Arrestations à Paris : des nouvelles
Hier après-midi mardi 16 février, une nouvelle personne a été arrêtée chez elle vers 15 heures, son domicile a été perquisitionné dans la foulée et elle a ensuite été placée en garde à vue au 36 quai des Orfèvres, avec les autres arrêtées le jour précedent.
Une autre personne aurait été arrêtée dans la soirée mais on n’a pas eu de confirmations, prudence donc sur cette info.
Plusieurs personnes sont sorties de garde à vue sans aucune charge contre elles. L’une, Hélène, est sortie dès le lundi soir, elle a publié son témoignage.
Deux autres personnes arrêtées le lundi matin ont été libérées le mardi dans la soirée, également sans charges retenues.
On a appris aussi que plusieurs domiciles de parents de gens arrêtés lundi matin avaient également été perquisitionnés le lundi dans la foulée.
Au cours des perquisitions, les flics ont embarqué des ordinateurs, des tracts et semblaient rechercher des habits particuliers.
En garde à vue, les questions concernaient surtout les actions de solidarité qui ont eu lieu depuis deux mois en lien avec le procès de l’incendie du centre de rétention de Vincennes : balades, occupations d’entreprises participant à la machine à expulser (Air France, Carlson Wagonlits), sabotages de distributeurs de billets…
Devant le refus de plusieurs personnes de donner leur ADN, les flics ont essayé de le prélever sur des mégots de cigarettes et sur des habits. Il semble que le refus ADN ne soit pas retenu comme charge, au moins contre ceux qui ont été libérés.
Donc pour faire un récapitulatif (qui n’est peut être pas exhaustif) : six personnes et autant de domiciles ont été perquisitionnés lundi matin plus une personne arrêtée mardi et son domicile perquisitionné. Sur ces sept personnes arrêtées, trois ont été libérées (une lundi soir et deux mardi soir).
D’après une dépêche de l’AFP de ce matin : quatre personnes seraient déférées devant le parquet ce mercredi matin en vue d’être éventuellement mises en examen pour «dégradations et destructions de biens en réunion» et «destructions de biens par substance explosive et incendie». Le parquet a requis leur placement sous contrôle judiciaire. On en saura sans doute plus bientôt.
Un rassemblement en solidarité avec les personnes arrêtées et avec les actes qui leur sont reprochés a eu lieu hier à 17h30 à Château-Rouge, regroupant 80 personnes. Devant le gros dispositif de flics qui semblaient prêts à encercler dès qu’un tract ou une banderole surgiraient, les gens ont préféré se disperser et se retrouver quelques minutes plus tard à Strasbourg-Saint-Denis. Ensuite, un peu moins nombreux, on est tous partis en manif sauvage vers Château-d’Eau et République aux cris de «Liberté pour tous, avec ou sans papiers» et «Flics, porcs, assassins», avant de se disperser, lorsque le dispositif de flics nous avait retrouvés et tentait de nous rejoindre en courant. Il n’y a eu aucune arrestation.
On lâche rien, espérons qu’il y aura d’autres initiatives dans les jours qui viennent en solidarité avec les personnes arrêtées et avec les idées qu’on défend, en discours et en actes.
Liberté pour tous, avec ou sans papiers.
Destruction des centres de rétention.
Indymedia Nantes, 17 février 2010 - 14h49.
Suite arrestations à Paris le 15 février
Sur les huit personnes interrogés depuis lundi matin 6 heures (en fait mardi après-midi et soir pour deux d’entre eux) dans les locaux de la Brigade criminelle à Paris : les trois filles seraient sorties ; un des cinq garçons sortirait aujourd’hui, et les quatre autres seraient renvoyés devant un juge d’instruction.
Infozone, 17 février - 13h56
Liste d’information pour la France sauvage.
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Paris, compte-rendu de la manif de solidarité avec les présumés saboteurs de ces pauvres DAB
Alors vite fait : mardi 16 février au métro Château-Rouge, la flicaille était en nombre dès 17 heures, beaucoup de civils visibles, et des cars planqués plus loin. Lentement, on est une petite centaine, des tracts «Liberté pour tous, avec ou sans papiers» sont distribués, puis on décolle par petits groupes vers une direction où nous aurions plus de marges pour manifester sauvagement.
Départ de la manif quelques stations de métro plus loin (même si on a perdu du monde en route), banderole déployée contre la machine à expulser, «Liberté pour tous, avec ou sans papiers» et «Ni rafles, ni expulsions, détruisons les centres de rétention» gueulés en chœur dans les rues où nous prenons la place des voitures. Après dix minutes, la nuit tombée reflète pas bien loin les casques et boucliers des gendarmes mobiles à nos trousses, descendus de leur bétaillère.
On accélère, trottine, on les a toujours au cul. Dispersion donc, et v’là les gendarmes sans plus rien à se mettre sous la dent. Des dizaines de BAC en civil ratisseront le quartier (République, Strasbourg-saintDenis) en vain. Des observateurs ont pu constater les trois cars blancs qui attendaient de se remplir d’interpellés, la centaine de flics et gendarmes mobiles, le car rempli de civils tabasseurs et tous les autres, ceux du renseignement (une trentaine ?).
Bref, comme à chaque fois lorsqu’un rassemblement est annoncé publiquement, on touche le gros lot. Mais cette fois, vu les circonstances (du jour au lendemain) et la situation (manifester publiquement notre solidarité avec les — alors — six présumés saboteurs interrogés et perquisitionnés, ils seront huit en tout), on a réussi à ne rien lâcher, à prendre la rue, à n’avoir pas d’interpellés et… on a même su que les camarades enfermés au 36 quai des Orfèvres l’ont appris avec joie.
On lâche rien, tout continue.
Sabotons la machine à expulser.
Liberté pour tous, avec ou sans-papiers.
Indymedia Nantes, 17 février - 14h47.
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Paris, dégradations de distributeurs :
Quatre camarades déférés devant un juge
Aperçu du travail des journaflics sur les huit personnes interrogées depuis lundi matin 6 heures (en fait mardi après-midi et soir pour deux d’entre eux) dans les locaux de la Brigade criminelle à Paris. À noter que les trois filles sont sorties hier soir mardi après un peu moins de 48 heures de garde à vue. Un des cinq garçons sortirait aujourd’hui, et les quatre autres seraient renvoyés devant un juge d’instruction. Pour des infos, voir les autres articles de ce site.
Brèves du désordre, 17 février.
Exclusif : gardes à vue pour des dizaines de distributeurs de billets vandalisés
C’est une information France Info. Cinq personnes sont en garde à vue depuis lundi matin à Paris, suspectées d’avoir vandalisé des dizaines de distributeurs automatiques de billets dans la capitale. Ces actes viseraient à dénoncer l’attitude des banques vis-à-vis des sans-papiers. À la colle, à l’acide, à la barre de fer, ou en approchant des poubelles en flammes… Des dizaines de distributeurs automatiques de billets, au moins 80, ont été vandalisés ces dernières semaines en France. Plusieurs villes sont concernées, dont Paris, Grenoble, Lille ou encore Poitiers.
Il ne s’agit pas véritablement d’actions concertées, mais d’une sorte de mouvement qui s’étend, via des revendications sur des forums alternatifs ou liés à l’ultra-gauche, selon plusieurs sources. Des autocollants posés sur les distributeurs vandalisés accusent les banques de dénoncer à la police des titulaires de comptes sans papiers.
Cinq personnes sont donc toujours en garde à vue ce matin. Elles seraient muettes devant les enquêteurs. En perquisition, ceux-ci auraient retrouvé des bombes de peinture correspondant à celles utilisées lors des dégradations.
Leur presse (France Info), 17 février - 6h16.
Dégradations de DAB à paris : cinq personnes en garde à vue
Cinq personnes étaient en garde à vue mercredi matin dans le cadre de l’enquête sur une quarantaine de dégradations de distributeurs automatiques de billets (DAB) à Paris, attribuées à des militants de «l’ultra gauche», a-t-on appris mercredi de source proche de l’enquête, confirmant une information de France Info.
Originaires de Paris et âgés de 20 à 30 ans, les suspects devraient être déférés dans la journée au Parquet de Paris. Des bombes de peinture identiques à celles employées lors de la dégradation d’un DAB dans le XIXe arrondissement auraient été retrouvées chez l’un des suspects, par les enquêteurs de la Brigade criminelle.
Les premières dégradations remontent au début du mois de décembre, où plusieurs DAB ont été taggés ou recouverts d’auto-collants dans les XIe, XVe, XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements. Des incendies de poubelles ont endommagé certains d’entre eux.
Plusieurs DAB ont notamment été dégradés le week-end dernier dans les XIe et XVe arrondissements de la capitale.
Ces actes ont notamment été revendiqués sur Internet par des inconnus, qui accusent les banques de «balancer» des sans-papiers à la police, et affirment être solidaires des personnes mises en examen pour l’incendie du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes le 22 juin 2008.
Leur presse (AP), 17 février - 9h28.
Attaques militantes contre des distributeurs
Quelque cinq personnes, suspectées d’avoir vandalisé des distributeurs automatiques de billets (DAB) à Paris pour dénoncer le sort réservé aux sans-papiers, sont en garde à vue depuis lundi matin, a appris Associated Press, confirmant une information diffusée mercredi par France Info.
Originaires de la capitale et âgés de 20 à 30 ans, les individus concernés sont décrits comme des militants d’«ultra-gauche». Ils auraient dégradé des DAB à l’aide de bombes de peinture, s’en prenant indirectement aux banques, qu’ils accusent de dénoncer à la police les titulaires de comptes sans papiers. Les cinq personnes devraient être déférées dans la journée devant le parquet de Paris. Plus de 80 actes similaires se seraient produits partout en France depuis le mois de décembre, à l’instigation de groupes plus ou moins formels, alternatifs ou d’ultra-gauche, selon les mêmes sources.
Leur presse (JDD), 17 février - 10h22.
Dégradations de distributeurs : quatre personnes déférées à Paris
Quatre personnes, soupçonnées d’avoir dégradé à Paris des distributeurs automatiques de billets (DAB), devaient être déférées mercredi au parquet de Paris qui a ouvert une information judiciaire, a-t-on appris de source judiciaire.
Ces quatre hommes, âgés de 24 à 30 ans, devaient être déférés mercredi à l’issue de leur garde à vue à la brigade criminelle, selon cette source.
Une cinquième personne a été remise en liberté sans charge retenue contre elle à l’issue de sa garde à vue.
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction, pour «dégradations et destructions de biens en réunion» et «destructions de biens par substance explosive et incendie». Il a requis le placement sous contrôle judiciaire de ces quatre personnes.
Elles sont soupçonnées d’avoir dégradé plusieurs dizaines de DAB à l’aide d’acide, d’autocollants, de feux de poubelle ou à coups de barres de fer.
Selon une source proche de l’enquête, ces personnes auraient dégradé des DAB à Paris, Lille ou encore Poitiers pour dénoncer l’attitude des banques, notamment à l’égard des sans-papiers.
Leur presse (AFP), 17 février, 11h.
Dégradations de distributeurs de billets : quatre hommes déférés au parquet
Quatre hommes, soupçonnés d’avoir dégradé des distributeurs automatiques de billets à Paris doivent être déférés au parquet.
Une cinquième personne a été remise en liberté à l’issue de sa garde à vue à la brigade criminelle. Une information judiciaire a été ouverte.
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction, pour «dégradations et destructions de biens en réunion» et «destructions de biens par substance explosive et incendie».
Il a requis le placement sous contrôle judiciaire de ces quatre personnes.
Ces quatre hommes, âgés de 24 à 30 ans sont soupçonnés d’avoir dégradé plusieurs dizaines de DAB à l’aide d’acide, d’autocollants, de feux de poubelle ou à coups de barres de fer.
Visiblement, il s’agit de militants de l’ultra-gauche.
La capitale est une cible régulière depuis le début de l’année. Une quarantaine de DAB auraient été détruits. Des dégradations qui ont aussi touché d’autres villes de France, comme Lyon, Grenoble, Reims. À Poitiers, quinze distributeurs de billets ont été endommagés.
Les banques visées sont accusées de dénoncer des sans-papiers.
Leur presse (France Info), 17 février - 12h11.
Arrestations dans «l’ultra-gauche» pour des actions anti-banques
Quatre hommes suspectés d’appartenir à la mouvance de «l’ultra-gauche» ont été arrêtés lundi à Paris dans l’enquête sur des sabotages en série de distributeurs automatiques de billets de la BNP et de La Banque postale, apprend-on de source judiciaire.
Ces quatre suspects, âgés de 24 à 30 ans, devaient être présentés à un magistrat dans la journée pour être mis en examen. Le parquet requiert leur remise en liberté sous contrôle judiciaire. Une information judiciaire pour «dégradations et destructions volontaires en réunion» sera ouverte.
Une cinquantaine de distributeurs ont été sabotés avec de la colle, de l’acide, à coups de masse ou encore incendiés, lors de cinq opérations distinctes depuis début décembre à Paris. Des faits similaires ont été signalés en province, notamment à Grenoble, il y a plusieurs mois.
La section antiterroriste du parquet de Paris a d’abord saisi les enquêteurs spécialisés dans les faits terroristes de la brigade criminelle. Les faits ne seront finalement pas qualifiés de cette manière, mais considérés comme des dégradations de droit commun.
Les policiers, qui disent avoir identifié les suspects par des enregistrements de vidéosurveillance et des traces laissées sur les lieux, ont suivi la piste de l’ultra-gauche, en raison des slogans portés sur les distributeurs sabotés, qui reprochent aux deux banques concernées d’avoir dénoncé des étrangers sans papiers titulaires de comptes.
«BNP, balance de sans-papiers aux flics», «À bas les collabos», pouvait-on lire sur les distributeurs. Il était aussi fait référence au procès, en cours à Paris, des incendiaires présumés d’un centre de rétention en 2008 à Paris. Les opérations ont été revendiquées sur un site internet présenté comme proche de la mouvance de l’extrême gauche, indymedia.org.
Leur presse (Reuters), 17 février - 14h27.
Braquages au nom des sans-papiers
Selon France Info, cinq personnes sont en garde à vue depuis lundi, suspectées d’avoir vandalisé des distributeurs de billets. Leur motif ? À en croire plusieurs revendications publiées sur Internet, ils dénonceraient l’attitude des banques vis-à-vis des sans-papiers.
Depuis lundi, la police interroge cinq personnes, suspectées, selon France Info, d’avoir vandalisé des dizaines de distributeurs automatiques de billets (DAB) à Paris. Cette série de méfaits cacherait un objectif politique. À en croire plusieurs revendications, diffusés sur des sites Internet liés à des groupuscules d'ultragauche, ces actes viseraient à dénoncer l’attitude des banques vis-à-vis des sans-papiers. Les policiers disent avoir identifié les suspects par des enregistrements de vidéosurveillance et des traces laissées sur les lieux.
Les suspects semblent en tout cas peu au fait des nouvelles méthodes de braquages. Plutôt que des voitures-bélier, explosifs ou autres moyens spectaculaires du grand banditisme, les distributeurs de billets ont été forcés à l’acide, la barre de fer ou par l’utilisation de poubelles en feu. Plus de 80 DAB seraient concernés dans toute la France — dans la capitale donc, mais aussi à Grenoble, Lille ou Poitiers. Un chiffre à relativiser, certaines violences n’étant pas revendiquées sur la toile. Sur certaines machines automatiques, des autocollants accusaient les banques de dénoncer à la police les titulaires de comptes en situation irrégulière.
Selon les enquêteurs, il ne s’agit pas d’actions concertées, mais d’une sorte de mouvement plus ou moins rattaché à l’ultragauche. Des forums alternatifs et extrémistes diffusaient des photos des actes de malveillance, accompagnées d’une argumentation politique dénonçant un «État policier» et des «banquiers complices». Les cinq personnes interpellées à Paris sont toujours en garde à vue mercredi. Elles seraient muettes selon France Info. En perquisition, les enquêteurs auraient retrouvé des bombes de peinture correspondant à celles utilisées lors des dégradations. La prudence reste toutefois de mise, un an après l’affaire Tarnac, dans laquelle un groupe de jeunes gens avait été accusé trop promptement des sabotages de lignes SNCF.
Leur presse (JDD), 17 février.
Arrestations parmi des militants à Paris
Une bénévole du Réseau éducation sans frontières a passé treize heures en garde à vue.
Cinq personnes sont toujours en garde à vue, à Paris, dans le cadre d’une enquête portant sur une quarantaine de dégradations de distributeurs automatiques de billets. En décembre, ces dégradations avaient été attribuées à des militants de «l’ultra-gauche». Hier, le parquet de Paris confirmait que l’enquête avait été confiée à la section de lutte contre la criminalité organisée.
Toutefois, l’une des personnes mises en garde à vue, libérée lundi soir, a livré un témoignage édifiant. Militante au Réseau éducation sans frontières (Resf), elle a vu cinq policiers débarquer chez elle, à l’aube, en gilets pare-balles. Après avoir photographié ses livres et ses notes, les forces de l’ordre l’ont transférée au 36 quai des Orfèvres, où Hélène a été placée en garde à vue. «Là, raconte-t-elle, j’ai eu le droit aux photos anthropométriques, prise d’empreintes (…). J’ai des marques reconnaissables sur le corps qu’ils ont prises en photo. Je leur ai expliqué que c’était une maladie génétique. Ils ont fait des commentaires se demandant si ce n’était pas contagieux.» Suivent plusieurs interrogatoires et un test ADN avant qu’Hélène ne soit libérée après treize heures de garde à vue. Même si les policiers lui ont affirmé qu’elle ne serait plus ennuyée, elle ne pourra pas récupérer son téléphone avant trois semaines.
Selon Marie-Cécile Pla, du Resf, le seul crime d’Hélène est d’avoir la responsabilité du téléphone de veille du réseau, par lequel elle prévient les autres militants en cas de rafles de sans-papiers : «C’est juste une assistante sociale, gentille et non violente, qui n’a jamais fait plus que de crier dans une manif.» Et de dénoncer des «méthodes d’intimidation». Un rassemblement était prévu hier soir, alors que les autres personnes interpellées étaient toujours en garde à vue.
Leur presse (Marie Barbier, L’Humanité), 17 février.
Sabotage de DAB : quatre vandales présumés interpellés
Accusées de «dénoncer des sans-papiers», des banques parisiennes étaient prises pour cibles.
Menées dans la plus grande discrétion depuis deux mois, les investigations portant sur une vague de sabotages visant des distributeurs automatiques de billets viennent de déboucher sur un premier coup de filet. Mercredi, quatre hommes ont été déférés au tribunal de grande instance de Paris qui a ouvert une information judiciaire pour «dégradations et destructions de biens en réunion» et «destructions de biens par substance explosive et incendie». Âgés de 24 à 30 ans, ils devaient être placés sous contrôle judiciaire, à la requête du parquet. Décrits par des sources proches de l’enquête comme «sympathisants de la mouvance alternative ou d’ultragauche», les suspects, originaires de la capitale, ont été interpellés lundi dernier, en compagnie de deux femmes qui ont été remises en liberté. Lors de leurs gardes à vue dans les locaux de la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de Paris, ils ont fait preuve d’un certain mutisme sur les circonstances des faits qui leur sont reprochés.
Au total, plus d’une quarantaine d’actes de vandalisme ont été perpétrés contre des automates bancaires dans les IIe, VIe, IXe, Xe, XVe ou encore XXe arrondissements de Paris depuis début décembre. Une quarantaine de «raids» similaires ont été relevés à travers la France, dans les agglomérations de Lille, Poitiers ou encore Grenoble. Les modes opératoires, assez radicaux, ont varié au gré des opérations. Ils ont ciblé La Banque postale, LCL ainsi que la BNP. Les uns après les autres, en général à la nuit tombée, les distributeurs ont ainsi été endommagés à coups de barres de fer, incendiés par des feux de poubelles, couverts d’acide sulfurique, obstrués à la soudure à froid et à la colle forte ou encore maculés de tags. Les caméras de vidéosurveillance étaient quant à elles aspergées de peinture. Des bombes aérosols, identiques à celles employées lors de la dégradation d’un DAB dans le XIXe arrondissement, ont été retrouvées chez l’un des suspects.
«À bas les collabos»
«À plusieurs reprises, des affichettes politiques ont été retrouvées collées à proximité» des automates sinistrés, précisait mercredi un magistrat parisien. Les policiers ont notamment remarqué des autocollants scandant «Hors service. Cette banque balance des sans-papiers aux flics. Sabotons la machine à expulser», «À bas les collabos» ou encore «Liberté pour les inculpés de Vincennes», en référence aux incendiaires présumés du Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, détruit par les flammes le 22 juin 2008.
Les sabotages ont été revendiqués sur Internet, sinon salués comme une «excellente initiative» sur des forums sociaux par des inconnus qui reprochent à plusieurs organismes financiers d’avoir transmis à la police des noms de clients «sans-papiers». Ainsi, en octobre dernier, un Mauritanien en situation irrégulière venu retirer de l’argent à Boulogne (Hauts-de-Seine) a été dénoncé par le guichetier de son agence bancaire avant d’être placé en rétention au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Une affaire semblable s’est déroulée dans une succursale à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Également appréhendé et placé en rétention au centre du Mesnil-Amelot, le sans-papiers avait été relâché par le juge des libertés et de la détention qui a considéré «le côté déloyal de l’interpellation».
Leur presse (Le Figaro), 18 février.
Banques taguées à Reims : la piste de l’ultra-gauche renforcée
Dans la nuit du 23 au 24 janvier, une action commando a visé plusieurs établissements bancaires de Reims, recouverts d’immenses tags les accusant de dénoncer les sans-papiers (l’Union du 25 janvier).
Les auteurs restent à identifier mais une affaire instruite à Paris permet de confirmer la piste de l’ultra-gauche.
Hier, quatre hommes âgés de 24 à 30 ans ont été mis en examen par un juge parisien pour la dégradation de plusieurs dizaines de distributeurs de billets dans la capitale. Ils sont présentés comme des «militants de l’ultra-gauche» et auraient expliqué leur volonté de s’en prendre à des banques qui dénoncent des sans-papiers.
Depuis le début de l’année, une quarantaine de DAB auraient ainsi été dégradés sur Paris à l’aide d’acide, d’autocollants, de feux de poubelles ou à coups de barre de fer. D’après la police, rien de tel à Reims, mais il y a eu ces tags du mois dernier dont les auteurs partagent manifestement les mêmes idées que le groupe arrêté dans la capitale.
Au moins quatre établissements ont été visés dans la nuit du 23 au 24 janvier : les agences BNP Paribas, du CIC et de La Poste (Banque postale) rue Gambetta, ainsi que l’agence BNP du quartier d’affaires Clairmarais. Les vitrines ou les murs ont été barbouillés de tags géants : «La Poste dénonce des sans-paps» ; «La Poste collabore à la déportation» ; «BNP balance les sans-papiers» ; «BNP collabo» ; «CIC dénonce les sans-papiers».
Les auteurs entendent protester, à leur manière, contre les arrestations de sans-papiers à la suite des informations transmises par les banques. Ainsi, début janvier, la presse a fait état d’un sans-papiers dénoncé à la police après l’ouverture d’un compte dans une agence de la Banque postale en région parisienne.
D’autres cas similaires ont été rapportés auparavant, notamment dans une agence BNP de Seine-Saint-Denis.
Leur presse (L’Union), 18 février.
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Dijon : Encore une action de solidarité…
Dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 février, la vitrine de l’agence intérim d’Adecco, boulevard Devosges à Dijon (21) a été brisée, et ses murs taggués avec l’inscription «Ici, on exploite des sans-papiers».
Adecco, derrière sa façade bien propre d’agence intérim, c’est aussi une structure qui maintient toute personne sous pression — chantage à la thune, chantage aux papiers. Des révoltes apparaissent et persistent, comme l’occupation de l’agence Adecco de Montreuil.
Des structures occupées, brisées ou brûlées — comme l’a été le CRA —, un tag, un pavé, un refus d’assignation à domicile ou de contrôle judiciaire ou n’importe quel autre acte individuel «isolé» sont autant de coups portés à cette machine actionnée par la politique actuelle de fermeture des frontières et des pieds-de-nez à la gestion par la peur : peur de perdre son boulot, ses papiers, peur de l’expulsion et/ou de la taule…
Indymedia Nantes, 16 février.
La permanence UMP d’Asnières-sur-Seine (92) attaquée
Dans la nuit du 15 au 16 février, nous avons cassé la vitre de la permanence UMP d’Asnières-sur-Seine, pour tous les enfermés et contre tous les enfermements.
Indymedia Nantes, 16 février.
Poitiers : Quinze distributeurs de billets sabotés
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 9 au 10 février à Poitiers. Quinze distributeurs automatiques de billets (DAB) ont été sabotés. Un liquide a été introduit par la fente où l’on introduit d’ordinaire la carte bancaire. Ce liquide est actuellement en cours d’analyse dans les laboratoires de la police scientifique, mais on sait d’ores-et-déjà qu’il est corrosif et qu’il a détruit le mécanisme des distributeurs. Préjudice estimé : entre 2000€ et 3000€ par DAB.
À Paris, Grenoble, Lille…
Ces actes s’inscrivent dans une série de dégradations de distributeurs de billets constatées dans plusieurs villes de France : Paris, Grenoble, Lille, Poitiers… Hier, quatre personnes soupçonnées d’avoir dégradé à Paris des distributeurs automatiques de billets ont été déférées au parquet de Paris. Une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction, pour «dégradations et destructions de biens en réunion» et «destructions de biens par substance explosive et incendie». Il a requis le placement sous contrôle judiciaire de ces quatre personnes. Elles sont soupçonnées d’avoir dégradé plusieurs dizaines de DAB à l’aide d’acide, d’autocollants, de feux de poubelle ou à coups de barres de fer.
Pour dénoncer l’attitude des banques
Selon une source proche de l’enquête, ces personnes auraient dégradé les DAB pour dénoncer l’attitude des banques, notamment à l’égard des sans-papiers. Si d’ores-et-déjà, certains soupçonnent des actes des militants de «l’ultra-gauche», le parquet de Poitiers signale que pour les 15 distributeurs sabotés, «une enquête est en cours et personne n’a été identifié».
Leur presse (Centre Presse), 18 février.