Comparutions immédiates suite au Carnaval de Montpellier - 10 mars
Cet aprèm les 8 inculpés sont passés en comparution immédiate. Des gens lambda, pas même militants pour un sou, deux ont été relaxés, les autres ont pris entre 1 et 3 mois de sursis, un dernier à pris 6 mois de sursis avec 1000€ d'amende, bien entendu, un chômeur (avec les commentaires de la juge à base de «Il faudra donc se remettre à travailler monsieur, on peut pas vivre éternellement comme un vagabond»). Les dossiers de ces gens étaient TOUS vides de preuve, seulement des témoignages de poulet aussi fiables que je suis Belge, sans compter sur un proc' qui en avait rien à branler, une juge complétement hors d'une quelconque réalité et un juge de policier osant sortir les plus immondes provocations possibles : «Si la police vous a chargé, c'était pour vous protéger». NO SHIT ENCULÉ !
Bref, c'était une véritable parodie de justice, je passe les réflexions complétement déplacées de la juge, mais c'était VRAIMENT une journée de merde.
Forum NES pas ?, 11 mars 2011.
Incidents au carnaval : des relaxes, du sursis et des amendes pour les «gueux»
Huit interpellations et, au final, sept comparutions immédiates. Le carnaval alternatif a joué les prolongations au tribunal, hier, où les «gueux» mêlés aux incidents de mardi soir dans l'Écusson (notre édition d'hier) étaient jugés. Ils sont tous ressortis libres mais avec des fortunes diverses. Leurs points communs : il s'agit de jeunes hommes, inconnus de la justice, la quasi-totalité sans emploi fixe et tous se plaignant du retour de bâton violent des policiers qui les ont interpellés.
Stéphan et Mathieu, les deux premiers à être jugés, sont accusés d'avoir incendié une poubelle, rue Saint-Guilhem. Ils nient. Le tribunal estime que le procès-verbal des policiers n'est pas assez clair pour les mettre en cause. Relaxe.
Jonathan arrive dans le box. Il reconnaît avoir jeté une bouteille sur les CRS. «L'alcool, la foule, je me suis laissé entraîner... Et j'ai vu les policiers tabasser quelqu'un qui voulait leur parler, ça m'a énervé», dit-il. Il est blessé au visage : la police explique qu'il s'est cogné contre un mur, lui dit avoir reçu des coups de matraque. «Pas un témoin n'est venu dire qu'il y a eu un problème d'interpellation», note Me Cauvin, avocat des policiers. Me Amiot, en défense, ironise : «Son crâne heurte un mur comme ça ? Cette version prête presque à sourire !» Un mois de prison avec sursis et 100€ à payer à chacun des cinq policiers visés.
Un mois avec sursis aussi pour Jacky, qui a également jeté des canettes de bière sur les forces de l'ordre. «Quand on est en train de danser et qu'on prend de la lacrymo...», dit-il, penaud. Il s'excuse aussi. «Il faut, à un moment, que la force reste à la loi !», sermonne la présidente.
Arrivent enfin Dylan, Cyril et Antoine, toujours pour des jets de bouteille. Un seul reconnaît, les deux autres contestent. Les policiers les identifient formellement. Un mois avec sursis, sauf pour Cyril, 300€ d'amende. Tous ont des traces de coup, œuf de pigeon de 5 cm sur la tête, six points de suture dans le dos, vertiges... «Je suis choquée par l'état physique dans lequel ils se présentent !», tempête leur avocate, Me Fournier.
«Commettre des violences, c'est s'exposer à les subir», rappelle le procureur.
Leur presse (Yanick Philipponnat,
Midi Libre), 11 mars.
Carnaval alternatif : les forces de l'ordre n'ont pas fait dans la dentelle
Gueux et policiers se sont affrontés, mardi soir. Huit arrestations.
C’est devenu une désolante habitude. Cette année encore, le carnaval des gueux a dégénéré, mardi, en fin de défilé. Avec, dans les rues de l’Écusson, où régnait une ambiance électrique, des affrontements entre forces de l’ordre et une centaine de festivaliers dont une partie d’alternatifs.
Bilan : huit interpellations de jeunes dont sept étaient toujours en garde à vue, hier soir. Six pour avoir lancé des bouteilles sur les CRS (un a été mis hors de cause), deux pour avoir incendié des poubelles. Et neuf policiers ont été touchés sans gravité par les projectiles. Mais aussi des bars obligés de plier boutique à minuit et des passants éberlués, contraints de rebrousser chemin et d’éviter les canettes qui volent...
«C’est bizarre ce carnaval à Montpellier, tout le monde pleure», s’étonne un touriste, refoulé de la place de la Préfecture vers minuit, par la centaine de policiers en tenue ou en civil déployés qui ont répondu à coups de tonfa et de grenades de désencerclement aux jets de bouteille.
À qui la faute ? Chacun se renvoie la responsabilité. En fait, jusqu’à 22h30, le carnaval s’est déroulé dans la bonne humeur, 400 personnes défilant et dansant aux sons des batucadas antillaises. Et puis, au moment de brûler Carnaval, comme le veut la tradition, tout a dégénéré à proximité de la préfecture, puis place Saint-Anne.
«Il ne se passait rien de spécial, il y avait un feu de chariot, on brûlait Carnaval et, tout d’un coup, les CRS ont décidé de charger pour disperser la foule, raconte, choqué, Christophe, photographe de studio, croisé place Saint-Anne. Moi, je ne prends pas parti mais quand je les ai vus matraquer quelqu’un, j’ai voulu faire une photo. J’ai rien provoqué, j’ai pas bu une goutte et j’ai pris des coups. Je me demande où on est, ici... Mais on me dit que c’est toujours comme ça.»
Même son de cloche chez Delphine, furieuse. «Hormis quelques anarchistes qui ont lancé des bouteilles, personne n’était dans la provocation. On voulait juste passer un moment joyeux, on s’est fait virer avec des insultes et j’ai pris un coup de matraque sur le crâne. C’est bien pour la journée de la femme...»
Effectivement, nous avons constaté que les forces de l’ordre n’ont pas donné dans la dentelle. «Ils ont fait un important feu, dangereux et qui bloquait la rue Foch. On a dû intervenir pour que les pompiers puissent l’éteindre», justifie Marcel Authier, le directeur départemental de la sécurité publique. Qui explique que les policiers ont alors été visés par des projectiles, y compris jetés de fenêtres, ce que nous avons aussi constaté... Et que certains individus, bien ivres, étaient là pour «casser du flic», comme l’invitaient certaines affiches annonçant le carnaval, collées en ville ces derniers jours.
«Ce sont des bouteilles en verre, il y en a partout par terre, c’est particulièrement dangereux», rappelle Pierre Maitrot, le directeur de cabinet du préfet. Les gueux ont été refoulés de Sainte-Anne, puis du Jeu-de-Paume vers le plan Cabanes, où tout s’est calmé vers 1h30, sans dommage corporel trop grave. Cette fois-ci.
Leur presse (Yanick Philipponnat,
Midi Libre), 9 mars.