Appel contre le sommet climatique de Copenhague
Rendez-vous devant le Parlement du Danemark le 12 décembre 2009
Dans la lignée du sommet de Kyoto, le rassemblement écologique mondial du COP15 se veut un changement de cap, une nouvelle voie diffusée par toutes les sirènes : «Tous sur le pont pour le capitalisme vert !» Après nous avoir mobilisés pour protéger la démocratie de la barbarie terroriste, la culture occidentale face à l’immigration et, récemment, pour préserver l’économie de la crise, on nous sert cette fois-ci un argument plus émouvant : il faut réagir pour nous sauver tous du réchauffement climatique et de l’apocalypse. Ce sera surtout, pour le capitalisme, l’occasion de poser les bases de sa nouvelle légitimité, le lancement d’un nouveau cycle vert, bio, et durable : le moment pour nos sociétés de se poser comme seules à même de relever ce défi.
Mais on ne serre pas les rangs sans serrer aussi les ceintures… et les dents. À la Nouvelle-Orléans, après l’ouragan Katrina, l’indispensable appropriation de la nourriture dans les supermarchés abandonnés a été réprimée par des hommes en armes ; à l’Aquila, après le tremblement de terre, il a été interdit de cuisiner dans les tentes, et de se regrouper à plus de trois ; au Mexique, la gestion de la grippe A a été l’occasion d’un quadrillage total de la ville. Les situations d’exception se déclinent ainsi en occupations militaires suivies de reconstructions conformes à un urbanisme de contrôle, qui taille les rues à la mesure de la police, des caméras et d’une distance sociale de pandémie.
La gestion des catastrophes récentes a donné le ton de ce qui couve derrière l’écologie mondialisée. Le COP15, arguant de problèmes de dimension planétaire (réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, avancée du désert), est le moment où s’organisera l’extension de cette gestion catastrophiste à l’échelle mondiale. La crise et la catastrophe ne sont plus seulement des effets secondaires du système : elles en deviennent le moteur, le point d’où se façonne le monde ; où en échange de concessions momentanées, il réclame une concession à perpétuité — au sens que revêt ce terme dans les cimetières.
Dans les rues de Copenhague, il ne servira à rien d’exiger plus de cohérence, ou de négocier la dot d’un mariage de raison entre écologie et capitalisme. Le paradigme qui s’étend du décroissant baba-cool au nouveau chef d’entreprise restera celui qui perfectionne et approfondit le contrôle intégral de ce monde. Celui d’une nouvelle donne économique et civilisationnelle du capital, qui convoque toutes les franges de la population et exige une pacification de toutes formes de conflit, entre elles ou envers l’État, au nom de l’humanité. Bref : qui impose la fin du politique.
Il s’ouvre pourtant, dans tout tumulte, une opportunité de changement radical pour tous ceux pour qui s’auto-organiser commence par se nourrir, se défendre, se soutenir, par leurs propres moyens. Ceux des tentes de délogés, des piquets de grève, ou des pillages de zones commerciales… et tous ceux qui saisissent dans la nouvelle configuration qu’incarne le COP15 un accroissement de la guerre entre biorgeois et pollutaires. Dans la rue, les remontrances citoyennes sur un déchet négligemment oublié montrent déjà la rapide intériorisation de ce que seront les prochaines lois vertes.
Voilà ce que cache cette sale notion d’humanité : une guerre souterraine qui se resserre au plus près de nos conditions d’existence, et dont les sommets comme celui-ci sont des moments d’intensification. Contre-attaquer veut dire a minima empêcher le bon déroulement de cette cérémonie de la pax ecologica.
Programme des festivités :
Le XXIe siècle s’est ouvert comme le siècle des catastrophes, et, symétriquement, celui des états d’exception permanents. Grippe A, grippe aviaire, grippe à venir. «La» crise, le terrorisme, les catastrophes.
Dans la lignée du sommet de Kyoto, le rassemblement écologique mondial du COP15 se veut un changement de cap, une nouvelle voie diffusée par toutes les sirènes : «Tous sur le pont pour le capitalisme vert !» Après nous avoir mobilisés pour protéger la démocratie de la barbarie terroriste, la culture occidentale face à l’immigration et, récemment, pour préserver l’économie de la crise, on nous sert cette fois-ci un argument plus émouvant : il faut réagir pour nous sauver tous du réchauffement climatique et de l’apocalypse. Ce sera surtout, pour le capitalisme, l’occasion de poser les bases de sa nouvelle légitimité, le lancement d’un nouveau cycle vert, bio, et durable : le moment pour nos sociétés de se poser comme seules à même de relever ce défi.
Mais on ne serre pas les rangs sans serrer aussi les ceintures… et les dents. À la Nouvelle-Orléans, après l’ouragan Katrina, l’indispensable appropriation de la nourriture dans les supermarchés abandonnés a été réprimée par des hommes en armes ; à l’Aquila, après le tremblement de terre, il a été interdit de cuisiner dans les tentes, et de se regrouper à plus de trois ; au Mexique, la gestion de la grippe A a été l’occasion d’un quadrillage total de la ville. Les situations d’exception se déclinent ainsi en occupations militaires suivies de reconstructions conformes à un urbanisme de contrôle, qui taille les rues à la mesure de la police, des caméras et d’une distance sociale de pandémie.
La gestion des catastrophes récentes a donné le ton de ce qui couve derrière l’écologie mondialisée. Le COP15, arguant de problèmes de dimension planétaire (réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, avancée du désert), est le moment où s’organisera l’extension de cette gestion catastrophiste à l’échelle mondiale. La crise et la catastrophe ne sont plus seulement des effets secondaires du système : elles en deviennent le moteur, le point d’où se façonne le monde ; où en échange de concessions momentanées, il réclame une concession à perpétuité — au sens que revêt ce terme dans les cimetières.
Dans les rues de Copenhague, il ne servira à rien d’exiger plus de cohérence, ou de négocier la dot d’un mariage de raison entre écologie et capitalisme. Le paradigme qui s’étend du décroissant baba-cool au nouveau chef d’entreprise restera celui qui perfectionne et approfondit le contrôle intégral de ce monde. Celui d’une nouvelle donne économique et civilisationnelle du capital, qui convoque toutes les franges de la population et exige une pacification de toutes formes de conflit, entre elles ou envers l’État, au nom de l’humanité. Bref : qui impose la fin du politique.
Il s’ouvre pourtant, dans tout tumulte, une opportunité de changement radical pour tous ceux pour qui s’auto-organiser commence par se nourrir, se défendre, se soutenir, par leurs propres moyens. Ceux des tentes de délogés, des piquets de grève, ou des pillages de zones commerciales… et tous ceux qui saisissent dans la nouvelle configuration qu’incarne le COP15 un accroissement de la guerre entre biorgeois et pollutaires. Dans la rue, les remontrances citoyennes sur un déchet négligemment oublié montrent déjà la rapide intériorisation de ce que seront les prochaines lois vertes.
Voilà ce que cache cette sale notion d’humanité : une guerre souterraine qui se resserre au plus près de nos conditions d’existence, et dont les sommets comme celui-ci sont des moments d’intensification. Contre-attaquer veut dire a minima empêcher le bon déroulement de cette cérémonie de la pax ecologica.
Programme des festivités :
- Lundi 7 décembre : Premier jour du sommet ;
- Vendredi 11 décembre : Jour du business – meeting des corporations et du big business ;
- Samedi 12 décembre : Rejoignez le Bloc anti-capitaliste lors de la manifestation massive du Parlement danois au Bella Center, lieu du sommet du COP15 ;
- Dimanche 13 décembre : Frappons la production ! Venez et joignez-vous aux actions pour anéantir la production capitaliste ;
- Mercredi 16 décembre : Arrivée des hauts délégués. Action «Prenons le pouvoir ! Lutter pour la justice climatique» au Centre des conférences, organisée par CJA ;
- Vendredi 18 décembre : Dernier jour officiel du sommet.