Émeutes généralisées en Algérie - 6 janvier
Reprise ce soir des émeutes à Alger
Les nouvelles qui nous parviennent d’Alger sont alarmantes.
À l’heure actuelle le quartier de Belouizdad est en proie à un violent mouvement de révolte des jeunes, après celui de la nuit dernière où le musée du 11 décembre 60 avait été saccagé ainsi que des cabines téléphoniques et certains magasins. En ce moment de nombreux pneus enflammés jonchent les rues. Un impressionnant dispositif des brigades anti-émeutes est déployé. Un autre convoi de plus de 20 véhicules vient d’arriver en renfort.
À la rue Hassi BenBouali, près du Moulin, des affrontements ont lieu actuellement avec les services de sécurité.
À El Biar, des affrontements ont lieu actuellement à la place centrale, près de la mosquée. Les brigades anti-émeutes répliquent par des bombes lacrymogènes. Il y a également des affrontements à Kouba et même dans le quartier de Hydra. Des informations font état de violents affrontements à El Hamiz et à Bab Ezzouar ou des coups de feu sont entendus actuellement (19h30, ce jeudi 6 janvier).
À Aïn Benian et Raïs Hamidou, les routes sont bloquées actuellement par des pneus enflammés.
À Bab El Oued, reprise actuellement des affrontements. Les rues principales sont occupées par les jeunes manifestants. De nombreux foyers d’incendie sont visibles sur les routes barricadées.
Selon de nombreux témoins sur place, les forces de l'ordre évitent, autant que possible, les affrontements directs avec les jeunes émeutiers.
Le Matin, 6 janvier 2011.
Pendant que l'Algérie s'embrase, le pouvoir se cache !
Alors que la révolte se propage à tout le pays et que les affrontements se poursuivent à Alger et dans d'autres villes, le pouvoir se mure dans le silence. Des informations sérieuses font état de nombreux appels de citoyens et de jeunes à des manifestations pacifiques dans toutes les wilayas du pays samedi 8 janvier 2011. D'autres appels à manifester demain vendredi après la prière sont également lancés. Pendant que le pays s'embrase, les dirigeants se cachent et n'apparaissent plus en public. Où est le chef de l'État ? Où est le premier ministre ? Où sont les ministres ? Ils se terrent dans leurs villas hypersécurisées pendant que la jeunesse se révolte et affronte les forces de l'ordre.
On apprend à l'instant que les émeutes ont repris à Bab El Oued et à Badjarah et à El Harrach, après une accalmie dans la matinée. Les routes sont jonchées de pierres et de gravats alors que les commerçants ont décidé de fermer boutique.
Dans les quartiers populaires d'Alger (Cheraga, Ain Benian, Staoueli et d'autres) qui s'étaient embrasés hier mercredi, une vive tension est palpable sur place. Les jeunes qui occupent les rues de leurs quartiers font face aux forces de l'ordre et à tout moment les affrontements peuvent reprendre.
Des émeutes ont éclaté jeudi après midi à Bordj El Kiffan, dans le quartier la «Verte rive». La route qui mène à Bordj El Bahri depuis les Bananiers est coupée à la circulation. Une voiture de police a barré la route, indiquant aux automobilistes de faire demi-tour. Les émeutes touchent les quartiers dits «Verte rive» et «Bateau cassé» situés entre Bordj El Kiffan et Bordj El Bahri.
À Alger-centre, une tension extrême règne en début d’après-midi, sur fond de rumeurs sur des émeutes dans plusieurs quartiers de la capitale et surtout sur la volonté des jeunes de Bab El Oued de marcher sur le centre-ville ce soir.
À 15h45, de nombreux magasins étaient déjà fermés au niveau des rues Larbi Ben Mhidi et Didouche Mourad et la circulation automobile est inhabituellement fluide dans le centre-ville. Les rues étaient presque vides.
Les émeutes qui ont secoué, mercredi 5 janvier dans la soirée le quartier de Bab El Oued, au centre d’Alger, se sont propagé à d’autres quartiers, notamment à l’Ouest de la capitale. À Cheraga, plusieurs dizaines de manifestants du quartier Kathbane ont coupé dans la soirée la route menant vers le siège du commandement de la Gendarmerie nationale, a-t-on constaté sur place. Les manifestants ont brûlé des pneus et lancé des pierres en direction de la gendarmerie causant d’importants dégâts à leurs véhicules et blindés. Les gendarmes n’ont pas riposté mais les forces de l’ordre ont bouclé le quartier.
À Aïn Bénian, une autre commune de l’Ouest d’Alger, plusieurs dizaines de manifestants sont sortis mercredi soir dans la rue. Ils ont incendié des pneus en scandant des slogans hostiles au pouvoir, selon des témoins joints par téléphone. Là encore, les raisons de la colère sont liées à la cherté de la vie après la flambée des prix ces derniers jours.
Un bureau de poste ravagé, une agence Djezzy saccagée, un grand Bazar attaqué, le climat qui règne depuis la nuit du mercredi à Bachdjerrah est digne d'un film de guerre ! En début de l'après-midi, des jeunes cagoulés et armés de projectiles s'organisent et s'attroupent au niveau du Lotissement «Michel» et du quartier «l'Appreval» à Kouba.
C'est l'embrasement ! À Gué de Constantine, Bachdjerrah et Kouba, un climat de tension terrible caractérise de nombreux quartiers et cités populaires. La colère contre la cherté de la vie et la misère a fait sortir dans la rue depuis mercredi soir des centaines de jeunes exaspérés par leurs conditions sociales déplorables. De l'aveu même de plusieurs témoins oculaires, les affrontements avec les forces de l'ordre ont été d'une violence inouïe.
Des routes ont été bloquées à coup de pneus brûlés jusqu'à la rue Tripoli de Hussein Dey où pas moins de six entreprises, des bureaux d'études, des sociétés de sous-traitances et de vente de matériel industriel, ont été cambriolées et dévalisées selon El Watan.
Débordées, les forces de police ont été prises pour cible de toutes part par des jeunes qui ont adopté durant toute la nuit la technique de la guérilla urbaine. Et au rythme où vont les choses, rien ne laisse indiquer une quelconque amélioration d'ici la nuit de ce jeudi dans les quartiers chauds la banlieue est de la capitale.
La rue a grondé la matinée de ce jeudi 6 janvier dans plusieurs endroits de la wilaya de Béjaïa où la protestation contre la flambée des prix des produits de consommation s’est propagée comme par effet de contagion.
Exclusivement dans la vallée de la Soummam où l’axe de la RN26 a été barricadé en divers points. C’est le cas, notamment à Akbou, deuxième plus importante ville de la wilaya, où au moment ou nous mettons sous presse une foule de manifestants brûle des pneus au centre ville.
Guendouza, le Piton, la Zone, tout l’axe de la route nationale qui traverse le sud de cette ville est fermé à la circulation automobile par des poubelles, pierres, troncs d’arbres, et autres objets mis en travers de la route dans certains endroits. Les manifestants se sont même pris à l’immobilier public, selon des sources locales, qui notent que la protestation, bien que timide, a commencé la veille avec les jets de pierres sur la voie publique.
Le même climat de tension est perceptible dans la ville voisine d’Ighzer Amokrane où, selon notre correspondant sur place, la route est fermée au niveau de Helouane, à l’entrée ouest de la ville.
Et aussi à Laâzib où la circulation automobile n’est permise que pour des cas d’urgence. Des pneus y ont été également brulés de bon matin. des mouvements de protestation qui se prépareraient dans d’autres localités de la wilaya comme Takriets, à Sidi Aïch, et El Kseur.
Wilaya de Boumerdes : Des centaines de jeunes des communes de Naciria, Bordj-Menaiel et Issers, sont sortis dans la rue aujourd’hui 6 janvier, pour crier leur colère contre l’augmentation effrénée des prix des produits de large consommation.
Les manifestants ont bloqué la RN12 à la circulation automobile à hauteur de plusieurs endroits. Cette vague protestation a été débutée à Naciria, où des dizaines de jeunes ont investi la rue pour exprimer leur mécontentement contre l’indifférence affichée par les pouvoirs publics quant à la satisfaction des revendications relatives à l’amélioration de leurs conditions de vie.
La nouvelle de la fermeture dudit axe a vite fait le tour de la région. Vers midi, des centaines d’autres citoyens de Bordj-Menaiel ont investi le même axe, au lieudit Bousbaâ. D’importants convois des forces anti-émeutes ont été dépêchés sur les lieux de la protestation. Les automobilistes sont restés bloqués dans d’immenses embouteillages.
À Bordj Menaïel, les manifestants et les forces de l’ordre se sont également affrontés dans le centre‑ville. Le tribunal et le siège de la gendarmerie locale ont été saccagés à coups de pierres par les manifestants. Les commerçants ont baissé leurs rideaux dès le début de l’après‑midi. Dans cette ville, la RN 12 a également été coupée à la circulation.
La colère a gagné également les commerçants de la ville. Plusieurs d’entre eux ont baissé rideau en signe protestation contre la hausse constante des prix des produits de première nécessité. À Issers, des jeunes en furie ont dressé des barricades sur la rue Abane Ramdane, en perturbant le trafic routier durant plus d’une heure.
Certains habitants n’écartent pas de voir cette vague de protestation s’étendre sur d’autres communes de la région dans les heures et les jours qui suivent.
Des centaines de manifestants de la commune d’Ahnif, commune située à 45 km à l’est de la wilaya de Bouira et d’autres venus des autres localités, sont sortis dans l’après midi de ce jeudi 6 janvier 2011 dans la rue, pour protester à leurs tour, contre la flambée des prix des produits de consommation.
En effet, c’est au niveau du lieudit le carrefour d’Ahnif que les manifestants ont barricadé la route à l’aide des pneus brûlés et autres troncs d’arbres. Dans la matinée de ce jeudi, c’est au niveau de la commune d’El Adjiba que la route nationale a été fermée par des centaines de manifestants, chauffés à blanc.
La circulation a été fermée durant plusieurs heures à El Adjiba avant que les forces antiémeutes de la gendarmerie interviennent.
Hier, la deuxième ville du pays, Oran, a vecu une journée noire d'émeutes et d'affrontements entre les jeunes et les forces de l'ordre. La même chose s'est produite dans la ville de Djelfa.
Le Matin, 6 janvier.
Algérie: les émeutes, plus violentes, s'étendent
Les émeutes lancées en Algérie par des groupes de jeunes contre la cherté de la vie se sont étendues jeudi soir et ont gagné en violences sans qu'il ait été fait état de victime, selon de nombreux témoins et la presse.
De nombreux quartiers d'Alger ont été touchés par les émeutes jeudi dans le centre et sur la périphérie, amenant nombre de commerces à baisser leurs rideaux dès le début de l'après-midi et le centre-ville était vide de voitures en début de soirée mais bondé de jeunes gens.
Le quartier huppé d'El Biar situé sur les hauteurs a été pris d'assaut par une quarantaine de jeunes armés de sabres qui se sont attaqués à de nombreuses boutiques en début de soirée, ont constaté des journalistes. Ils ont saccagé un restaurant et vidé une bijouterie emportant un important butin selon les habitants du quartier familier de l'endroit, avant de se retrouver encerclés par les forces de sécurité.
Le quartier populaire de Bab el Oued connaissait pour la seconde nuit consécutive d'importantes manifestations. La police lourdement armée et venue en nombre dès la fin de l'après-midi dans cette zone très densément peuplée, a dû faire usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, selon un témoin.
Le site du consulat de France a recommandé dans la soirée à ses quelques 23.000 ressortissants de la wilaya d'Alger la plus grande vigilance.
En Kabylie, à Bejaia, à quelque 260 km à l'est d'Alger, tout comme Boumerdes, plus proche de la capitale, les manifestants avaient dès l'après-midi coupé les routes principales avec des arbres notamment ou des pneus qui brûlaient. Selon un témoin, le tribunal d'Akbou, près de Bejaia a été incendié en fin de journée.
Un peu plus loin vers la frontière tunisienne à Annaba, un correspondant de l'AFP a fait état de sérieux renforcements des forces de sécurité surtout autour des bureaux de la wilaya (département) mais la situation était calme.
En revanche à Oran, dans l'ouest algérien, la situation restait tendue après les émeutes de mercredi.
Leur presse (Agence Faut Payer), 6 janvier.
Alger secouée par de violentes émeutes
Cet accès de violence des jeunes algériens a été déclenché par une hausse brutale des prix de produits de base, notamment l'huile et le sucre.
Alger retient son souffle ! Mercredi soir, Bab el-Oued, quartier populaire au cœur de la capitale, a été secoué par de violentes émeutes. Des groupes de jeunes armés de cailloux et de cocktails Molotov ont dressé des barricades, barré la rue principale avec des pneus enflammés, avant de s'attaquer au commissariat du quartier. Pour repousser l'assaut, les policiers ont riposté par des grenades lacrymogènes et des tirs de sommation.
Les mêmes scènes opposant des jeunes chauffés à blanc aux forces de l'ordre ont secoué Kouba, Chéraga et Aïn Benian, quartiers périphériques d'Alger, mais aussi Oran, dans l'ouest algérien, et Tipaza. Cet accès de fièvre a été déclenché par une hausse brutale des prix de produits de base, notamment l'huile et le sucre. Même si le gouvernement continue de subventionner le pain et le lait, éléments essentiels dans l'alimentation des familles à faibles revenus, cette hausse s'est répercutée, comme lors une réaction en chaîne, sur d'autres produits de large consommation.
Dans un pays qui peine à panser les blessures de la guerre civile des années 1990, la nouvelle crise qui s'annonce révèle tragiquement le paradoxe algérien. Grâce au pétrole, le pays, qui a engrangé 155 milliards de dollars de réserves de change, aurait pu réussir son décollage économique, et colmater les brèches qui menacent la paix sociale, notamment le déficit chronique en logements et le chômage des jeunes. Les grands projets, comme l'autoroute est-ouest ou la promotion de l'agriculture saharienne, ou encore Sonatrach, la florissante compagnie des hydrocarbures, sont éclaboussés par des scandales récurrents. De hauts responsables, y compris dans l'entourage proche du président Bouteflika, sont cités dans de sordides affaires de corruption, mais ils continuent de jouir d'une troublante impunité.
Malgré l'embellie financière et une incontestable amélioration du front sécuritaire, les pratiques autoritaires et clientélistes du régime ont mené le pays vers une nouvelle impasse. Pour les jeunes laissés sur le carreau et qui tentent, au péril de leur vie, de rejoindre l'eldorado européen à bord d'embarcations de fortune, cette justice à deux vitesses alimente la révolte. L'état d'urgence, qui a plombé les libertés depuis février 1992, et la neutralisation de tous les canaux de médiation ont fait le reste pour imposer la violence et l'émeute comme ultime moyen d'expression du mécontentement.
Sur fond de rumeurs alarmantes, Alger était plongée ce jeudi dans une atmosphère étrange, mélange d'interrogations et d'inquiétude. Le scénario évoque la révolte d'octobre 1988 qui avait embrasé tout le pays avant d'être réprimée dans le sang. En prévision de troubles à venir, les familles stockaient des produits alimentaires. Dans les rues, la présence des forces de l'ordre était exceptionnellement discrète. Dès 17 heures, les commerçants baissaient les rideaux. La révolte partie d'Alger commençait à se propager dans plusieurs localités de province. Avec la grande prière du vendredi, il faut s'attendre à l'entrée en scène des islamistes pour tenter d'en prendre le contrôle.
Leur presse (Arezki Ait Larbi,
Le Figaro), 6 janvier.
Alger : les émeutes se propagent dans plusieurs quartiers !
Depuis mercredi soir, des troubles à l'ordre public ont éclaté dans les quartiers de Bachdjerrah et la situation demeure tendue dans toute la banlieue d'Alger.
De nombreux quartiers d'Alger ont connu des scènes d'émeutes durant la journée de jeudi. Après Bab el oued, Cheraga, Bachedjerrah, ce fut au tour de Birkhadem, Zeralda, Bordj el Kiffan, Saoula et d'autres localités qui ont connu des scènes de violences.
Dans d'autres quartiers la peur a contraint de nombreux commerçants à baisser rideaux. À 17h, le boulevard Didouche, à Alger-centre était vide. La quasi totalité des commerçants a fermé et la circulation automobile est devenue insignifiante, alors que d'habitude c'est bouché.
À Gué de Constantine, Bachdjerrah et Kouba, un climat de tension terrible caractérise de nombreux quartiers et cités populaires. La colère contre la cherté de la vie et la misère a fait sortir dans la rue depuis mercredi soir des centaines de jeunes exaspérés par leurs conditions sociales déplorables.
De l'aveu même de plusieurs témoins oculaires, les affrontements avec les forces de l'ordre ont été d'une violence inouïe. Des bandes de voleurs ont su dès lors comment profiter de la révolte à laquelle était livrée Bachdjerrah pour s'attaquer à des commerces et les dévaliser. Du bureau de la poste en passant par l'agence Djezzy et le grand Bazar «Hamza» situé au centre de Badjcherrah, les jeunes émeutiers n'ont reculé devant rien pour s'attaquer à tous les édifices.
Par la suite, des routes ont été bloquées à coup de pneus brûlés jusqu'à la rue Tripoli de Hussein Dey où pas moins de six entreprises, des bureaux d'études, des sociétés de sous-traitances et de vente de matériel industriel, ont été cambriolées et dévalisées vers les coups de 3 heures du matin.
Débordés, les forces de police ont été pris pour cible de toutes part par des jeunes qui ont adopté durant toute la nuit la technique de la guérilla urbaine. Et au rythme où vont les choses, rien ne laisse présager une quelconque amélioration d'ici la nuit de ce jeudi dans les quartiers chauds la banlieue est de la capitale.
Le même scénario risque également de se produire dans les communes et quartiers de la banlieue ouest. Pour preuve, depuis le début de l'après-midi, à Dergana, El-Hamiz et Bordj El-Kiffan, des routes ont été bloquées par des jeunes émeutiers dans plusieurs quartiers de ces communes dont le ciel est, désormais, obscurci par le feu des pneus brûlés.
Abderrahmane Semmar
El Watan, 6 janvier.
Émeutes à Ighzer Amokrane (Béjaïa), Bouira et Ain Defla
Comme attendu, la protestation qui a éclaté la matinée de jeudi 6 janvier à travers la fermeture de plusieurs axes de la RN26, dans la vallée de la Soummam, est en train de gagner en ampleur et de faire tâche d’huile dans d’autres localités de la wilaya de Béjaïa.
Les troubles continuent à Akbou et les manifestants se sont attaqués, par des jets de pierres, à des édifices publics dont le lycée Hafsa et le nouveau tribunal. Au cœur de la ville d’Ighzer Amokrane, la manifestation a dégénéré en émeute où les forces antiémeutes qui ont investi en nombre la rue ont usé de gaz lacrymogènes.
Au moment où nous rédigeons cet article, les émeutiers ne lâchent pas prise et le face à face avec les CNS continue à coups de pierres à proximité du siège de l’APC mitoyen à celui de la sûreté de daïra.
Les axes routiers, eux, continuent à être fermés les uns après les autres. Sur la côte Est cette fois-ci, des jeunes manifestants sont sortis dans la rue pour brûler des pneus dans l’après midi, barrant ainsi la RN9 qui demeure encore fermée à la circulation. C’est la énième barricade mise sur les routes de Béjaïa durant ce jeudi de la colère, marqué par un exceptionnel mouvement de protestation qui risque d’enflammer d’autres foyers de tension.
Des citoyens en colère ont bloqué jeudi 6 janvier en début d'après midi la RN4 reliant la ville de Boumedfaa à celle de Hammam Righa (est du chef-lieu de wilaya de Ain Defla) a-t-on appris de sources concordantes. Les émeutiers qui protestaient contre la flambée des prix a indiqué la même source ont bloqué la route en incendiant des pneus.
L’intervention des éléments de la gendarmerie nationale a fini par apaiser les esprits. Ailleurs à travers les autres communes ou règne un calme inhabituel, la rue demeure à l’affut de la moindre information qui parvient à partir de la capitale.
Des manifestations ont lieu dans la soirée à Khemis Miliana aux abords de la RN4 près de la gare routière et du quartier Dardara ou des actes de vandalisme sont signalés selon des témoignages.
El Watan, 6 janvier.
Bouira : la RN5 fermée et protestation contre la flambée des prix
Des centaines de manifestants de la commune d’Ahnif, commune située à 45 km à l’est de la wilaya de Bouira et d’autres venus des autres localités, sont sortis dans l’après midi de ce jeudi 6 janvier 2011 dans la rue, pour protester à leurs tour, contre la flambée des prix des produits de consommation.
En effet, c’est au niveau du lieudit le carrefour d’Ahnif que les manifestants ont barricadé la route à l’aide des pneus brûlés et autres troncs d’arbres. Dans la matinée de ce jeudi, c’est au niveau de la commune d’El Adjiba que la route nationale a été fermée par des centaines de manifestants, chauffés à blanc.
La circulation a été fermée durant plusieurs heures à El Adjiba avant que les forces antiémeutes de la gendarmerie interviennent. À l’heure où nous mettons sous presse, nos sources indiquent qu’un renfort de la gendarmerie nationale s’est rendu dans cet après midi à Ahnif pour essayer de libérer la route.
Amar Fedjkhi
El Watan, 6 janvier.
La rue gronde à Béjaïa
La rue a grondé la matinée de ce jeudi 6 janvier dans plusieurs endroits de la wilaya de Béjaïa où la protestation contre la flambée des prix des produits de consommation s’est propagée comme par effet de contagion.
Exclusivement dans la vallée de la Soummam où l’axe de la RN26 a été barricadé en divers points. C’est le cas, notamment à Akbou, deuxième plus importante ville de la wilaya, où au moment ou nous mettons sous presse une foule de manifestants brûle des pneus au centre ville.
Guendouza, le Piton, la Zone, tout l’axe de la route nationale qui traverse le sud de cette ville est fermé à la circulation automobile par des poubelles, pierres, troncs d’arbres, et autres objets mis en travers de la route dans certains endroits. Les manifestants se sont même pris à l’immobilier public, selon des sources locales, qui notent que la protestation, bien que timide, a commencé la veille avec les jets de pierres sur la voie publique.
Le même climat de tension est perceptible dans la ville voisine d’Ighzer Amokrane où, selon notre correspondant sur place, la route est fermée au niveau de Helouane, à l’entrée ouest de la ville.
Et aussi à Laâzib où la circulation automobile n’est permise que pour des cas d’urgence. Des pneus y ont été également brulés de bon matin. Vers le début de l’après midi, d’autres sources nous signalent des signes avant-coureurs d’un mouvement de protestation qui se préparerait dans d’autres localités de la wilaya comme Takriets, à Sidi Aïch, et El Kseur.
Kamel Medjdoub
El Watan, 6 janvier.
Boumerdès : vague de colère à Naciria, Bordj-Menaiel et Issers
Des centaines de jeunes des communes de Naciria, Bordj-Menaiel et Issers, sont sortit dans la rue aujourd’hui 6 janvier, pour crier leur colère contre l’augmentation effrénée des prix des produits de large consommation.
Les manifestants ont bloqué la RN12 à la circulation automobile à hauteur de plusieurs endroits. Cette vague protestation a été débutée à Naciria, où des dizaines de jeunes ont investi la rue pour exprimer leur mécontentement contre l’indifférence affichée par les pouvoirs publics quant à la satisfaction des revendications relatives à l’amélioration de leurs conditions de vie.
La nouvelle de la fermeture dudit axe a vite fait le tour de la région. Vers midi, des centaines d’autres citoyens de Bordj-Menaiel ont investi le même axe, au lieudit Bousbaâ. D’importants convois des forces anti-émeutes ont été dépêchés sur les lieux de la protestation. Les automobilistes sont restés bloqués dans d’immenses embouteillages.
La colère a gagné également les commerçants de la ville. Nos sources indiquent que plusieurs d’entre eux ont baissé rideau en signe protestation contre la hausse constante des prix des produits de première nécessité. À Issers, des jeunes en furie ont dressé des barricades sur la rue Abane Ramdane, en perturbant le trafic routier durant plus d’une heure.
Certains habitants n’écartent pas de voir cette vague de protestation s’étendre sur d’autres communes de la région dans les heures et les jours qui suivent.
Ramdane Koubabi
El Watan, 6 janvier.