La folie en tête

Publié le par la Rédaction


«Il fallait me résigner à ne plus rien en savoir ce qu’elle devenait, ce qu’elle deviendrait : c’était atroce, c’était fou. J’en parle aujourd’hui, il arrive cette chose inattendue, cette chose misérable, cette chose merveilleuse et indifférente que j’en parle, il sera dit que j’en ai parlé.»

Ces lignes de Dédé Breton, plus qu’amères et anecdotiquement lucides, se lisent dans Les Vases communicants, son ouvrage théorique sur les relations entre rêve et réalité (Pléiade, p. 121).

Ce type d’obligatoire digression, obligatoire intérieurement, vitalement, est telle la présence du Temps des cerises (de notre camarade J.-B. Clément) en toute anthologie de la chanson révolutionnaire qui se doit. Oui, «c’est de ce temps-là que je garde au cœur / une plaie ouverte», est-ce vraiment la destinée humaine, si destinée il y a ? Et ce n’est pas au figuré que Jean-Bapt’ jacte ici.

Quoi qu’il en soit, rien ne saurait empêcher dans la foulée de Heartbreak hotel, Stormy weather ou Un petit coquelicot, d’entonner L’Internationale ou Le Triomphe de l’anarchie. Ou réciproquement. Nos spleens seront vaillants ou ne seront pas.

Bien le bisou,

La Lettre versatile de Jimmy Gladiator no 87, 13 juillet 2008.
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