Alès : Une lycéenne entendue pour des dégradations - 4 novembre

Publié le par la Rédaction

 

La CGT a repris hier ses opérations surprise sur le Grand-Alès, toujours dans le cadre des revendications contre la réforme des retraites. En début de journée, un rassemblement s'est organisé devant l'entrée de Myriapolis (lire ci-contre), avant, en fin de matinée, le même type d'opération au pôle mécanique.

 

Entre-temps, syndicalistes et militants se sont retrouvés devant le commissariat d'Alès pour soutenir une lycéenne qui avait été convoquée par les policiers. Il lui était reproché d'avoir tagué 12 poubelles pendant les jours de grève et de blocus du lycée Jean-Baptiste Dumas. Des faits qui avaient été filmés par les caméras de vidéosurveillance de la ville. La jeune fille, âgée de 17 ans et élève en terminale à Jean-Baptiste Dumas, est restée trois quarts d'heure dans les locaux du commissariat où elle a été entendue. Une cinquantaine de syndicalistes et militants ont attendu sa sortie, ainsi que des lycéens.

 

«Ça m'a fait bizarre de me retrouver dans un commissariat», a déclaré la jeune fille à l'issue de son audition. Affirmant que l'entretien s'était bien passé, la lycéenne a expliqué que la policière qui l'avait entendue lui avait rappelé que les faits reprochés étaient des dégradations et qu'ils étaient susceptibles d'entraîner une sanction pénale. «Je risque de devoir payer ou de nettoyer des poubelles. Le dossier doit être transmis à un magistrat», a reconnu la jeune fille. Un risque qui n'a pas pour autant entamé ses convictions. «C'est par de petites actions que l'on commence un grand combat», a déclaré la lycéenne pour expliquer les tags sur les poubelles. Une lycéenne bien décidée à poursuivre son engagement contre la réforme des retraites. «Nous nous sommes battus pendant un mois, ce n'est pas maintenant que nous allons arrêter.»

 

Présent sur tous les rassemblements d'hier, Fabrice Durand, secrétaire général de l'union locale CGT, a confirmé que le syndicat poursuivrait les opérations surprise jusqu'à la prochaine manifestation, prévue samedi à 15 heures, devant la gare d'Alès. «Il faudra ensuite faire le point de la mobilisation et juger de la suite à donner», a précisé le responsable local de la CGT. Une suite qui dépendra donc du nombre de manifestants présents samedi, au plan local mais aussi national. En effet, même une bonne mobilisation alésienne pourrait être victime d'un fort ralentissement au plan national. «Si Alès est vraiment isolé, il faudra en tirer les conséquences. Mais quelle que soit la décision qui sera prise, Alès a déjà gagné la bataille des idées, vu la mobilisation ici. C'est un combat qui laissera des traces dans le bassin alésien, aussi bien sur le plan syndical que politique», a affirmé Fabrice Durand.

 

Myriapolis et le pôle mécanique dans le collimateur des manifestants
Hier, la journée d'action a débuté par le blocage de Myriapolis, l'agence de développement économique du bassin alésien. «Notre objectif est de dénoncer la politique économique conduite par le passé», affirme Fabrice Durand, secrétaire général de l'union locale de la CGT. «Myriapolis ferait mieux de mener une étude sur l'emploi dans la métallurgie, sur le bassin alésien. Entre Merlin Gérin, Tamaris Industrie, Shelbox et Richard Ducros, nous craignons des dizaines de suppressions d'emplois. La Chambre de commerce (CCI) se glorifie de 2000 créations d'entreprises. Mais c'est sur tout le territoire de la CCI. Si les gens se mettent à leur compte et deviennent artisans, c'est parce qu'ils sont au chômage. Mais quelle est la durée de vie de ces entreprises ?», s'interroge le syndicaliste.
Vers midi, et après un passage devant le commissariat d'Alès où une lycéenne était entendue (lire ci-contre), syndicalistes et militants se sont rendus au pôle mécanique. Là aussi ils mettent en doute les choix économiques qui ont été faits. «Nous avons voulu constater le nombre d'emplois effectifs sur le site», affirme Fabrice Durand. «Max Roustan parle de 1000 emplois créés, mais ce chiffre est surévalué. Parmi les entreprises prises en compte, on trouve notamment la SNR qui fabrique des roulements pour les voitures de Nissan et Renault. Quel rapport avec le pôle mécanique ? La SNR a été créée dans le cadre de la reconversion du bassin minier et compte 370 emplois.» Autant de personnes, affirment les syndicats, qui ne peuvent être comptabilisées dans les 1000 créations d'emplois. «Au mieux ce sont 470 emplois, directs et indirects autour du pôle», concède le syndicaliste. Hier vers midi, les militants CGT qui avaient l'intention de distribuer des tracs à l'entrée du site, appelant à manifester samedi après-midi, n'ont pas eu de succès. «Où sont tous ces emplois ? Cela devrait être l'heure de pointe», lançait laconiquement un militant.

 

Leur presse (Midi Libre), 5 novembre 2010.

 


Publié dans Colère ouvrière

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