Comparutions immédiates du lundi 25 octobre 2010 au TGI de Lyon
B. 22 ans, accusé de jets de pierres sur les forces de l'ordre et de trouble à l'ordre public. Le jeune a été interpellé par la BAC, précisément par «l'équipage Iroquois» aux alentours de 16 heures place Bellecour le 21 octobre 2010. La police dit alors avoir interpellé B. grâce à une identification vestimentaire apparemment extrêmement visible («cheich noir et blanc, sweet Puma, bas de survet beige et basket trois bandes» !).
Le jeune nie les accusations et se défend d'avoir lancé des pierres, il s'est rendu sur la place par curiosité, afin de voir ce qu'il s'y passait.
L'avocate dénonce le fait que la tenue vestimentaire de l'accusé ne permette par une identification solide et ne peut en aucun cas constituer une preuve valide, en effet beaucoup de manifestants étaient vêtus de la même façon et dans le mouvement on a du mal à imaginer que la police ait pu procéder à une identification aussi minutieuse !
La procureur requiert alors 6 mois d'emprisonnement ferme avec mandat de dépôt.
Il écope de 3 mois d'emprisonnement ferme avec mandat de dépôt.
A. 20 ans, accusé de jets de pierres, d'avoir marché sur une voiture, d'avoir utilisé à plusieurs reprises une barrière le 19 octobre 2010 sur la Presqu'île. Les chefs d'inculpation sont de deux ordres : violences sur autorité publique et dégradations.
Le jeune a été interpellé à son domicile, trois jours après les faits, après avoir été dénoncé par une connaissance également interpellée qui aurait dénoncé plusieurs personnes.
A. a reconnu une partie des accusations mais pas toutes. Son casier vierge et le fait qu'il passe aux aveux lui permet d'obtenir une attitude relativement modérée de la part du procureur.
La proc requiert une peine de 4 mois ferme sans mandat de dépôt avec possibilité d'aménagement de peine et de non inscription sur le casier judiciaire.
Il écope de 6 mois de prison avec sursis et de deux ans de mise à l'épreuve avec obligation de formation professionnelle.
S. 21 ans, accusé de violences sur les forces de l'ordre le 21 octobre 2010, il est interpellé place Bellecour et décide de demander un délai et de refuser la comparution immédiate.
S. a un casier judiciaire très chargé.
L'avocat dénonce la dérive des comparutions immédiates et réclame une enquête approfondie car S. n'est accusé que par un seul fonctionnaire de police. La procureur, sans se passer de remarques racistes («Tu vas fuir aux Comores ?»), demande le maintien en détention.
S. est donc maintenu en prison préventive jusqu'à son procès fin novembre.
Lundi 25 octobre 2010.