Suite à l'annulation du concert nazi du 19 mars en Franche-Comté
Dix jours après l'annulation du concert nazi en Franche-Comté, initialement prévu le 19 mars, nous souhaitons faire un retour sur cet événement.
Le premier élément de victoire, c'est l'annulation du concert dans les deux communes où il était initialement prévus.
Le deuxième élément, c'est le coup de projecteur porté sur les liens jusqu'alors dissimulés qu'entretiennent les fascistes en Franche-Comté : Radikal Korps, Front Comtois, Sédition Séquane, Ligue Comtoise et dans une moindre mesure les Nationalistes Autonomes.
Le troisième, c'est la perte du local que les nazis venaient d'investir à Valentigney.
Enfin, le dernier élément est le discrédit médiatique porté sur tout ces groupuscules et sur les individus qui les composent.
Nous estimons que c'est un coup dur que nous avons collectivement assené au fascisme en Franche-Comté, surtout en ce qui concerne le développement d'infrastructures et de réseaux.
Malgré tout nos efforts et nos soins, quelques erreurs se sont glissées dans ce dossier :
— Le groupe international n'était pas Les Vilains. Les Vilains ont bel et bien joué le 19 mars en France, mais pas en Franche-Comté. Un groupe suisse, Indiziert, proche du PNOS (parti nazi en suisse) ainsi qu'un groupe allemand, Sleipnir, étaient en fait les invités internationaux.
— Concernant la section Morteau, Julien BETTONI n'est pas seulement un simple membre, c'est le leader du groupe, et après entretiens avec des supporters sochaliens, il s'avère qu'une grosse partie de la section Morteau est xénophobe et raciste, et que ce groupe représente un potentiel de sympathisants et militants pour les nazis, comme cela est déjà le cas pour le Val 70, où Fabrice ACKER occupe également une position hiérarchique.
— Les nazis avaient prévu un lieu pour le concert mais un plan de secours existait : le concert devait avant tout avoir lieu à Valentigney, et Épenoy était ce plan de secours en prévision d'une interdiction.
— Enfin, les liens du Radikal Korps/Bunker Korps avec le Blood&Honour ont été clairement confirmé, le concert étant annoncé par une affiche similaire et mieux détaillée sur leur site (voir photo ci-dessous).
Par ce présent communiqué, nous souhaitons également remercier ceux qui ont pris leurs responsabilités dans cette affaire :
— Les maires de Valentigney et d'Épenoy, qui ont pris des décisions et effectuer des démarches dans le sens de l'interdiction de ce concert ;
— Les nombreuses personnes et organisations, en Franche-Comté comme au-delà, qui nous ont soutenu et encouragé, qui ont amené des éléments d'informations, qui ont participé et pris les devants. Inutile de les citer, ils/elles se reconnaitront ;
— Les journalistes qui ont traité de cette affaire, qui ont plongé le nez dans le dossier et qui ont permis qu'il prenne de l'ampleur médiatique.
Nous ne remercierons pas la préfecture qui n'a pris aucune mesure pour que les nazis ne puissent se réunir et faire ce concert. Nous noterons seulement que la sous-préfecture de Montbéliard a bien voulu soutenir dans ses démarches la mairie de Valentigney.
Dans les perspectives que nous dégageons nous maintenons ce que nous avancions dans notre dossier : les bandes nazies existent et diffusent dans de nombreuses communes et petites villes un climat de terreur (Bucey-les-Gy, Baumes-les-Dames, Morteau, Fondremand, Poligny…). À côté de ce phénomène, les groupes politiques d'extrême-droite vont continuer à développer leurs activités et leur propagande partout où cela est possible.
Comme ce dossier l'a prouvé, seule la résistance et le militantisme de terrain sont des freins efficaces au développement du fascisme. Cette résistance et ce militantisme de terrain doivent s'appuyer sur une solide connaissance des fascistes, de leur organisation, de leur fonctionnement, leur connexions, leur nombre, leur implantation…
Cette solide connaissance se construit grâce à une démarche, mise en place de longue date par les antifascistes : une observation précise et minutieuse des agissements fascistes suivie d'une étude et analyse détaillée et approfondie. Cette démarche nous permet de coller au plus près de la réalité et de réajuster les résistances en fonction de l'évolution des situations.
Le CVA FC cherche donc à récupérer le maximum d'informations dont tout un chacun peut disposer à son échelle (des tags, des affiches, des autocollants, la présence d'une bande de crânes rasés un peu trop pesante, une réunion politique dans une salle communale, un voisin qui ne cache pas son idéal de pureté blanche, des collages réguliers dans une même zone géographique, des informations personnelles sur des nazis…).
Le CVA FC souhaite aussi permettre de coordonner au mieux les actions antifascistes menées sur l'ensemble de la région, qu'elles soient l'œuvre de syndicats, d'organisations politiques ou de simples individus, et ce au vu des informations dont dispose le CVA FC.
Comité de Vigilance Antifasciste Franc-Comtois (CVA FC)
(contact), 29 mars 2011.