Copenhague : Reclaim the power, la manifestation durement réprimée

Organisée par la coalition Climat Justice Action (CJA), la manifestation «Reclaim the power» a rassemblé des milliers de personnes à partir de 7 heures du matin aujourd’hui à Copenhague. C’est aux cris de «C’est le système qu’il faut changer, pas le climat» ou «Nous voulons la justice climatique» que les manifestants — danois, français, allemands, italiens, espagnols… — ont convergé, dans une ambiance très solidaire, vers le siège de la négociation internationale alors que les négociations sont au stade de la confusion la plus totale.
L’objectif était simple : passer les grilles de protection du centre officiel des négociations climatiques pour faire du Bella Center le lieu d’une assemblée populaire afin de «reclaim power». Les moyens étaient humains : organiser plusieurs fronts. Après deux heures de marche sous la neige, plusieurs milliers de manifestants sont arrivés à quelques deux cent mètres de la zone rouge, symbolisée par des grilles de protection. Autorisé, le rassemblement a été déclaré illégal par la police «au nom de la reine» (sic) dès l’instant où les manifestants sont arrivés devant les grilles. Décidé à résister, le cortège essuya charges nombreuses et particulièrement violentes, gaz, matraques et chiens policiers, pas très sensibles aux saucisses que leurs lançaient quelques personnes, tout ça sous la surveillance des hélicoptères infatigables depuis une semaine.
Comme à son habitude depuis une semaine, la police a encerclé la foule, arrêtant tout ce qui bouge. Il est difficile à ce stade de connaître le nombres des gardes à vue, toutefois le chiffre de 200 ne paraît pas improbable. Depuis une semaine ce sont plus de 1800 personnes qui ont connu la garde à vue dans ce que l’on appelle maintenant la «climat Jail» c’est à dire le centre spécial de détention mise en place pour les mobilisations.
Au delà de l’action de la police, il se passe à Copenhague quelque-chose de neuf, on sent l’énergie, l’expertise et l’envie que nous avions connu dans le mouvement altermondialiste au début des années 2000, reste à savoir si nous saurons politiquement en faire quelque chose…
À suivre…
Fred à Copenhague pour HNS-Info, 16 décembre 2009.