Arrestation à Police Emploi, cela va-t-il devenir une habitude ?

Publié le par la Rédaction

 

On se souvient de la collaboration entre la direction de Pôle Emploi d’Orléans-gare et la police qui avait conduit à l’arrestation d’un homme d’origine mauritanienne l’été dernier suite à l’utilisation des lampes UV…
C’est à Dinan, le mercredi 9 juin, que le personnel a été mis dans une situation intolérable : un chômeur s’est fait arrêté par les services de police à l’insu des agents.

 

Cette personne qui était convoquée pour un suivi mensuel personnalisé (le célèbre SMP qui pour le coup porte bien son nom !) et le conseiller qui le recevait, se sont aperçus en même temps, à la fin de leur entretien alors qu’ils s’étaient levés et se serraient la main, que la police avait investi l’espace privé de Pôle Emploi.

 

À sa sortie, cet homme a été arrêté !

 

Ainsi, la direction a obligé tous les agents, en particulier ceux qui étaient à l’accueil ainsi que le conseiller qui l’a reçu, à tendre un piège à cet usager et, de fait, à être complices de cette arrestation !

 

Les agents de Pôle Emploi sont déjà en première ligne et se prennent quotidiennement, de plein fouet, toute la violence des drames humains provoqués par l’horreur économique qui sévit. (On sait, par ailleurs, que les prisons sont à 95% remplies de «pauvres» et par conséquent beaucoup d’anciens ou de futurs chômeurs ! La délinquance, en col blanc s’en sort beaucoup mieux !)

 

Il faut donc, en plus, qu’ils soient mis en danger par la collaboration de leur direction locale avec la police !

 

En effet, qui pouvait connaître la réaction de cet homme dont personne ne sait ce qu’on lui reproche ?!

 

On peut imaginer le malaise de notre collègue dont le nom était inscrit sur la convocation (ce qui repose le problème de la personnification des relations agents/usagers dans la fonction publique : un agent public à son poste de travail n’est pas là en tant que personne, il représente l’État. C’est la «commercialisation» de la fonction publique qui impose ce dysfonctionnement depuis quelques années) qui a participé à son insu à une arrestation et qui peut à tout moment croiser ce demandeur d’emploi ou la personne qui l’accompagnait ?

 

Comment sa sécurité et celle des collègues de l’accueil va-t-elle être assurée dorénavant ?

 

Si le conseiller n’avait pas lui-même aperçu la police, jamais nous n’aurions su ce qui s’était passé !

 

Orléans, Dinan ne sont peut-être pas des cas isolés ! La CGT fera donc connaître les conditions de cette nouvelle arrestation au niveau national !

 

En outre, la CGT Pôle Emploi exige de la direction :

— Que le personnel soit systématiquement informé si la police doit intervenir sur son lieu de travail pour qu’il fasse jouer son droit de retrait, 
— Que des excuses soient présentées aux trois collègues particulièrement impliqués mais également à l’ensemble des agents, 
— Copie du courrier envoyé à la personne interpellée qui précise bien qu’aucun agent, hormis la direction n’était au courant de son arrestation !

 

Le CHSCT va enquêter pour mesurer les risques liés aux obligations de Pôle Emploi dans ce type de situation.

 

Quoi qu’il en soit et quel que soit ce dont pourrait être suspectée la personne interpellée, la CGT Pôle Emploi ne laissera pas ce qu’il reste du service public de l’emploi devenir l’annexe du ministère de l’Intérieur ! 

 

CGT Pôle Emploi Bretagne 
CIP-IDF, 19 juin 2010.

 

 

*

 

 

DEPUIS LA CRÉATION DE PÔLE EMPLOI, ON NOUS APPELLE DES COLLABORATEURS… ON COMMENCE MALHEUREUSEMENT À DÉCOUVRIR POURQUOI !

 

Début juin, à l’agence de Dinan,
une personne a été arrêtée par la police et la gendarmerie.

 

Pôle Emploi n’a pas à répondre à une demande ou injonction de convoquer une personne dans le seul but d’entraîner celle-ci dans une souricière.

 

Nous ne pouvons accepter de telles pratiques qui transforment l’agent Pôle Emploi en auxiliaire de Police à la solde de Besson et qui de surcroît peuvent mettre en danger l’intégrité physique des personnels. Ce type d’intervention pouvant mal tourner.

 

Ces faits, ou plutôt ces méfaits, ne sont pas sans rappeler une période sombre de notre histoire.

 

C’est la troisième fois à Pôle Emploi

que l’on a à déplorer de telles pratiques.

 

Il est inadmissible que l’encadrement de Pôle Emploi puisse monter et couvrir de telles actions machiavéliques.

 

Le directeur général, qui a condamné ce type d’intervention dans les locaux de Pôle Emploi… (mais pas sur les parkings), doit prendre des mesures immédiates pour que ce type d’exaction ne se reproduise pas.

 

Rappelons qu’en aucun cas nous n’avons à obéir à un ordre illégal ; en l’occurrence, le seul fait de
convoquer une personne sous un prétexte fallacieux
est une manœuvre illégale de Pôle Emploi.

 

IL FAUT QUE CELA CESSE !

 

Nous sommes en contact avec le Réseau Emploi Formation Insertion (REFI) qui a alerté et activé ses contacts (LDH, Cimade, RESF…) afin de demander des explications à la direction et faire cesser ce type d’«initiative» qui n’honore pas ses auteurs.

 

LE PÉRIMÈTRE DE PÔLE EMPLOI

NE DOIT PAS ÊTRE UNE ZONE DE NON-DROIT.

 

NOUS AVONS UN DEVOIR DE VIGILANCE.

Solidaires SUD Emploi Midi-Pyrénées, 18 juin.

 


Publié dans Chômeurs - précaires

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