Manif anti-Loppsi à Montpellier, 18 décembre
Manifestation pour le droit à un habitat alternatif
À Montpellier, environ 300 personnes ont participé cet après-midi a une manifestation contre le projet de loi Loppsi2 (Loi d'Orientation de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure) débattu à l’Assemblée nationale. Ils réclament le droit de vivre dans des squats, camions, mobile-home ou yourtes, faute d'avoir accès à des logements traditionnels.
En effet, un volet de ce projet de loi prévoit l'évacuation des campements illicites en cas de risques graves pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publique, et l'incrimination des squatters (passibles d'un an de prison et de 15.000 euros d'amende). Les SDF, les gens du voyage, les «travellers» ainsi que les personnes qui ont fait le choix d’un habitat alternatif pour leur famille par conviction écologique se sentent visés par ces dispositions. Souvent membres de mouvements alternatifs, ils se sont rassemblés devant la préfecture et ont été rejoints par quelques militants politiques.
Au fil des minutes, les participants se sont faits de plus en plus nombreux et il a été décidé de descendre la rue de la Loge puis de se rendre vers le Polygone où quelques boutiques ont choisi de baisser le rideau pendant quelques instants et quelques incidents ont opposé les manifestants aux vigiles du centre. (…)
Leur presse (Midi Libre), 18 décembre 2010.
L'inattendu défilé des alternatifs
Environ 300 personnes ont participé, hier après-midi, à une manifestation contre le projet de loi loppsi 2 (loi d'orientation de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) débattu à l'Assemblée nationale. Plusieurs articles de ce projet visent les SDF, les gens du voyage, les «travellers» ainsi que les personnes qui ont fait le choix d'un habitat alternatif pour leur famille par conviction écologique. Ces personnes, souvent membres de mouvements alternatifs, et quelques militants politiques ont choisi de se rassembler devant la préfecture. Au fil des minutes, les participants se sont fait de plus en plus nombreux et il a été décidé de descendre la rue de la Loge puis de se rendre vers le Polygone, où plusieurs boutiques ont choisi de baisser le rideau pendant quelques instants. Et des incidents ont opposé les manifestants aux vigiles du centre commercial (lire aussi P. 3, second cahier).
Les alternatifs envahissent le Polygone
Quand les parkas kaki troublent l’ambiance ouatée du marché de Noël. Hier en début d’après-midi, le centre de Montpellier a été le théâtre d’une de ces confrontations étonnantes offertes par le calendrier. Venus de tout l’Hérault et du Gard, parfois avec leurs chiens, environ 300 personnes, majoritairement issues des mouvements alternatifs ont défilé sous l’œil étonné et parfois apeuré des nombreux passants concentrés sur leurs achats de Noël.
Parti de la préfecture, le cortège constitué de routards, de SDF et de personnes vivant notamment dans les camions s’est d’abord déplacé vers la Comédie puis en direction du centre commercial du Polygone. Cette irruption des groupes alternatifs dans ce qui est présenté comme «le temple de la consommation capitaliste» a provoqué quelques vives tensions avec les vigiles. Certaines enseignes dont la Fnac ont préféré baisser le rideau, le temps que les manifestants repartent après environ vingt minutes d’occupation. Si une grille de fer qui empêchait l’accès latéral au centre a été totalement tordue, aucune autre dégradation n’a été commise dans les commerces.
L’ampleur inattendue — y compris pour la police — de ce rassemblement contre le projet de loi Loppsi 2 (Loi d’orientation de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) en cours de discussion parlementaire a même surpris certains de ses animateurs. «Cela s’est fait par Facebook et le bouche à oreille ; il n’y a pas vraiment d’organisateur», indique Mélissa. «Il y a eu un buzz qui s’est fait sur internet et par SMS. C’est un mouvement citoyen qui est en train de se créer», explique Anna. Selon elle, la loi, dans l’un de ses articles, va créer «l’interdiction d’habiter en habitat alternatif, c’est-à-dire en camion ou dans des yourtes». «On pourra être expulsé même si nous avons l’accord du propriétaire, sous prétexte que l’on pollue le paysage. Et on pourra détruire notre bien sans jugement», regrette cette ancienne assistante sociale.
À l’échelle nationale, environ 20'000 personnes nomades seraient concernées par ces mesures également dénoncées par quelques partis de gauche. À l’issue de leur marche en ville, certains militants alternatifs ont rejoint leurs camions et ont organisé une opération escargot dans le centre-ville. «D’autres actions auront lieu prochainement», assurait un participant.
Leur presse (Guy Trubuil,
Midi Libre), 19 décembre.