Mutinerie à la Maison d'arrêt d'Osny (Val-d'Oise) - 4 février
Val-d'Oise : révolte des détenus à la maison d’arrêt
Nouveaux troubles à la maison d’arrêt du Val-d’Oise (Mavo), hier après-midi. Les détenus ont encore refusé de regagner leurs cellules à l’issue de la promenade. Ils étaient 200, deux fois plus que la veille. De nombreuses forces de police ont été mobilisées pour rétablir l’ordre. Le calme est revenu à 20h30.
C’est vers 16 heures que les incidents ont débuté dans l’enceinte de la maison d’arrêt, comme mercredi après-midi. Mais cette fois, l’ampleur est tout autre : ce sont quatre bâtiments de la détention qui sont concernés par le mouvement, les A1, A2, B1 et B2, ce qui représente autour de 200 personnes. De plus, les détenus ont arraché les fils barbelés se situant au niveau de la séparation de deux cours de promenade, ce qui leur a permis de se regrouper. Ils ont ensuite bloqué les portes d’accès à la cour avec les barbelés.
Ils seraient également parvenus à éventrer un grillage donnant sur une zone herbeuse interdite aux détenus. Une zone dénommée par les surveillants le no man’s land, qui donne accès notamment au chemin de ronde. «On a connu des incidents en 2007, mais jamais ils n’avaient arraché de grillage», confie sur place un surveillant.
Trois prisonniers légèrement blessés
Deux Eris (équipes régionales d’intervention et de sécurité), les agents de l’administration pénitentiaire chargés d’intervenir en milieu carcéral, sont intervenues à partir de 18 heures dans la Mavo. Devant l’entrée de la prison, des CRS et des policiers du Val-d’Oise se tenaient prêts à intervenir en appui. Les pompiers ont de leur côté mis en place un important dispositif pour pallier toute éventualité. Ils ont évacué vers 19h30 un détenu blessé. Au final, trois d’entre eux ont été légèrement blessés.
Les incidents à la Mavo ont débuté dimanche dernier quand, à l’issue d’une promenade, une surveillante a refusé qu’un détenu regagne sa cellule avec un ballon de football, comme le stipule le règlement. Plusieurs détenus s’en sont pris à la gardienne, avant de frapper violemment le gradé venu lui porter assistance. Cela s’est terminé en bagarre générale avec six blessés du côté des surveillants.
Cinq détenus impliqués dans ces violences ont été déférés jeudi soir en comparution immédiate. Une audience sous le regard des hommes du Raid, au vu du passé judiciaire des mis en cause. L’affaire sera jugée au fond le 14 mars. Le tribunal correctionnel de Pontoise a prononcé un mandat de dépôt à leur encontre dans l’attente de la prochaine audience. Trois détenus ont été transférés dans un autre établissement pénitentiaire à leur sortie du tribunal, deux ont réintégré le quartier disciplinaire où ils se trouvaient depuis les faits, à la Mavo. En fin de journée, une centaine de détenus avaient refusé de regagner leurs cellules. Plus tôt, entre midi et 14 heures, une cinquantaine de surveillants avaient manifesté à l’initiative de FO leur colère après les violences à répétition.
Leur presse (Frédéric Naizot,
Le Parisien), 5 février 2011.
Val d'Oise : transfèrement de 26 détenus d'Osny après un mouvement de révolte
Vingt-six détenus de la maison d'arrêt d'Osny (Val d'Oise) ont été transférés vers d'autres établissements pénitentiaires de la région parisienne dans la nuit de vendredi à samedi après un mouvement de révolte vendredi, a-t-on appris samedi de source syndicale.
Deux cents détenus avaient refusé de réintégrer leurs cellules vendredi après la fin de la promenade à 16H00, et avaient arraché plusieurs grillages, selon FO Pénitentiaire.
Une trentaine de policiers avaient été dépêchés sur place pour prêter main forte au personnel pénitentiaire et aux Eris (équipes régionales d'intervention de sécurité) et les détenus avaient regagné leurs cellules vendredi soir.
«Il y a eu 26 transferts au cours de la nuit, qui se sont terminés vers 03h00 du matin», a dit à l'AFP Samuel Dehondt, délégué régional FO Pénitentiaire.
Samedi matin, la situation était «calme», a-t-il précisé. «Il n'y a pas eu de promenade du matin car le grillage des trois cours a été détruit. Le service de maintenance est en train de réaliser les travaux pour que les promenades puissent reprendre dans les meilleurs délais», a-t-il ajouté.
Jeudi, plusieurs détenus avaient déjà refusé de réintégrer leurs cellules après la promenade, nécessitant l'intervention des Eris.
Les détenus réclamaient de meilleures conditions de détention. La maison d'arrêt du Val d'Oise (Mavo) compte 800 détenus pour 600 places.
Depuis le début de l'année, douze surveillants ont été victimes d'agressions à la Mavo, selon les gardiens.
Leur presse (Agence Faut Payer), 5 février.