Sur la grève générale du 20 mai en Grèce
Infos sur la grève générale du 20 mai en Grèce
La vidéo ci-dessous vient d’Indymedia Athènes : «Premières images du Parlement avec l’arrivée du gros des manifestant.es. Le nombre de personnes déjà présentes est incroyable.»
À Exarcheia, la police a bloqué deux centres sociaux (le centre social Nosotros et le bureau des Archives anarchistes) afin d’empêcher les gens de se joindre à la manifestation (!). Au moment où nous écrivons (13h50 GMT +2) le siège continue.
La police a arrêté beaucoup de personnes tout au travers de la ville, très difficile de savoir combien. Un groupe d’étudiant.es de l’école Polytechnique a été arrêté alors qu’ils/elles quittaient leur établissement ; dans la rue Tritis Septemvriou la police anti-émeute aurait également violemment frappé des retraité.es [pensioners] qui se préparaient à rejoindre la manifestation.
Traduit de l’anglais (After The Greek Riots) pour le JL, 20 mai 2010.
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General Strike in Greece leads to mass walkout but very small marches
The general strike in greece called by public and private sector umbrella unions has led to a mass walkout but at the same hand to marches composed of very small numbers of protesters.
The general strike called by GSEE (private sector umbrella union) and ADEDY (public sector umbrella union) for the 20th of May was the first mass mobilisation against the IMF/EU related austerity measures since the massive but also tragic general strike of the 5th of May.
According to all existing sources the participation in the strike was massive, and has been described by bourgeois media as reaching levels near 100% in some areas.
However the numbers of protesters on the streets of Athens and other major cities were strikingly small and the protest marches have been characterised by low-key or even numb tone of participation. In Athens the central protest march called by PAME, the Communist Party union umbrella did not walk to the Parliament but opted to march to the Ministry of Labour which PAME workers had occupied since early in the morning, and then to Thesion. The GSEE-ADEDY demo, numbering only a few thousand people, marched to the Parliament where slogans like “Thieves, Thieves”, “Fascist scum, nooses are coming” and (surprisingly perhaps given the fire-related tragedy of the previous General Strike) “Burn, burn the brothel called Parliament” dominated the moment. A striking feature of the march were the firemen who shouted slogans holding big pictures of colleagues who have lost their lives at work (a video of the firemen’s march can be see at http://www.youtube.com/watch?v=yJ9bezrc3XM&feature=player_embedded). Before the start of the march, strong motorised police forces performed 98 preventive detentions while blockading the central social center of AK, Nosotros, in Exarcheia and the offices of the Anarchist Archive. The police only let people inside Nosotros to go to the march after noting down their papers, a thoroughly illegal act of authoritarian arbitrariness.
It must be noted that in contrast to today’s little attended marches, last Saturday PAME performed a rather impressive solo march against the measures numbering up to 100,000 people; a clear indication that the course of action adopted by the Communists lately is drawing mass popular support.
Whereas many people welcomed the respite of violence in today’s marches, the small numbers of the protesters have caused widespread search for the meaning and reason of this anti-climax, believed by many to be the result of the death of the three people in Marfin Bank on the 5th of May. It must be noted that texts by anarchist collectivities criticising the Marfin burning as well as more general militant attitudes related to it are multiplying, not without counter-arguments raised in texts by other anarchists and notably a long communique by the NFC where the armed group goes as far as theorise and entice what is calls “revolutionary militarism”, quoting the Peruvian Stalinist leader of the Shining Path, Abimael Guzman in support if its self-proclaimed nihilist project [Naturally I will not waste my time to reproduce here the militaristiccommunique of the NFC, their supporters can do it instead if they so wish...and as everybody knows one of the main characteristics of maoism is its staunch defense of the stalinist tradition (hence Guzman called himself the “Fourth Sword of Marxism”, after Lenin Stalin and Mao). At any rate, quoting that scum Guzman as a revolutionary authority is a clear act of divorcing oneself from any conceivable set of anti-authoritarian and anarchist values. Obviously some people prefer the spectacle of “verbalism plus gun-powder” from the long and “oh so boring” struggle for social emancipation… However, the best sign around Greece at the moment is that anarchists are breaking their omerta style silence regarding such phenomena, and the long now repetitive bravadoism of the latest NFC communique cannot hide the armed nihilists’ panic at the sight of some serious sociocentric critique.].
Libcom, 20 mai.
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Grèce : nouvelle grève générale et manifestations contre la rigueur
Près de 20'000 manifestants selon la police, plus du double selon les syndicats, ont manifesté dans le calme jeudi à Athènes à l’occasion de la quatrième grève générale organisée contre l’austérité et une réforme des retraites, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les manifestants se sont dispersés en milieu d’après-midi après s’être rendus devant le parlement à l’appel des deux grandes centrales du pays, la Confédération générale des travailleurs de Grèce (GSEE, 1 million d’adhérents) et la Fédération des fonctionnaires (ADEDY, 370'000 membres).
Cette manifestation a été moins suivie que lors de la précédente grève générale du 5 mai, selon les journalistes de l’AFP.
Ce dernier rendez-vous avait été endeuillé par la mort de trois employés de banque asphyxiés dans l’incendie de leur établissement par des casseurs.
Un premier cortège organisé par le Pame, front syndical du Parti communiste (KKE-ultra orthodoxe) avait, selon une source policière, défilé en fin de matinée quelque 4000 personnes jusqu’au ministère du Travail, dans le calme et sous des calicots appelant à «Résister» et à «mettre fin à la politique anti-populaire».
«Tous en lutte» et «les retraites ne doivent pas être soumises au marché», proclamaient des banderoles dans le principal cortège syndical, protestant contre la thérapie de choc prescrite au pays en échange du sauvetage financier du pays par l’UE et le FMI.
Les mesures la cure incluent une réforme des retraites allongeant la durée du travail et réduisant le montant des pensions, qui doit être soumise au vote du parlement d’ici la fin du mois. La GSSE et l’Adedy en ont exigé le retrait dans une déclaration commune, s’engageant à «la poursuite de la lutte».
À Salonique, deuxième ville du pays située au nord, les manifestations ont rassemblé quelque 5000 personnes, selon une source policière.
À Athènes, la police a procédé à une trentaine d’interpellations de présumés fauteurs de trouble aux abords du quartier contestataire d’Exarchia.
Avec quelque 1700 policiers déployés dans le centre, les autorités «ont renforcé le dispositif de sécurité pour éviter la répétition du drame du 5 mai», a indiqué à l’AFP le porte-parole de la police Thanassis Kokalakis.
Selon les analystes politiques, la mort des trois employés de banque pourrait dans l’immédiat relâcher la pression dans la rue, dans l’attente d’une rentrée sociale tendue en septembre.
Dans un communiqué, la GSEE s’est prévalue d’une forte participation à la grève, de 70% dans l’industrie et les grandes entreprises de service public à 100% dans les raffineries, et ports où les bateaux sont restés à quai.
À Athènes, métros, bus et trolleys étaient à l’arrêt, et un seul train devait circuler par destination.
Le trafic aérien international était en revanche assuré, les contrôleurs aériens ayant décidé de ne pas participer au mouvement face à «la dégradation de la situation dans le secteur touristique». La grève n’affectait que quelques petits aéroports insulaires.
Le fonctionnement des écoles était assuré au cas par cas, tandis que nombre de banques privées étaient ouvertes dans le centre d’Athènes.
À l’exception des employés de la télévision publique, les journalistes ne se sont pas pas ralliés à la grève, mais leurs syndicats ont prévu un arrêt de travail de 24 heures la semaine prochaine.
Par la voix de son porte-parole, Georges Pétalotis, le gouvernement socialiste a exclu mercredi de reculer sur le plan de redressement, réitérant que la seule alternative était la «banqueroute» du pays.
Grâce au versement d’une première tranche de 20 milliards d’euros des prêts d’un montant total de 110 milliards sur trois ans, la Grèce venait de s’acquitter d’une échéance de remboursement de sa dette, qui caracole à quelque 300 milliards d’euros.
Leur presse (AFP), 20 mai.