Australie : Les immigrés se rebellent à la prison de Darwin

Publié le par la Rédaction

 

Quatre-vingt-dix réfugiés afghans se sont échappés, hier matin, du centre de rétention pour les immigrants illégaux de Darwin. Ces derniers souhaitaient sensibiliser la population australienne sur le sort qui les attend s’ils sont renvoyés dans leur pays.

 

«Si nous sommes renvoyés chez nous, les talibans nous tueront», a déclaré à la presse australienne Hussein Ali, le porte-parole du groupe de réfugiés afghans qui se sont échappés, hier matin, du centre de rétention pour immigrants illégaux de Darwin.

 

 

Le groupe s’est évadé afin de manifester pacifiquement et d’alerter la population australienne sur le sort qui les attend s’ils sont renvoyés dans leur pays. Une action motivée par la récente décision des services de l’immigration australienne de leur refuser le droit d’asile sur le territoire australien. «Ils nous disent que nous serons en sécurité en Afghanistan mais dans ce cas pourquoi les soldats américains et australiens sont-ils toujours là-bas ? Tous les réfugiés qui ont été renvoyés en Afghanistan ont été massacrés par les talibans», a poursuivi Hussein Hali.

 

La population australienne a réagi de différentes façons à l’appel à l’aide de ces réfugiés qui ont tendu des draps sur lesquels étaient inscrits «Aidez-nous ! Ayez pitié de nous !» Une femme a ainsi tenté de briser le cordon policier pour porter à boire aux manifestants assis en plein soleil.

 

En revanche, plusieurs voitures sont passées devant les manifestants et selon la presse leurs occupants ont crié : «Renvoyez les chez eux ! Tuez-les ! ».

 

Trois des manifestants se sont blessés en franchissant les barrières électriques qui encerclent le centre de rétention. Ils ont dû être soignés sur place.

 

Plusieurs autres ont commencé à souffrir de déshydratation et la police a commencé à les déplacer vers des lieux ombragés pendant que les négociations se poursuivaient entre la police, les services de l’immigration australienne et les réfugiés afghans.

 

Les manifestants ont également déclaré avoir demandé à s’adresser aux médias australiens à maintes reprises. En vain.

 

Une enquête a été ordonnée afin de connaître les circonstances de l’évasion de ces réfugiés et la façon dont ils ont pu franchir deux barrières électriques. Un important dispositif policier composé de plus de 30 fonctionnaires et de chiens a été mis en place pour encadrer la manifestation.

 

Ce rassemblement n’a aucun rapport avec les émeutes qui se sont déroulées au cours du week-end dans le même centre de rétention.

 

Des émeutes qui, cette fois, étaient organisées par 120 marins indonésiens emprisonnés depuis plusieurs mois à Darwin. Ces derniers étaient accusés de trafic humain. D’après le consul indonésien Bambang Daranindra, la plupart de ces hommes sont des pêcheurs pauvres qui ne sont pas en mesure de comprendre les subtilités d’une procédure judiciaire.

 

Selon eux, leurs «employeurs» leur auraient affirmé que s’ils étaient pris ils ne resteraient pas plus de deux mois en prison en Australie.

 

Leur presse (Jérôme Gavelle,
Les Nouvelles Calédoniennes), 2 septembre 2010.

 


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