Égypte : Les ouvriers de la Misr Filature et Tissage reprennent le travail - 20 février
Fin de la grève dans la plus grande usine d'Égypte
Les ouvriers de la Misr Filature et Tissage, la plus grande usine d'Égypte, ont repris le travail dimanche, a annoncé l'un des responsables des grévistes, alors que les militaires en charge du pays s'étaient montrés menaçants ces derniers jours face aux troubles sociaux.
Après avoir lutté pour le départ de l'ancien président Hosni Moubarak, environ 15.000 des 24.000 salariés de l'usine, située à Al-Mahallah al-Kubra, dans le delta du Nil, s'étaient remis en grève mercredi pour réclamer des augmentations de salaire et la démission de la direction, qu'ils accusent de corruption.
«Nous avons mis fin à la grève, l'usine fonctionne. Nos revendications ont été satisfaites», a déclaré Fayçal Naoucha, l'un des leaders du mouvement.
Les ouvriers ont obtenu une augmentation de 25% de leur salaire et le limogeage d'un responsable impliqué dans la corruption, a précisé M. Naoucha.
La Misr Filature et Tissage est la plus grande de l'industrie textile du pays, qui emploie 48% de la population active en Égypte, selon le Centre des services pour les syndicats et les ouvriers (CTUWS).
L'armée, en charge du pays depuis la chute de M. Moubarak le 11 février, a affirmé vendredi qu'elle ne tolèrerait pas de manifestation qui nuise à l'économie et à la sécurité du pays, et qu'elle y riposterait. Le conseil suprême des Forces armées a déploré «que certains groupes organisent des manifestations qui entravent la production et créent des conditions économiques critiques pouvant conduire à l'aggravation de la situation économique du pays».
Signe d'un retour progressif à la normale, les banques égyptiennes ont rouvert dimanche après une longue fermeture due aux troubles qui ont suivi les manifestations antigouvernementales, a annoncé la télévision d'État.
Leur presse (Agence Faut Payer), 20 février 2011.
Réouverture des banques en Égypte
Les banques en Égypte ont rouvert dimanche, après une fermeture de près d'une semaine sur ordre de la banque centrale, en raison de grèves et manifestations dans tout le pays.
Les banques ont déjà fermé et rouvert deux fois en trois semaines. La bourse, fermée depuis fin janvier, devrait elle reprendre ses opérations durant la semaine, selon des opérateurs. Le marché a perdu près de 17% de sa valeur lors de deux séances fin janvier, avant la fermeture de la bourse pour éviter une nouvelle chute.
Selon des chiffres officiels, l'économie égyptienne a perdu quelque 10 milliards de livres (1,24 milliard d'euros) lors du soulèvement qui a débuté le 25 janvier et débouché sur le départ le 11 février du président Hosni Moubarak et l'arrivée au pouvoir de l'armée. D'après l'office gouvernemental des statistiques, quelque 210.000 touristes ont fui l'Égypte dans la dernière semaine de janvier, soit une perte représentant l'équivalent de 130 millions d'euros. Le manque à gagner pour le mois de février est estimé à 600 millions d'euros.
D'après la banque d'investissement EFG-Hermes, la croissance de l'économie égyptienne ne devrait pas dépasser 2,5% en 2011. Beltone Financial, une autre banque d'investissement, a de son côté révisé à la baisse ses prévisions de croissance du PIB égyptien, à 3,5% pour l'année fiscale 2010-11. Il y a encore deux mois, le gouvernement égyptien tablait sur une progression de 6% pour l'année fiscale.
Leur presse (AP), 20 février.