Samedi, 15h, Vincennes, balade au bois
Le week-end du 20 et 21 novembre, plusieurs sans-papiers enfermés au centre de rétention de Vincennes se sont révoltés deux nuits d’affilée. Lors de ces mouvements de protestation au cours desquels des policiers auraient été blessés et du mobilier endommagé, 7 personnes qui devaient être expulsées le lendemain se sont évadées. Une partie d’entre elles a malheureusement été rattrapée et certaines tabassées. D’autres ont réussi à se faire la belle, souhaitons-leur bonne route.
En juin 2008, après plusieurs mois de révoltes, le centre de rétention de Vincennes avait entièrement brûlé lors d’une émeute. À chaque fois qu’un centre de rétention est détruit par les prisonniers, il est reconstruit. Toulouse, Bordeaux, Nantes… Les exemples ne manquent pas. C’est logique, les centres de rétention comme les frontières, sont indispensables à la mise en œuvre des politiques de contrôle des flux migratoires.
À Vincennes, les 280 places d’enfermement parties en fumée en juin 2008 avaient porté un coup à la machine à expulser : moins de places en rétention c’est tout de suite moins de rafles et moins d’expulsions. L’État ne s’y trompe pas et seulement 5 mois après l’incendie, un premier bâtiment de 60 places se dressait au même endroit. Très vite, un deuxième bâtiment a ouvert et la semaine dernière la troisième partie de la prison a été inaugurée, portant la capacité d’enfermement du centre à 180 places. Avant d’être effectif, l’agrandissement de Vincennes était visible dans la rue puisque la semaine dernière les rafles se sont multipliées que ce soit à Montreuil, à Barbès, gare du Nord, la Chapelle, Belleville, BNF dans le 13e… Du coup le centre de rétention est déjà plein.
Contre les rafles, l’enfermement et les expulsions, en solidarité avec les prisonniers du centre de rétention de Vincennes, retrouvons-nous nombreux samedi à 15h pour une casserolade devant le centre de rétention.
Indymedia Paris, 24 novembre 2010.