Troubles du logement en Libye
Après la Tunisie, la Libye ?
Des centaines de familles prennent d’assaut des appartements vides. Chaos indescriptible dans toute la Libye sous l’œil indifférent de la police.
Tout a commencé dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14. Des témoins nous parlent au téléphone de la prise d’assaut d’un nouveau complexe immobilier situé à Tripoli sur la route de l’aéroport. MEt évoque, tard dans la nuit, le long cortège de voitures transportant des familles pauvres vers cette zone résidentielle.
Vendredi matin, le quotidien libyen Oya, proche de Sayf al-Islam, confirme les faits et parle aussi du quartier Ghawt ashaal, à proximité de l’usine de tabac. Ce qui a perturbé le trafic sur le périphérique. Mais des témoins disent que le mouvement a gagné l’avenue an-Nasr ainsi que d’autres quartiers résidentiels.
Benghazi, Bayda…
De son côté, Libya alyoum rapportait que des projets immobiliers neufs ont été envahis à Benghazi, à Bayda et dans d’autres villes. À Benghazi, c’est le quartier al-Fateh qui était visé avec ses 800 logements, et le quartier al-Qawarisha.
À Bayda, ce sont 600 appartements qui sont occupés dans un complexe construit par une compagnie chinoise pour le compte d’une société de bienfaisance.
À Darna enfin, ce sont des centaines de Libyens qui ont pris d’assaut le projet de la société coréenne WAN à l’ouest de la ville, dans le quartier Bomsafer où se construisent environ 2000 appartements.
La police passive
Partout, on signale la passivité des forces de l’ordre. Elles observent les exactions et les pillages sans réagir.
Libya alyoum révèle ce samedi que les postes de police refusent d’enregistrer les plaintes des propriétaires lésés, sous le prétexte qu’ils n’en avaient pas reçu l’ordre du gouvernement.
Kadhafi a-t-il peur ?
Il est clair que la peur d’une contagion tunisienne a incité les dirigeants à laisser faire sans réprimer. D’ailleurs, on dit les Libyens plus violents de tempérament que les Tunisiens.
Le plus incroyable c’est que c’est Kadhafi lui-même qui a mis le feu à la poudre. Selon Oya, le dirigeant libyen a demandé, au cours de la séance matinale du Congrès populaire, jeudi 13 janvier, la remise de logements à 2400 familles démunies. Il répondait à une réclamation d’un membre du Congrès en faveur de familles déplacées de leur bidonville au profit d’un projet immobilier moderne.
Il s’agirait surtout d’expatriés libyens en Afrique noire.
Deux jours avant, Kadhafi avait supprimé les taxes sur les produits alimentaires importés…
Est-ce trop tard ? En tout cas, ce samedi, Libya alyoum parle d’une situation confuse dans toute la Libye.
Middle East Transparent, 15 janvier 2011.
Libya protest over housing enters its third day
Frustrations over corruption and incompetence in government housing schemes for poor families spills over into protests across the country.
Protests in several cities in Libya continued for a third day over the late completion of government subsided housing.
Last night hundreds of people broke into vacant houses and took over about 800 vacant units in Bani Walid city (180 kilometres south east from the capital, Tripoli).
Several activists on social network sites reported that over 600 units in similar projects in Benghazi were taken over yesterday by protesters that have been waiting for years to move in to their homes.
The Libyan government has run subsided housing projects for poor families in several cities for years. However local authorities in some projects postponed the delivery of hundreds of housing units to the owners who have already signed contracts and paid most of the installments.
A statement released by the National Front for Salvation of Libya, an opposition movement established in 1981, described the frustration of the protesters in Bani Walid: “Bani Walid has no basic services; thousands of people are without houses and the local authority is corrupted, it only delivers services with bribes. Nothing will make Bani Walid calm but freedom, justice and transparency.”
Witnesses said that hundreds of policemen were observing the protests but did not intervene, even when hundreds of people broke in to some buildings under construction.
Information and videos posted on Twitter and YouTube show hundreds of Libyans protesting in the east of the country in the cities of Bidaa, Darna and Sabhaa late Saturday.
Qourina, an independent news website, reported several lootings during the protests in Darana city.
Qourina also reported that two of its reporters were beaten by protesters on Saturday.
There are no reports of injuries or clashes with the police.
Al Jazeera TV network reported that police have been instructed by the government to avoid any clashes with protesters and to only protect government buildings and contain the protesters' anger.
The government response came in a statement on Saturday by the Revolutionary Committee, an influential policy making body within the government, that described the protests as “demagogy” that undermine the legitimate authority.
“We have formed a committee to investigate every complaint, all the problems will be solved soon through the legitimate authorities,” the statement added.
Libyan state media did not mention the protests; however the Revolutionary Committee's statement condemning the protests was reported on television.
Mohamed Abdel-Baky - Ahram Online, 16 janvier.