En attendant les allumettes...

L’église Immaculée-Conception de Drummondville [Québec] a été la cible de graffitis le week-end dernier. Depuis quelques temps, ce genre d’acte de vandalisme est plus fréquent auprès des établissements religieux. Plus tôt ce mois-ci, à Pâques, les églises Saint-Pierre et Saint-Joseph avaient elles aussi été marquées du sceau des graffiteurs.
Pour l’instant, il est difficile d’établir un lien entre ces trois cas de vandalisme. Mais, même si ce n’est pas une nouveauté pour les gens du clergé, ces derniers remarquent tout de même une recrudescence de graffitis au cours des derniers mois.
L’automne dernier, c’est l’église Saint-Pie X qui était victime des canettes de peinture en aérosol, des marques qui sont toujours visibles en raison des conditions météorologiques défavorables au nettoyage de celles-ci. De plus, le message n’est pas vraiment lisible et ne représente donc pas une «urgence».
Cependant, les derniers soubresauts dans les trois autres églises mentionnées sont plus engagés. On peut notamment lire «Dieu n’existe pas» sur un des principaux murs de l’église Saint-Pierre.

«On (la Ville de Drummondville) trouve que c’est regrettable que les gens fassent des débats sur les murs plutôt que dans les journaux ou sur la place publique», déplore M. Grondin.
Un avis partagé par Pierre Rivard, le curé de la Paroisse Bon Pasteur. Cependant, le prêtre ajoute une pensée philosophique à ce constat.
«Il n’y a pas grand-chose à faire avec ça. C’est comme une lettre anonyme à laquelle on ne peut répondre. Si quelqu’un venait me voir en me disant qu’il ne croyait pas en Dieu, on pourrait en discuter. […] J’ai même inclus ce message dans mon allocution à Pâques», ironise M. Rivard.
Tout comme M. Grondin, il ne voit pas de lien avec la marche familiale contre le cours d’éthique et culture religieuse qui a lieu en fin de semaine, précisant que la majorité des graffitis datent de plusieurs jours.
Néanmoins, il reste que ce genre d’agissement constitue un manque de respect envers la propriété, comme le souligne le prêtre Robert Desmarais, de l’église Immaculée-Conception.
«C’est un manque de respect de la propriété des autres, un manque de civisme», estime M. Desmarais, qui n’avait jamais été témoin de graffitis en huit ans de pratique à cet établissement.
Le message qui a été peint sur le perron de l’église était plus virulent que les autres. Il a d’ailleurs été nettoyé lundi après-midi, après le passage de la Sûreté du Québec.
Ce sont des bénévoles qui font disparaître ces dessins sur les établissements religieux. Évidemment, les frais de nettoyage sont assumés par les institutions.
Leur presse, 26 avril 2009
(Miguel Tremblay, L’Express de Drummondville)
