Chambéry : Explusion des Pilos ce matin
À Chambéry, les squateurs des «Pilos» ont été délogés
Le 3 novembre, saisi en référé par la municipalité de Chambéry, le Tribunal de grande instance de Chambéry avait ordonné l’expulsion des occupants des lieux.
L’ex-usine Pilottaz, propriété de la ville, abrite des locaux associatifs, dont la salle de spectacles Jean Vilar. Depuis l’été 2008, l’immeuble était occupé par une vingtaine de jeunes gens souhaitant en faire un lieu «alternatif» de culture.
Mardi matin, un important dispositif policier a été déployé pour permettre l’évacuation des occupants. Les squateurs sont sortis sans incident notable. Dès que les lieux ont été libérés, les policiers sont restés en position pour sécuriser le travail des agents de la Ville qui ont entièrement vidé les lieux des meubles et autres objets amassés là au fil des ans ou depuis le début de l’occupation illégale.
Les «Pilos» : la mairie de Chambéry explique sa décision
«Dès l’origine de cette occupation illégale de locaux lui appartenant, la municipalité a recherché le dialogue avec les squatters et tenté une conciliation. Mais les occupants n’ont pas donné suite aux propositions qui leur étaient faites pour un logement dans le parc locatif social, aucune demande de dossier de leur part n’a été déposée.
»En dotant les locaux d’un verrou dont ils avaient seuls la clé, et en organisant des activités et des manifestations accueillant du public dans des locaux qui, du fait de leur prochaine démolition, ne répondaient pas aux normes de sécurité, ces occupants faisaient courir des risques à eux-mêmes et au voisinage, engageant la responsabilité de la ville en cas de dommage. Par ailleurs, cette occupation a fait l’objet de plaintes du voisinage et a amené les services de sécurité et d’incendie à refuser l’autorisation d’utiliser la salle Jean Vilar située à côté de l’immeuble.
»Au regard de ces éléments, la commune a été contrainte d’engager une procédure en expulsion, tout en cherchant à maintenir le dialogue avec le souci de trouver une solution amiable.
»Un protocole d’accord, homologué par le juge le 4 août, a ainsi été signé : les occupants s’engageaient à évacuer le site avant le 1er septembre 2009 et à constituer une association destinée à signer un bail avec la commune qui s’engageait de son côté à rechercher un lieu pouvant accueillir un projet de culture alternatif. Cet accord a été respecté par la commune qui a proposé un local à la Cassine. Mais les occupants n’ont pas tenu leurs engagements : ils sont restés dans les lieux et ont maintenu des activités recevant du public. Une nouvelle action judiciaire était alors inévitable, et le président du tribunal a fait droit à toutes les demandes de la Ville. Suite à la libération des Pilos, la municipalité a demandé à ses services de procéder sans délai à la sécurisation du site. Elle reste disponible pour rechercher un lieu d’accueil pour un projet culturel alternatif à Chambéry des lors que ses interlocuteurs accepteront d’utiliser les voies légales pour faire aboutir leur projet.
»Il faut préciser que les personnes assignées par la Ville devant le juge disposent chacune d’une adresse à Chambéry ou dans une commune voisine.»
Évacuation spectaculaire d’un squat
L’intervention s’est déroulée sans heurts, mais les jeunes ont fait savoir qu’ils refusaient toute solution de logement d’urgence ou de logement social proposé par la mairie, propriétaires des locaux évacués.
Le squat des «Pilos» était connu des jeunes de la région qui le considéraient comme un «espace de création alternative et populaire». Mais il avait brusquement rappelé son existence au grand public quand une centaine de policiers l’avaient investi en mai dernier dans le cadre de l’enquête sur l’explosion d’une bombe artisanale à Cognin. Le squat aurait hébergé un temps deux jeunes impliqués dans l’explosion. Mais les squatters dénonçaient «l’amalgame» et la volonté de la ville de les faire partir. Pour la municipalité, les bâtiments voués à la démolition ne répondaient plus aux normes de sécurité. Après une tentative de conciliation sans succès, celle-ci engageait une procédure en expulsion, autorisée le 3 novembre.
La justice a tranché pour les Pilots de Chambéry
Propriétaire du bâtiment, l’ancienne usine Pilottaz transformée en locaux associatifs, la ville de Chambéry a saisi, en référé, le tribunal de grande instance. L’audience s’est déroulée le 20 octobre. La décision a été rendue le 3 novembre.
Le tribunal «ordonne l’expulsion» de l’ensemble des occupants de l’immeuble «sans délai, au besoin avec le concours de la force publique, et sous astreinte définitive de 30 euros par jour et par occupant». Par ailleurs, les trois jeunes gens qui ont comparu devant le tribunal, au nom du groupe, sont condamnés à verser «la somme de 600 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile» afin de couvrir les frais engagés par la ville.
Les squatteurs des «Pilots», aussi appelés «Pilos», ont pris connaissance du jugement mardi après-midi et se sont immédiatement réunis pour décider des suites à donner. S’ils ont la possibilité de faire appel de cette décision, cette démarche ne sera pas suspensive du jugement. Les occupants de l’immeuble risquent donc l’expulsion : la trêve hivernale, du 1er novembre au 15 mars, ne s’applique pas aux personnes occupant des locaux «sans bail ni titre».
La ville de Chambéry a été informée de la décision du tribunal de grande instance par son avocat, Me Jean-Paul Calloud, mais ne pourra entamer, éventuellement, les démarches amenant à l’expulsion que lorsque la notification officielle écrite aura été reçue par Bernadette Laclais, maire. Un huissier sera alors missionné pour informer les occupants des «Pilos» de l’obligation de quitter les lieux.
Le bras de fer, engagé dès la fin de l’année 2008, se joue sur un terrain sensible : le groupe de jeunes gens défend l’idée d’un espace auto-géré, parvient à mobiliser assez largement, et régulièrement, autour de sa cause. L’ancienne usine Pilottaz est occupée de la sorte depuis l’été 2008. Depuis, il accueille des concerts et des événements culturels «alternatifs» et sert de logement à des squatteurs, dont certains ont élu domicile durablement, installant de nouveaux verrous sur les portes et filtrant les entrées. Dans son jugement, le tribunal de grande instance note que : «La commune a été contrainte d’engager une procédure en expulsion, au regard de nouveaux éléments comme l’organisation d’un concert dans les lieux sans autorisation, le 16 mai 2009, la présence de tags et de plaintes des habitants du quartier». Des discussions ont débuté entre la mairie et les jeunes squatteurs, pour trouver de nouveaux logements dans le parc locatif social et pour mettre à disposition un nouveau lieu pouvant accueillir des concerts. Un accord est intervenu au milieu de l’été, pour une libération des lieux le 1er septembre ; ce qui n’a pas été fait.
Mardi 17 novembre, les forces de l’ordre ont investi l’ex-usine Pilottaz de Chambéry afin d’en déloger une vingtaine de squateurs.
Le 3 novembre, saisi en référé par la municipalité de Chambéry, le Tribunal de grande instance de Chambéry avait ordonné l’expulsion des occupants des lieux.
L’ex-usine Pilottaz, propriété de la ville, abrite des locaux associatifs, dont la salle de spectacles Jean Vilar. Depuis l’été 2008, l’immeuble était occupé par une vingtaine de jeunes gens souhaitant en faire un lieu «alternatif» de culture.
Mardi matin, un important dispositif policier a été déployé pour permettre l’évacuation des occupants. Les squateurs sont sortis sans incident notable. Dès que les lieux ont été libérés, les policiers sont restés en position pour sécuriser le travail des agents de la Ville qui ont entièrement vidé les lieux des meubles et autres objets amassés là au fil des ans ou depuis le début de l’occupation illégale.
Leur presse (La Vie nouvelle), 17 novembre 2009.
Les «Pilos» : la mairie de Chambéry explique sa décision
Dans un communiqué publié mardi 17 novembre, la mairie de Chambéry, propriétaire des locaux, explique les raisons qui l’ont amenée à faire appliquer, par le préfet, la décision d’expulsion rendue le 3 novembre par le tribunal de grande instance de Chambéry.
«Dès l’origine de cette occupation illégale de locaux lui appartenant, la municipalité a recherché le dialogue avec les squatters et tenté une conciliation. Mais les occupants n’ont pas donné suite aux propositions qui leur étaient faites pour un logement dans le parc locatif social, aucune demande de dossier de leur part n’a été déposée.
»En dotant les locaux d’un verrou dont ils avaient seuls la clé, et en organisant des activités et des manifestations accueillant du public dans des locaux qui, du fait de leur prochaine démolition, ne répondaient pas aux normes de sécurité, ces occupants faisaient courir des risques à eux-mêmes et au voisinage, engageant la responsabilité de la ville en cas de dommage. Par ailleurs, cette occupation a fait l’objet de plaintes du voisinage et a amené les services de sécurité et d’incendie à refuser l’autorisation d’utiliser la salle Jean Vilar située à côté de l’immeuble.
»Au regard de ces éléments, la commune a été contrainte d’engager une procédure en expulsion, tout en cherchant à maintenir le dialogue avec le souci de trouver une solution amiable.
»Un protocole d’accord, homologué par le juge le 4 août, a ainsi été signé : les occupants s’engageaient à évacuer le site avant le 1er septembre 2009 et à constituer une association destinée à signer un bail avec la commune qui s’engageait de son côté à rechercher un lieu pouvant accueillir un projet de culture alternatif. Cet accord a été respecté par la commune qui a proposé un local à la Cassine. Mais les occupants n’ont pas tenu leurs engagements : ils sont restés dans les lieux et ont maintenu des activités recevant du public. Une nouvelle action judiciaire était alors inévitable, et le président du tribunal a fait droit à toutes les demandes de la Ville. Suite à la libération des Pilos, la municipalité a demandé à ses services de procéder sans délai à la sécurisation du site. Elle reste disponible pour rechercher un lieu d’accueil pour un projet culturel alternatif à Chambéry des lors que ses interlocuteurs accepteront d’utiliser les voies légales pour faire aboutir leur projet.
»Il faut préciser que les personnes assignées par la Ville devant le juge disposent chacune d’une adresse à Chambéry ou dans une commune voisine.»
Leur presse (La Vie nouvelle), 17 novembre.
Évacuation spectaculaire d’un squat
Le squat des «Pilos» a été évacué hier matin par d’importantes forces de l’ordre mobilisées à Chambéry à la demande du préfet de Savoie. Une douzaine de jeunes dormaient dans l’ancienne usine de confection transformée en «lieu de vie et de création autogéré» quand l’huissier est venu leur annoncer que l’expulsion n’allait pas tarder. Des hommes du GIPN (groupement d’intervention de la police nationale) avaient déjà pris position quand policiers urbains et CRS se sont déployés autour du bâtiment.
L’intervention s’est déroulée sans heurts, mais les jeunes ont fait savoir qu’ils refusaient toute solution de logement d’urgence ou de logement social proposé par la mairie, propriétaires des locaux évacués.
Le squat des «Pilos» était connu des jeunes de la région qui le considéraient comme un «espace de création alternative et populaire». Mais il avait brusquement rappelé son existence au grand public quand une centaine de policiers l’avaient investi en mai dernier dans le cadre de l’enquête sur l’explosion d’une bombe artisanale à Cognin. Le squat aurait hébergé un temps deux jeunes impliqués dans l’explosion. Mais les squatters dénonçaient «l’amalgame» et la volonté de la
Leur presse (Le Daubé), 18 novembre.
La justice a tranché pour les Pilots de Chambéry
L’occupation de l’immeuble «Les Pilots» est illégale. Mardi 3 novembre, le tribunal a ordonné l’expulsion des occupants.
Propriétaire du bâtiment, l’ancienne usine Pilottaz transformée en locaux associatifs, la ville de Chambéry a saisi, en référé, le tribunal de grande instance. L’audience s’est déroulée le 20 octobre. La décision a été rendue le 3 novembre.
Le tribunal «ordonne l’expulsion» de l’ensemble des occupants de l’immeuble «sans délai, au besoin avec le concours de la force publique, et sous astreinte définitive de 30 euros par jour et par occupant». Par ailleurs, les trois jeunes gens qui ont comparu devant le tribunal, au nom du groupe, sont condamnés à verser «la somme de 600 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile» afin de couvrir les frais engagés par la ville.
Les squatteurs des «Pilots», aussi appelés «Pilos», ont pris connaissance du jugement mardi après-midi et se sont immédiatement réunis pour décider des suites à donner. S’ils ont la possibilité de faire appel de cette décision, cette démarche ne sera pas suspensive du jugement. Les occupants de l’immeuble risquent donc l’expulsion : la trêve hivernale, du 1er novembre au 15 mars, ne s’applique pas aux personnes occupant des locaux «sans bail ni titre».
La ville de Chambéry a été informée de la décision du tribunal de grande instance par son avocat, Me Jean-Paul Calloud, mais ne pourra entamer, éventuellement, les démarches amenant à l’expulsion que lorsque la notification officielle écrite aura été reçue par Bernadette Laclais, maire. Un huissier sera alors missionné pour informer les occupants des «Pilos» de l’obligation de quitter les lieux.
Le bras de fer, engagé dès la fin de l’année 2008, se joue sur un terrain sensible : le groupe de jeunes gens défend l’idée d’un espace auto-géré, parvient à mobiliser assez largement, et régulièrement, autour de sa cause. L’ancienne usine Pilottaz est occupée de la sorte depuis l’été 2008. Depuis, il accueille des concerts et des événements culturels «alternatifs» et sert de logement à des squatteurs, dont certains ont élu domicile durablement, installant de nouveaux verrous sur les portes et filtrant les entrées. Dans son jugement, le tribunal de grande instance note que : «La commune a été contrainte d’engager une procédure en expulsion, au regard de nouveaux éléments comme l’organisation d’un concert dans les lieux sans autorisation, le 16 mai 2009, la présence de tags et de plaintes des habitants du quartier». Des discussions ont débuté entre la mairie et les jeunes squatteurs, pour trouver de nouveaux logements dans le parc locatif social et pour mettre à disposition un nouveau lieu pouvant accueillir des concerts. Un accord est intervenu au milieu de l’été, pour une libération des lieux le 1er septembre ; ce qui n’a pas été fait.
«Nous résisterons jusqu’au bout»
Sollicités dès mardi par La Vie nouvelle, directement à l’entrée de l’immeuble, les occupants des «Pilos» n’avaient pas donné suite à cette demande d’entretien à l’heure de la mise sous presse de ce numéro, mercredi 4 septembre à midi.
Mais un texte publié sur Internet, permet d’en savoir un peu plus sur les intentions du groupe. «Nous attendons de connaître la suite des événements qui devraient se dénouer rapidement. Avec visite d’huissier et de keufs… ou pas. Nous trouvons cela légèrement fort de café. Ça ne gêne pas du tout la mairie socialiste d’assumer ce geste, qui en dit long sur leur volonté politique. Ça ne va pas les gêner non plus d’empocher le chèque du promoteur immobilier qui va racheter les locaux», est-il écrit.
La suite est encore plus claire. «Nous résisterons jusqu’au bout. Il n’y a aucune raison de céder à leur “guerre psychologique”. Donc nous maintenons l’ensemble de nos activités : c’est tout dans les salles danse et poterie, et c’est tout à prix libre.» Et d’annoncer l’organisation, le samedi 14 novembre, du «concert le plus risqué et le plus controversé de l’histoire des Pilos».
Leur presse (Patrick Plaisance, La Vie nouvelle), 16 novembre.