Mobilisation lycéenne à Montpellier - 9 novembre

Publié le par la Rédaction

Mardi 9 novembre 2010.

 

Partis du lycée Jean Monnet à Montpellier vers 9 heures, afin de rejoindre le centre-ville, nous organisons une première action escargot le long du boulevard qui va du lycée au rond point du château d'ô. Nous avons laissé circuler une voiture transportant une femme enceinte qui allait à l'hôpital. Nous avons ensuite pris le tramway en direction du centre-ville où nous avions rendez-vous avec d'autres lycées sur la Comédie à 10 heures. S'apercevant que nous étions les seuls sur la Comédie, nous nous sommes dirigés vers le lycée Clémenceau, après avoir hésité à aller au lycée Joffres. Arrivés à Clémenceau, peu de monde étant à l'extérieur et au courant du mouvement en cours, nous décidons de bloquer l'avenue avec des poubelles afin de signaler notre présence. Quelques personnes ont perdu leur calme mais notre groupe a su rester calme et expliquer pacifiquement les raisons de notre action. À la venue des CRS, qui nous ont (plus ou moins gentiment) expulsés de nos poubelles, nous devions partir vers la Comédie afin d'éviter tout affrontement avec la police. Ce départ fut différé lorsque certains policiers ont procédé à des prises d'identités. Nous avons finalement réussi à quitter les lieux mais nous avons dû renoncer à l'idée de faire grossir le mouvement avec les lycéens de Clémenceau.

 

Nous nous sommes ensuite dirigés vers la gare, afin de retrouver une équipe de lycéens, composée d'élèves de Jean Monnet mais aussi d'autres lycées. Peu rassurés par la présence des militaires, des CRS et de la police municipale, nous nous sommes ensuite déplacés vers la Comédie, où nous avons décidé d'aller à Mermoz et de poursuivre des actions du type de celles du matin : de courte durée, elle devait nous permettre de distribuer nos tracts, dans lesquels nous démontrons l'absurdité des arguments utilisés par le gouvernement afin de promouvoir cette réforme. Pour cela, après être passés (plus que rapidement) devant le lycée Mermoz, nous nous dirigeons vers les rives du Lez, et entreprenons le bloquage «filtré» de l'avenue Mendès France.

 

Là aussi, quelques automobilistes échauffés ont eu un comportement peu accueillant face à notre action. Mais d'autres nous encourageaient, et beaucoup de tracts ont pu être distribués. Nous étions partagé sur la légitimité et le continûment de notre action lorsque nos amis de la police nationale sont venus nous donner un coup de main. Ou quelques coups de matraque. Les ayant vus venir, nous nous écartions de la chaussée lorsqu'ils sortirent précipitamment de leurs camions.

 

Le mot d'ordre lancé est : «Prenez les plus costauds, on les embarque !»

 

Avant qu'ils aient pu arriver au niveau du barrage, celui-ci était défait et la circulation reprenait doucement.

 

Pendant le même laps de temps, deux policiers restés à l'arrière arrêtaient un lycéen qui distribuait des tracts en amont du barrage. Suivent deux autres jeunes, nous voyons nos amis jetés dans les camions, et l'un d'entre eux être plaqué violemment contre une voiture de la police nationale par un flic. Comment voir un camarade se faire frapper par un représentant de l'ordre sans agir ? Nous avançons vers eux, et l'un de nous, déjà à proximité, crie «non !» avant de se faire matraquer la jambe. Repli stratégique.

 

Un mouvement qui désoriente ceux placés en retrait : on essaie de savoir qui a été arrêté, quelques slogans sont scandés, une lycéenne frappe sur un bidon au rythme de «Police partout, justice nulle part !, Flic, gendarme, ou militaire, qu'est-ce qu'on ferait pas, pour notre salaire ?»… Tout cela ne dure que quelques minutes, la police entreprend alors l'arrestation de la lycéenne en possession du bidon, qui avait déjà subi un contrôle d'identité devant Clémenceau. Un lycéen lui demande son nom avant qu'elle n'entre dans la voiture : il se fait embarquer lui aussi. Un autre de même, alors qu'il tente de donner aux lycéens arrêtés le numéro de l'avocat.

 

Instinctivement, quelques lycéens commencent à applaudir et c'est sous les applaudissements de ceux qu'ils traitent de gamins que ces hommes ont arrêté nos camarades.

 

Alors que les flics nous repoussent hors du trottoir en nous demandant de descendre sur la pelouse en pente près du départ des manifs, qui est bien glissante et pleine de merdes de chiens, nous cherchons à savoir les motifs de l'arrestation de nos camarades. Pour cela, nous avons tenté d'engager la conversation avec ces messieurs de la police nationale, qui ont soigneusement montré leur supériorité, en étant toujours bien le cul au chaud, puisque «madame, nous ne faisons que notre travail».

 

Nous réussissons tout de même à apprendre que nos camarades vont être transférés au Commissariat principal.

 

Le dialogue étant sourd et ne voulant pas devenir aphone, nous décidons de nous déplacer nous aussi à l'Hôtel de Police, devant lequel nous nous asseyons (enfin). Quelques minutes passent avant qu'un policier sorte, et nous demande de lui présenter deux représentants. On lui répond qu'il n'y en a pas, et qu'il faudra parler à tout le monde. Il n'a pas l'air très content, et réitère sa demande. C'est pour leur expliquer ce qui va se passer, nous explique-t-il. Deux d'entre nous entrent avec lui. Lorsqu'ils ressortent, les faits sont présentés comme ceci :  1. Aucune procédure ne sera engagée. 2. Ils sortent à 14 heures du Commissariat.

 

Ces paroles nous ayant, si ce n'est convaincus, quelque peu rassurés, et la pause repas déjà bien entamée, nous nous dispersons.

 

Que retenir de cette demi-journée de «mobilisation» ?

 

Et quelles alternatives avons-nous, pour faire durer ce mouvement de la manière la plus sécurisante ?

 

Bon courage en tout cas à tous les bloqueurs, non plus de la France mais du Monde entier, la lutte continue !

 

LA LUTTE EST COMME UN CERCLE, ELLE PEUT COMMENCER EN N'IMPORTE QUEL POINT MAIS ELLE NE S'ARRÊTE JAMAIS.

 

Mercredi 10 novembre 2010.

 


Publié dans Colère ouvrière

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