La police travaille à Besançon
Un banal contrôle de police, mardi soir, dans le quartier de Planoise a suffi à mettre le feu aux poudres. Vers 17h15, place Cassin, un adolescent de 14 ans a donné un coup de poing au policier de la brigade canine qui venait de le prendre énergiquement par le bras. Le policier et son collègue, puis les renforts arrivés à la rescousse se sont retrouvés assaillis de toutes parts, menacés, voire frappés par des dizaines de personnes. Deux jeunes mineurs ont finalement été interpellés et placés en garde à vue. Trois femmes dont la mère de l’un d’eux qui venaient protester au commissariat et qui ont injurié la police ont également été appréhendées. Ils ont tous été présentés au parquet de Besançon dans l’après-midi puis au juge d’instruction qui s’efforcera d’identifier les autres protagonistes de cette scène d’émeute pour le moins incompréhensible.
Tout commence peu après 17 heures, place Cassin, secteur sensible du quartier de Planoise. Le commissariat aurait reçu à 17h10 un appel téléphonique d’une femme signalant une bagarre avec un couteau à proximité d’une 607 en stationnement. La patrouille de la brigade canine qui est à proximité s’y rend aussitôt. Pas de rixe à l’horizon mais un jeune, déjà connu de la police malgré ses 14 ans, qui se trouve près de la Peugeot indiquée. Un fonctionnaire lui demande s’il a vu quelque chose. Le garçon lui répond sèchement «Fait pas ch…, c’est ramadan». Réplique immédiate du fonctionnaire qui le saisit énergiquement par le bras. À cet instant, tout bascule dans une violence stupéfiante. L’adolescent sursaute et donne un violent coup de poing au visage du policier avant de se déchaîner, en proie à une fureur impressionnante. D’autres jeunes s’approchent et s’en mêlent. Le collègue de la victime alerte les renforts qui font diligence. Mais sur la place la confrontation tourne à l’émeute. Des dizaines d’adolescents, des hommes et même des femmes prennent les forces de l’ordre à partie. Des gifles claquent, des boîtes de boisson, pleines, volent sur la police qui finit par quitter les lieux non sans avoir interpellé le garçon à l’origine de tout. Un de ses complices, âgé de 16 ans, sera également arrêté dans la foulée. Bilan de la tentative d’interpellation, un policier sérieusement touché avec un doigt cassé, des points de suture et un arrêt de travail de 30 jours, deux autres plus légèrement touchés. Lorsque la mère du garçon et deux amies, particulièrement remontées, font irruption peu après dans le commissariat c’est pour exiger la remise en liberté des deux adolescents et proférer des injures contre la police en général. Décision est prise de les placer également en garde à vue. Hier le parquet de Besançon a décidé d’ouvrir une information judiciaire contre ces cinq personnes mais également contre d’autres en cours d’identification qui ont participé à la rébellion et aux violences sur la police.
Les deux jeunes, déjà connus de la justice, ont été mis en examen pour «violences en réunion sur dépositaire de l’autorité publique». Le parquet a requit le placement de l’un d’eux en détention ou en centre éducatif fermé et le placement sous contrôle judiciaire de l’autre. Les trois femmes qui devaient aussi être placées sous contrôle judiciaire répondront de «provocation à la rébellion et outrages».
Leur presse (Le Progrès), 18 septembre 2009.
Publicité