Silence on rafle - Écoles de Tours et de Langeac, 10 janvier
Tours : Le Rom kosovar placé en rétention
Nasko Agovic, cet homme âgé de 35 ans citoyen kosovar d'origine rom, se trouve depuis samedi en rétention administrative au commissariat de Tours (Indre-et-Loire). Rappelons qu'il avait été arrêté vendredi après-midi devant l'école Paul-Bert où il venait chercher son neveu scolarisé en CE1 (lire notre édition de samedi).
Les associations de défense des sans-papiers se sont immédiatement mobilisées pour apporter leur soutien à Nasko Agovic sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.
Elles font remarquer que l'intéressé y réside depuis neuf ans, dont cinq à Tours, sans avoir posé le moindre problème. Elles craignent que la vie de Nasko Agovic ne soit menacée s'il est reconduit au Kosovo où les Roms font l'objet régulièrement de persécutions dénoncées par le HCR (Haut Commissariat aux réfugiés), organisme dépendant de l'ONU. Elles soulignent que le dossier de régularisation de Nasko Agovic est en cours et que l'intéressé doit pouvoir attendre sereinement le résultat de ses démarches.
La méthode dénoncée
Mais c'est surtout la méthode qui est dénoncée par l'ensemble des associations (Chrétiens migrants, Réseau Éducation Sans Frontière, Collectif tourangeau des sans-papiers, Soif d'utopies, Droit au logement 37). Arrêter quelqu'un devant une école alors qu'il va y chercher un enfant (la scolarisation des enfants est une obligation, même pour les sans-papiers) est même unanimement jugé comme scandaleux. «RESF 37 condamne cette arrestation déloyale et ces pratiques inhumaines qui sont une honte pour notre pays», s'indigne la section locale de RESF dans un communiqué.
Depuis la fin de sa garde à vue et son placement en rétention, Nasko Agovic a pu recevoir la visite du président de la Cimade, association chargée du contact avec les personnes mises en rétention. Nasko devrait être présenté ce matin au JLD (juge des libertés et de la détention) qui devrait statuer sur son maintien en rétention ou sa mise en liberté.
Une manifestation de soutien est prévue aujourd'hui [10 janvier], à 16h30, devant l'école Paul-Bert.
Leur presse (Nouvelle République), 10 janvier 2011.
Tours, 10 janvier
Immigration : un enfant arrêté dans son école puis conduit dans un centre de rétention
Des gendarmes sont venus chercher un enfant de six ans dans son école en Haute-Loire pour le conduire dans un centre de rétention avec son père en situation irrégulière, a-t-on appris lundi auprès de RESF.
Trois gendarmes, accompagnés du père de l'enfant, se sont rendus vendredi en milieu d'après-midi dans l'école de Vazgen Asryan, six ans, située à Langeac (Haute-Loire) pour qu'il soit conduit avec son père dans le centre de rétention de Nîmes, a expliqué à l'AFP une porte-parole de RESF.
«Habillés en civil, ils ont récupéré l'enfant dans un couloir de l'école, la direction avait été avertie», a-t-elle précisé, faisant part de «l'émotion des parents d'élèves» de ce bourg d'environ 4.000 habitants, où l'enfant était scolarisé depuis 2007.
David Asryan, son père, avait été arrêté jeudi soir pour une infraction concernant un vol de gasoil : «Les gendarmes ont constaté qu'il n'avait pas de papiers et ont prévenu le préfet», a expliqué la porte-parole de RESF, précisant que la compagne de cet homme, âgée de 20 ans, avait également été arrêtée.
Le juge des libertés et de la détention de Nîmes a confirmé leur placement en rétention pour 15 jours, selon des sources concordantes.
«Ils sont apeurés et se demandent ce qui leur arrive», a dit la porte-parole de RESF.
Un rassemblement de membres d'associations et de syndicats, de parents d'élèves ainsi que d'élus est prévu mardi [11 janvier] à 16H30 devant l'école.
«La situation de M. Asryan est incontestable», a expliqué de son côté la préfecture de la Haute-Loire.
M. Asryan «a été arrêté pour un délit et les gendarmes ont découvert à cette occasion qu'il avait une obligation de quitter le territoire. Il a exprimé le souhait d'avoir son enfant, tout s'est passé de la manière la plus optimale possible pour une situation inhabituelle», a-t-on ajouté.
Le père du garçonnet, d'origine arménienne, exilé en Russie où il a grandi, avait gagné la France en 2007, «fuyant des persécutions politiques», selon RESF. Il avait vu sa demande d'asile rejetée et avait reçu à l'automne une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).
La famille était hébergée par des membres de l'équipe de football du village dans laquelle M. Asryan était très impliqué, ayant été joueur professionnel en Russie, selon la porte-parole de RESF.
Leur presse (Agence Faut Payer), 10 janvier.