Du bon désencerclement
Ha ha. Le 16 février, au centre d’entraînement de la gendarmerie de saintAstier (24), 16 gendarmes mobiles ont été blessés alors qu’ils jouaient les manifestants face à des gardes républicains dans le cadre d’une formation sur les «émeutes urbaines».
Un malheureux gradé leur a en effet balancé une grenade de «désencerclement» dans les jambes au lieu de la cage en béton prévue pour atténuer sa déflagration lors de l’exercice. Hin hin. Une cheville blessée et des tympans abîmés. Ces grenades doivent en vrai permettre à un flic ou gendarme pris dans une échauffourée de se dégager. Cette violence prédestinée n’est pas étonnante, votre sourire à la lecture de ce fait-divers non plus. Hu hu.
En manif pas de cage à béton, ce qui est un accident pour un gendarme mobile devient la norme pour un manifestant.
Le 29 janvier 2009, la grande manif intersyndicale avait regroupé 25'000 personnes à saintNazaire ; du jamais vu. Les CRS habituellement discrets, étaient pour l’occasion, déployés et particulièrement agressifs avec une visible volonté d’en découdre. Résultat : quatre arrestations violentes et des blessés. Pascal Vaillant est atteint au pied par le tir d’une bombe sonore à déflagration et se retrouve amputé de deux orteils. Il décide de porter plainte, aidé par le CODELIB (collectif pour la défense des libertés fondamentales contre les dérives sécuritaires), le procureur de la République vient de classer cette plainte sans suite. Avec la multiplication des armes dite «non létales», c’est un permis de mutiler qui est donné aux forces l’ordre.
Résistons ensemble no 85, avril 2010
Contre les violences policières et sécuritaires.
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