"Pas de quartier ?!"
Le «Mur» no 5 - Journal mural du squat le [sli:p] à Angers
C’est quoi un quartier ?
Effectivement, en langage administratif, un quartier est un ensemble de rues qui composent des îlots. Ces îlots rassemblés composent une entité géographico-administrative : le quartier. Celui-ci permet aux communes de répartir ces actions.
Notre vision n’est pas administrative, elle s’appuie sur le vécu et sur nos pratiques. Pour nous, le quartier est un espace de vie composé d’un tissu de rues et de rencontres. Ce maillage se forme grâce et autour de lieux de vie. Auparavant, Thiers-Boisnet se composait d’un théâtre place Molière, d’un marché sur le parvis de saint Serge, d’un port fluvial, d’une gare de marchandises, d’artisans et de boutiquiers. Et aujourd’hui où en est-on ? À l’heure où les locaux associatifs se font déménager (Resto du cœur, Quazar) ou fermer (l’Étincelle…). Les entreprises et annexes du théâtre se sont transformés en parking ou loft. Les habitats deviennent des grands bâtiments aseptisés divisés en appartements reclus sur eux mêmes. Les maigres trottoirs, l’absence de places publiques, et les perspectives hautes et écrasantes des lignes de bâtiments ne donnent pas envie de s’arrêter. On comprend pourquoi des voisin-e-s ne se revendiquent plus toujours comme habitant-e-s du quartier Thiers-Boisnet.
Cela va dans le sens de la ville qu’on nous vend. Une ville en réseau, qui s’étendrait même à la communauté de commune. Une ville divisé en zones d’activités spécifiques : une zone touristique, une zone commerciale (rue piétonne – place du ralliement), des zones résidentielles, les zones dortoirs, une zone d’activité industrielle (zone industrielle d’Écouflant par exemple)… Ces zones reliées «idéalement», et surtout stratégiquement par des moyens de transport différenciés : personnel pour certains avec «sa voiture», et pour les autres les transports en commun payants, surveillés et réglés au niveau des horaires. Du coup l’utilisation du possessif pour parler de «sa» rue, «son» quartier a moins de sens. Il est donc plus difficile de s’investir, de se sentir acteur de sa rue quand celle-ci est noyée dans une agglomération tentaculaire.
C’est quoi les habitant-e-s ?
Il est d’autant plus difficile de s’investir dans une ville quand on y est depuis peu, et qu’on sait qu’on n’y reste pas longtemps. La politique urbaine de la Mairie a mené à une transformation de l’habitat : résidentialisation, diminution des logements pour les familles. Par conséquent la population du quartier Thiers-Boisnet a évolué. Ainsi un habitant-e-s sur trois n’habitait pas à Angers 9 ans auparavant… Au delà des chiffres, il suffit de voir le ballet estival des déménagements qui est de plus en plus important au fil des années.
Auparavant le quartier Thiers-Boisnet était un lieu d’embauche privilégié pour les travailleurs journaliers des entreprises gravitant autour du port fluvial, et de la gare de marchandises ; aujourd’hui ce sont la douzaine de boîtes d’intérim de la rue Boisnet qui reprend ce flambeau de la précarité salariale. Le soir venu ses travailleurs d’un jour croisent des catégories de personnes plus fortunées.
Pour nous, les habitant-e-s d’un quartier ne sont pas seulement les personnes qui y résident mais aussi ceux qui y vivent. Notre quartier se tisse des rencontres, ou des possibilités de rencontre entre les personnes : les bénévoles du Resto du cœur, ceux venant prendre leur colis alimentaire, les usagers de la maison de quartier, les habitués du bar du port de l’ancre, les ouvriers du chantier, les personnes profitant des places de parking, les intérimaires de la rue Boisnet…
Pour nous Thiers-Boisnet est bel et bien encore un quartier riche de possible. Il s’agit aujourd’hui pour nous, habitant-e-s, de mieux se l’approprier. Mais sur quelle fondation s’appuyer ? Nous verrons ça dans le prochain «Mur».
Voici maintenant un an que le Mur tente de déconstruire journal par journal la politique d’urbanisation conduite sur le quartier Thiers-Boisnet. Après ces différents numéros, et suite à notre discussion publique de juin dernier, nous pouvons nous poser la question : le quartier Thiers-Boisnet existe-t-il encore ?
C’est quoi un quartier ?
Effectivement, en langage administratif, un quartier est un ensemble de rues qui composent des îlots. Ces îlots rassemblés composent une entité géographico-administrative : le quartier. Celui-ci permet aux communes de répartir ces actions.
Notre vision n’est pas administrative, elle s’appuie sur le vécu et sur nos pratiques. Pour nous, le quartier est un espace de vie composé d’un tissu de rues et de rencontres. Ce maillage se forme grâce et autour de lieux de vie. Auparavant, Thiers-Boisnet se composait d’un théâtre place Molière, d’un marché sur le parvis de saint Serge, d’un port fluvial, d’une gare de marchandises, d’artisans et de boutiquiers. Et aujourd’hui où en est-on ? À l’heure où les locaux associatifs se font déménager (Resto du cœur, Quazar) ou fermer (l’Étincelle…). Les entreprises et annexes du théâtre se sont transformés en parking ou loft. Les habitats deviennent des grands bâtiments aseptisés divisés en appartements reclus sur eux mêmes. Les maigres trottoirs, l’absence de places publiques, et les perspectives hautes et écrasantes des lignes de bâtiments ne donnent pas envie de s’arrêter. On comprend pourquoi des voisin-e-s ne se revendiquent plus toujours comme habitant-e-s du quartier Thiers-Boisnet.
Cela va dans le sens de la ville qu’on nous vend. Une ville en réseau, qui s’étendrait même à la communauté de commune. Une ville divisé en zones d’activités spécifiques : une zone touristique, une zone commerciale (rue piétonne – place du ralliement), des zones résidentielles, les zones dortoirs, une zone d’activité industrielle (zone industrielle d’Écouflant par exemple)… Ces zones reliées «idéalement», et surtout stratégiquement par des moyens de transport différenciés : personnel pour certains avec «sa voiture», et pour les autres les transports en commun payants, surveillés et réglés au niveau des horaires. Du coup l’utilisation du possessif pour parler de «sa» rue, «son» quartier a moins de sens. Il est donc plus difficile de s’investir, de se sentir acteur de sa rue quand celle-ci est noyée dans une agglomération tentaculaire.
C’est quoi les habitant-e-s ?
Il est d’autant plus difficile de s’investir dans une ville quand on y est depuis peu, et qu’on sait qu’on n’y reste pas longtemps. La politique urbaine de la Mairie a mené à une transformation de l’habitat : résidentialisation, diminution des logements pour les familles. Par conséquent la population du quartier Thiers-Boisnet a évolué. Ainsi un habitant-e-s sur trois n’habitait pas à Angers 9 ans auparavant… Au delà des chiffres, il suffit de voir le ballet estival des déménagements qui est de plus en plus important au fil des années.
Auparavant le quartier Thiers-Boisnet était un lieu d’embauche privilégié pour les travailleurs journaliers des entreprises gravitant autour du port fluvial, et de la gare de marchandises ; aujourd’hui ce sont la douzaine de boîtes d’intérim de la rue Boisnet qui reprend ce flambeau de la précarité salariale. Le soir venu ses travailleurs d’un jour croisent des catégories de personnes plus fortunées.
Pour nous, les habitant-e-s d’un quartier ne sont pas seulement les personnes qui y résident mais aussi ceux qui y vivent. Notre quartier se tisse des rencontres, ou des possibilités de rencontre entre les personnes : les bénévoles du Resto du cœur, ceux venant prendre leur colis alimentaire, les usagers de la maison de quartier, les habitués du bar du port de l’ancre, les ouvriers du chantier, les personnes profitant des places de parking, les intérimaires de la rue Boisnet…
Pour nous Thiers-Boisnet est bel et bien encore un quartier riche de possible. Il s’agit aujourd’hui pour nous, habitant-e-s, de mieux se l’approprier. Mais sur quelle fondation s’appuyer ? Nous verrons ça dans le prochain «Mur».
Nous discuterons de tout ça lors d’un goûter
le dimanche 25 octobre à 15h.
[sli:p] 26,5 rue Maillé – danger !