Face à la surenchère répressive de l'État, développons les luttes populaires et la solidarité
Les évènements de Grenoble et de Saint-Aignan ont donné lieu à une nouvelle surenchère répressive de l’État, sur fond de discours racistes. Le procès des personnes inculpées suite aux émeutes de Villiers-le-Bel a lui aussi abouti à de très lourdes condamnations, et à la pratique, outre de la «justice de classe» ordinaire, d’une «justice d’exception» devenue la norme avec l’empilement des lois sécuritaires (recours aux témoignages anonymes, rémunération des témoins, etc.).
À chaque fois le scénario est le même : après que des personnes soient tuées par la police, se produit une révolte contre la logique de déni et d’impunité qui voit les homicides policiers systématiquement couverts par l’État. Ce dernier développe ensuite un discours de stigmatisation sur fond de discours racistes et de division, visant à s’exonérer de toute responsabilité dans les évènements. Il en profite ainsi pour justifier un renforcement de son appareil coercitif. L’objectif est d’étouffer dans l’œuf toute révolte populaire dans un contexte d’offensive de la classe capitaliste.
Cette surenchère répressive vise également à faire taire toutes les voix contestatrices comme en témoignent les plaintes déposées par le ministère de l’Intérieur contre les médias alternatifs que sont le Jura Libertaire et Indymedia Grenoble ou contre quatre militants de Tours.
Cette répression s’appuie sur un discours hypocrite de l’État sur la «violence», qui vise à détourner l’attention de la casse humaine quotidienne conséquence des politiques opérées par le système capitaliste et étatique pour la satisfaction d’un petit nombre de profiteurs :
— Dégradation des conditions de vie pour les classes populaires, appauvrissement et exploitation généralisée.
— Suicides au sein des entreprises, maladies professionnelles, mortalité liées aux conditions de travail.
— Violences policières (contre toutes les fractions de la population désignées comme «ennemis intérieurs»).
Cette violence légale détruit des vies au quotidien, et c’est face aux systèmes qui la produisent qu’il nous faut développer des luttes populaires.
Coordination des Groupes Anarchistes, 9 août 2010.