteurs, dont le mouvement s'appelle Renverser les tyrans (Topple The Tyrants), veulent obtenir l'assurance que les actifs gelés du clan Kadhafi seront remis aux Libyens.

 

La maison de brique rouge, évaluée à 17 millions de dollars canadiens, a été transformée en quartier général londonien de la résistance libyenne. Une image de Mouammar Kadhafi barrée d'un trait rouge a été installée sur le toit, avec deux banderoles portant les inscriptions «Solidarité» et «Révolution» en anglais et en arabe.

 

L'entrée de la demeure est munie de caméras de sécurité. Des Londoniens d'origine libyenne y pénètrent et en sortent par une fenêtre. Ils refusent l'accès aux médias.

 

«Des armes britanniques»

 

«Je ne fais pas confiance au gouvernement britannique pour qu'il saisisse effectivement les actifs de Kadhafi. Après tout, le dictateur massacre les rebelles avec des armes britanniques», affirme à La Presse Hassan, 50 ans, qui n'a pas voulu dire son nom de famille.

 

Azeldine Al-Sharif, qui a perdu un frère dans les affrontements à Benghazi, soutientqu'au moins 25 personnes passeront la nuit sur les lieux. «Des gens vont nous apporter de la nourriture et des sacs de couchage», précise-t-il.

 

La propriété est pourvue d'une piscine intérieure, d'un jacuzzi, d'une salle de cinéma et de huit chambres à coucher. Saïf Kadhafi détenait un vaste portefeuille immobilier à Londres, dont des locaux commerciaux à Oxford Circus et des bureaux dans le secteur financier de la City.

 

Le gouvernement britannique a affirmé vendredi qu'il avait gelé tous les actifs de Mouammar Kadhafi et de ses proches au pays, évalués à 3,2 milliards de dollars. «Ce soir, nous allons célébrer et parler politique», dit Hassan alors qu'on entend des cris de joie à l'intérieur.

 

 

Le quartier des dictateurs

 

Deux jeunes voisins observent la scène avec amusement. D'autres dictateurs ont une maison dans Hampstead, soutiennent Max Spencer et Benjamin Greenwold. «Le sultan de Brunei et le cheikh d'Arabie Saoudite sont propriétaires près de chez nous», disent-il.

 

Un autre voisin, le Dr Saul Zadka, faisait déjà campagne pour empêcher Kadhafi fils de revenir dans son manoir. «Hampstead est devenu un havre pour des gens suspects, dit-il. C'est la faute de la Grande-Bretagne, qui a fermé les yeux tout ce temps.»

 

Des policiers ont tenté en vain de discuter avec les squatteurs. Ils sont repartis au bout de trois heures. Selon la loi britannique, le propriétaire d'une maison squattée doit obtenir la permission de la justice avant de faire évacuer les occupants.

 

Leur presse (Mali Ilse Paquin,
La Presse - Canada), 10 mars.

 


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S
<br /> C'est aussi là: https://squat.net/fr/news/londres110311.html<br /> <br /> <br />
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