Maroc, Soudan, Jordanie, Syrie, Libye, Yémen... la "contagion" révolutionnaire continue
MAROC
Manif à Fez
MAROC
Manifestation à Tanger contre la hausse des prix
Manif appelée notamment par Attac Maroc contre la détérioration des conditions de vie et la hausse des prix, dispersée violemment par la police place des Nations. La manifestation avait salué les peuples tunisien et égyptien, et réclamé le départ du gouvernement marocain, le droit à un toit, au travail et à une vie décente.
SOUDAN
Heurts entre policiers soudanais et étudiants à Khartoum
Des heurts ont opposé dimanche à Khartoum des policiers soudanais et des étudiants qui manifestaient pour réclamer la démission du gouvernement. Plusieurs étudiants ont été arrêtés.
La police anti-émeutes a dispersé des groupes de jeunes gens qui manifestaient dans le centre de la capitale et bouclé les entrées de quatre universités. Elle a tiré des gaz lacrymogènes et battu des étudiants dans trois d'entre elles.
Un demi-millier d'étudiants ont aussi manifesté à El Obeid, dans le Nord-Kordofan (ouest du Soudan).
La police a battu à coups de matraques des étudiants qui scandaient : «Nous sommes prêts à mourir pour le Soudan» et «Révolution, révolution jusqu'à la victoire».
Depuis les récents soulèvements en Tunisie et en Égypte, des groupes s'intitulant «Jeunesse pour le changement» ou «L'étincelle» sont apparus sur les réseaux sociaux d'internet.
«Jeunesse pour le changement» a attiré plus de 15.000 membres. «Le peuple du Soudan ne restera plus silencieux», proclame-t-il sur sa page Facebook. «Il est temps que nous exigions nos droits et que nous prenions ce qui nous appartient par des manifestations pacifiques n'incluant aucun acte de sabotage.»
Le groupe Girifna («Nous en avons assez») a déclaré que neuf de ses membres avaient été arrêtés au cours de la nuit précédant la manifestation et des responsables de l'opposition ont fait état de 40 manifestants arrêtés dimanche. Cinq ont été blessés, ont-ils ajouté.
Avant la «révolution du jasmin» en Tunisie, le Soudan avait été le dernier pays arabe à renverser un dirigeant grâce à un soulèvement populaire avec la chute de Jaafar Nimeiri, en 1985.
Leur presse (Reuters), 30 janvier 2011.
SOUDAN
Heurts entre la police et des centaines de manifestants anti-Béchir
Des centaines de jeunes Soudanais ont manifesté dimanche à Khartoum dans le cadre d'une journée nationale de protestation antigouvernementale, malgré un important déploiement des forces de sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP.
Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, et le président Omar el-Béchir a limogé un directeur d'université. Selon l'opposition, les affrontements ont fait cinq blessés.
Ces manifestations ont eu lieu le jour de l'annonce premiers résultats préliminaires complets du référendum au Sud-Soudan, qui ont confirmé le raz-de-marée en faveur de la partition, une perspective assez mal vécue dans le Nord.
La séparation annoncée, ajoutée aux difficultés économiques croissantes et à l'inquiétude sur l'évolution du régime islamiste de Béchir après l'indépendance du Sud non-musulman, a provoqué de nombreuses manifestations ces dernières semaines.
Mais ces mouvements sont restés sporadiques, les forces de sécurité maintenant un contrôle étroit de la société.
À Khartoum, des centaines de jeunes ont manifesté près du palais présidentiel en scandant «Nous voulons du changement ! Non aux prix élevés !»
Près du centre-ville, à la faculté de Médecine, les services de sécurité ont tenté d'empêcher environ 300 manifestants de quitter le campus. Ces derniers ont cependant réussi à se répandre dans les rues aux cris de «Révolution contre la dictature !»
Mais la police les a attaqués à coups de bâtons, procédant à plusieurs arrestations et forçant les étudiants à réintégrer le campus. Un bref communiqué de l'agence officielle Suna a annoncé peu après le limogeage du directeur de l'université, Mustafa Idris el-Béchir.
Dans la soirée, les forces de sécurité, dont 20 camions de police, ont été déployées en force autour du complexe universitaire. Selon des étudiants, elles ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Devant l'Université islamique d'Omdurman, ville qui jouxte Khartoum, un millier de manifestants ont défilé en scandant des slogans hostiles au président Béchir, face à de nombreux policiers antiémeutes.
Des manifestants ont jeté des pierres en direction des policiers, qui ont répliqué à coups de bâtons. Des étudiants proches du pouvoir se sont parfois joints aux policiers, selon un témoin.
À l'université Al Ahlia d'Omdurman, une autre manifestation a rassemblé environ 500 étudiants autour des mêmes slogans.
Dans la ville d'El-Obeid, à 600 km à l'ouest de Khartoum, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser 600 manifestants qui défilaient dans le centre-ville en réclamant un changement de régime, selon un témoin.
Dans un communiqué, le parti d'opposition Umma a diffusé le nom de plus de quarante personnes arrêtées en lien avec les manifestations. Mais une source policière a évoqué 64 arrestations.
De son côté, le chef de l'opposition soudanaise Yassir Arman a dénoncé l'«agressivité» des forces de sécurité contre les manifestations et demandé la fin du règne du parti unique dans le Nord du pays.
Les autorités ont imposé de fortes restrictions à la presse. Trois journalistes ont été arrêtés, dont l'un dans son bureau, selon un confrère.
Un photographe de l'AFP a été détenu par des soldats pendant deux heures, tandis qu'une dizaine de journalistes ont reçu l'ordre de ne pas couvrir les manifestations.
Les manifestants répondaient à des appels lancés via Internet pour une journée de protestation antigouvernementale pacifique à travers tout le pays, un appel similaire à celui qui a déclenché les manifestations massives en Égypte.
«Ce que nous avons vu en Égypte a inspiré la jeunesse», a déclaré à l'AFP Mubarak al-Fadl, membre d'Umma.
Leur presse (Agence Faut Payer), 30 janvier.
JORDANIE
Manifestations populaires pour le changement
Contre la vie chère et pour des réformes politiques, des milliers de Jordaniens ont manifesté hier.
Au moins 3000 personnes ont manifesté hier, à Amman, à l’appel des Frères musulmans pour protester contre la vie chère et la politique économique, réclamant un changement de gouvernement et des réformes selon l’AFP. Contrairement à la Tunisie et l’Égypte, où les manifestations contre le régime ont fait ces dernières semaines plusieurs morts, le mouvement de protestation en Jordanie n’a pas été marqué pour le moment par des heurts avec les forces de l’ordre.
Brandissant des drapeaux jordaniens et de leurs partis, les manifestants répondaient à l’appel des Frères musulmans, principale force d’opposition du pays, et de sa branche politique, le Front de l’action islamique (FAI), à manifester «contre la vie chère et pour des réformes politiques». Depuis plusieurs jours, le roi Abdallah II multiplie les initiatives pour tenter d’apaiser la grogne populaire.
Outre des rencontres avec des personnalités de tous les bords, il a appelé le Parlement à accélérer les réformes politiques et socioéconomiques et relancer la confiance du peuple dans les institutions, et il a effectué des visites discrètes dans les zones les plus démunies du royaume, selon son entourage. Mais cela n’a pas dissuadé les islamistes de poursuivre l’organisation de manifestations, notamment celle de vendredi à laquelle participaient des partis politiques de gauche et des syndicats professionnels, sous l’œil d’un important dispositif policier.
«À bas le gouvernement Rifaï» (le Premier ministre Samir Rifaï, ndlr), «Nous voulons un gouvernement de salut national», «Ensemble pour des réformes politiques et économiques», pouvait-on lire sur les banderoles. «Nous voulons un gouvernement représentatif qui comprenne notre situation et nous donne un sentiment de sécurité. Nous ne voulons pas d’un gouvernement d’aristocrates, formé de riches et d’hommes d’affaires», a déclaré devant les manifestants le responsable des Frères musulmans, Hammam Saïd.
Aucun incident n’a été enregistré lors de la manifestation. Comme lors de la précédente manifestation, vendredi dernier, la police a voulu donner une image pacifique en distribuant de l’eau et des jus de fruits aux manifestants. Des rassemblements ont eu lieu également à Irbid au nord, Karak, Ma’an et Diban au sud, où près 2000 personnes selon la police ont également protesté dans le calme.
Le FAI avait réclamé la semaine dernière un «amendement à la Constitution» pour limiter les pouvoirs du roi. «Nous demandons que le chef de la majorité au Parlement devienne de facto Premier ministre, ou que le chef de l’exécutif soit élu directement par le peuple», avait affirmé à l’AFP Zaki ben Rsheid, membre exécutif du FAI. La Constitution jordanienne, adoptée en 1952, donne au roi la prérogative exclusive de nommer ou limoger le Premier ministre.
Le gouvernement a annoncé en janvier le déblocage de près de 500 millions de dollars pour augmenter les salaires des fonctionnaires et des retraités, favoriser la création d’emplois et faire baisser les prix. Il s’agit de la troisième journée de manifestations dans le royaume depuis la mi-janvier.
Leur presse (El Watan), 29 janvier.
JORDANIE
Des manifestants à Amman réclament le départ du Premier ministre
Quelque 200 manifestants étaient réunis samedi à Amman pour réclamer la chute du Premier ministre jordanien, alors qu'un autre rassemblement se tenait devant l'ambassade d'Égypte contre «le dictateur» égyptien Hosni Moubarak.
Devant les bureaux du Premier ministre Samir Rifaï à Jebel Amman, près de 200 syndicalistes et militants de sensibilité de gauche ont appelé à sa démission. «Le peuple veut la chute du gouvernement», «Samir va-t-en», «nous voulons un gouvernement de salut national» et «le jugement des corrompus», scandaient les manifestants, encadrés par la police.
Vendredi, au moins 3000 personnes ont manifesté à Amman à l'appel des Frères musulmans pour protester contre la vie chère et la politique économique, réclamant un changement de gouvernement et des réformes.
Depuis plusieurs jours, le roi Abdallah II multiplie les initiatives pour tenter d'apaiser la grogne populaire.
Par ailleurs, le rassemblement de 70 responsables islamiques et syndicalistes organisé samedi devant l'ambassade d'Égypte est l'expression du «soutien au peuple égyptien dans sa révolution contre le dictateur Moubarak», ont affirmé les organisateurs.
«Moubarak tu es un traître et un agent américain», scandaient les manifestants contre le président égyptien, au pouvoir depuis 1981 et qui fait face à des manifestations sans précédent, depuis mardi. «Hosni Moubarak, l'Arabie Saoudite t'attend», disaient-ils encore, en référence à l'asile accordé par l'Arabie saoudite au président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali.
«Nous disons aux Américains, ne vous en mêlez pas. Votre asservissement qui a duré 100 ans a pris fin. Nous vivons une nouvelle ère», a déclaré aux journalistes le chef du Front de l'action islamique (FAI), Hamam Saïd, principal parti d'opposition. Il a estimé que «la Jordanie doit tirer des leçons des évènements en cours et entamer des réformes politiques car le peuple veut avoir une voix au chapitre».
La grogne monte en Jordanie où trois manifestations ont eu lieu dans le royaume depuis la mi-janvier, dans la foulée de la chute du président tunisien Ben Ali qui a dû quitter le pouvoir le 14 janvier sous la pression de la rue après 23 ans de règne.
Leur presse (L’Orient-Le Jour), 30 janvier.
JORDANIE
Manifestation à Amman contre la corruption et la pauvreté
Plusieurs dizaines de Jordaniens se sont rassemblés samedi devant les bureaux du gouvernement, à Amman, où ils ont réclamé la démission du Premier ministre Samir Rifaï et des mesures contre la corruption.
«Notre gouvernement n'est qu'un ramassis de voleurs», ont scandé quelque 200 manifestants rassemblés sous les fenêtres du siège du gouvernement derrière une banderole disant «Non à la pauvreté et à la faim».
«Nous sommes venus de loin, de régions rurales, jusqu'à Amman pour demander à Rifaï de partir», a dit l'un des organisateurs de la contestation, Mohammed Sounaïd.
«Nous appelons au renversement de ce gouvernement qui a massacré les pauvres. Il faut un gouvernement pour l'ensemble des Jordaniens, pas seulement pour les riches», a-t-il ajouté.
La Jordanie est aux prises avec l'une des pires récessions économiques de son histoire. Le gouvernement a annoncé une série de mesures pour faire baisser les prix des denrées de base, créer des emplois et augmenter les salaires des fonctionnaires mais les manifestants les jugent insuffisantes.
Ils protestent également contre les privatisations de ces dix dernières années qui, disent-ils, n'ont enrichi qu'une petite élite jordanienne.
Le mouvement, qui semble s'inspirer de la contestation qui a eu raison du régime de Zine ben Ali en Tunisie et fait vaciller Hosni Moubarak en Égypte, est également porteur de revendications politiques.
Certains réclament une limitation des pouvoirs du roi Abdallah, qui nomme le gouvernement, approuve les lois et peut dissoudre le parlement. «Notre espoir est que les citoyens pourront choisir le gouvernement qui les représente», a dit l'activiste Ali Dalaïn, ancien député de la ville de Karak (sud).
Leur presse (Reuters), 29 janvier.
SYRIE
Appel à manifester à Damas
En Syrie, le site d’information arabe Elaph a rapporté que des groupes d’opposition ont appelé à une manifestation le 5 février à Damas, devant le siège du Parlement, et à Alep, la deuxième ville du pays.
Les organisateurs ont choisi cette date en référence aux bombardements perpétrés en 1982 par l’armée syrienne contre les Frères musulmans dans la ville de Hama. Selon, les estimations, ces bombardements ont fait plus de 30'000 morts.
Les auteurs de cet appel ont mis en garde les autorités contre la répression et l’arrestation des manifestants.
Mercredi dernier, les autorités syriennes ont bloqué l’accès à plusieurs programmes permettant d’utiliser la fonction de discussion en direct de Facebook sur les téléphones mobiles, dans l’ensemble du pays.
Les forces de l’ordre ont empêché samedi un rassemblement de jeunes près de l’ambassade d’Égypte à Damas, qui souhaitaient exprimer leur solidarité avec le peuple égyptien dans son soulèvement contre le régime du président Hosni Moubarak.
Leur presse (Radio Canada), 30 janvier.
SYRIE
La Syrie aspire aussi «à la justice», selon des militants
Des personnalités militantes syriennes comme l’opposant Michel Kilo et le cinéaste Omar Amiralay ont salué dimanche 30 janvier la révolution en Tunisie et le soulèvement en Égypte et affirmé que le peuple syrien aspirait lui aussi «à la justice, à la liberté».
«Nous saluons le peuple tunisien et sa révolution, ainsi que le soulèvement du peuple d’Égypte face à un régime répressif et corrompu. Nous aspirons avec tous les peuples, dont le peuple syrien, à la justice, à la liberté, à l’égalité pour tous», déclarent ces militants dans un communiqué.
«Le peuple tunisien a pu faire chuter en un mois l’un des régimes arabes les plus dictatoriaux et les plus corrompus», poursuit le communiqué. «Cette révolution a montré aux Arabes combien la Tunisie ressemblait à leurs pays où le pouvoir et les richesses sont concentrées dans les mêmes mains», ajoute le communiqué.
«Les autorités dans les pays arabes (…) se sont hâté d’offrir des avantages sociaux limités en serrant dans le même temps leur étau autour du peuple», mais «cela n’a pas empêché les autres peuples arabes, notamment en Égypte, de s’inspirer» de la Tunisie, souligne le texte.
«Les peuples arabes ont trouvé ainsi le chemin de la liberté, à savoir la résistance sociale pacifique non-violente qui unit le peuple contre ceux qui les répriment et lui volent ses richesses», estime le texte.
Parmi les 39 signataires de ce document figurent des opposants politiques ayant fait de longues années de prison comme l’économiste Aref Dalila, le poète Faraj Beirakdar, les écrivains Yassine Haj Saleh, Michel Kilo et Fayez Sara, mais aussi des cinéastes, des chercheurs, des avocats…
Leur presse (El Watan), 30 janvier.
LIBYE
La Libye annule les matchs de foot par crainte de manifestations contre le régime
Libya Bans Soccer Matches In Fear of Anti-Government Protests
Libya, concerned that mass anti-government demonstrations in neighbouring Egypt and the toppling of President Zine Abedine Ben Ali of Tunisia on its western border could fuel further protests in the North African country, has cancelled all soccer matches, according to Al Jazeera.
Al Jazeera’s Arabic-language news network quoted unidentified Libyan sources as saying a state of emergency and a security alert had been declared in Libyan areas bordering on Egypt. It said security sources were deploying in the region.
The sources told Al Jazeera that security forces were instructed to stop all public gatherings. The decision of the Libyan Football Federation to cancel all matches is believed to have been taken as a result of government attempts to prevent further demonstrations in Libya.
Soccer has emerged as an important factor in the wave of protests sweeping the Arab world. Soccer fans in Egypt are a major force in the protests that have already forced President Hosni Mubarak to form a new government and are gunning to put an end to his 30-year rule.
Soccer riots in Jordan in December that left 250 people, including 30 policemen, wounded, exposed a deepening cleavage between the kingdom’s East Bank Bedouin population and Jordanians of Palestinian origin.
YÉMEN
Heurts au Yémen
Des heurts sont survenus hier à Sanaâ entre des dizaines de journalistes et militants appelant à la chute du président yéménite Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, et des partisans du régime, sans faire de blessés, a constaté un journaliste de l’AFP.
Des manifestants défilaient vers l’ambassade d’Égypte aux cris de «Ali va-t-en» et «La Tunisie hier, l’Égypte aujourd’hui, le Yémen demain», en référence à la chute du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier et aux manifestations sans précédent qui secouent l’Égypte depuis mardi. Des policiers en civil ont attaqué les manifestants. Selon la militante yéménite pour la liberté de la presse Tawakel Karman, un membre des services de sécurité en civil a tenté de l’attaquer avec un poignard mais en a été empêché par les manifestants. «Nous continuerons jusqu’à la chute du régime d’Ali Abdallah Saleh», a assuré Mme Karman, en liberté conditionnelle depuis lundi après avoir été accusée d’incitation à la violence pour avoir manifesté contre le régime. «Nous avons le Mouvement sudiste dans le sud, les rebelles (chiites) houtis au nord et l’opposition parlementaire» et tous appellent à un changement politique, a-t-elle fait valoir.
Le Yémen, l’un des pays les plus pauvres du monde arabe, est secoué par une vague de violences, notamment au sud, attribuée par les autorités au Mouvement sudiste et à Al Qaîda. Mme Karman a également appelé à une «Journée de la colère» dans tout le Yémen le jeudi 3 février. Les manifestations anti-régime se multiplient au Yémen depuis la mi-janvier. Jeudi, des milliers de personnes ont défilé à Sanaâ pour réclamer le départ du président Saleh, au pouvoir depuis 1978 et réélu en 2006 pour un mandat de 7 ans. Un projet d’amendement de la Constitution, en discussion au Parlement malgré le refus de l’opposition, pourrait ouvrir la voie à une présidence à vie pour l’actuel chef de l’État.
Leur presse (El Watan), 30 janvier.
YÉMEN
Le parti au pouvoir au Yémen propose un dialogue à l'opposition
De petits groupes d'opposants ont été dispersés samedi à Sanaa, la capitale du Yémen, où le parti au pouvoir a proposé un dialogue à l'opposition en vue de mettre fin aux manifestations hostiles au gouvernement.
Des partisans du gouvernement du président Ali Abdallah Saleh ont refoulé quelques dizaines de Yéménites qui tentaient d'atteindre l'ambassade d'Égypte à Sanaa en signe de solidarité avec les manifestations antigouvernementales dans ce pays.
Les protestataires yéménites scandaient «le peuple veut la chute du régime», ont rapporté des témoins.
À l'image de la «révolution du jasmin» tunisienne et de la contestation en cours en Égypte, des milliers de Yéménites sont descendus dans les rues cette semaine pour demander le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.
«Nous (…) appelons à la fin de la propagande médiatique et exhortons tous les partis politiques à collaborer pour engager un dialogue fructueux et prendre des dispositions pour les élections à venir», propose une commission du parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG), dans un communiqué cité vendredi soir sur le site internet de l'agence officielle Saba.
«En outre, nous réclamons vivement la fin des manifestations qui attisent les dissensions afin d'éviter d'entraîner le pays dans le conflit ou la sédition», ajoute-t-elle.
Malgré les petits incidents signalés entre des partisans du pouvoir et des groupes d'opposants, le calme prévalait samedi dans les rues de Sanaa, où environ 16.000 personnes avaient manifesté jeudi à l'occasion du principal rassemblement organisé depuis le début du mouvement de contestation quelques jours plus tôt.
Le CPG avait annoncé en octobre dernier qu'il participerait aux élections prévues en avril prochain, alors que l'opposition espérait voir le gouvernement les reporter pour laisser plus de temps à des pourparlers sur des réformes promises de longue date.
La contestation actuelle semble aussi motivée par une proposition formulée fin 2010 par des membres du CPG et visant à supprimer la limitation du nombre des mandats présidentiels, qui devrait contraindre Saleh à quitter le pouvoir en 2013.
Pour calmer le jeu, le CPG a amendé la semaine dernière sa proposition sur les mandats présidentiels en suggérant plutôt de limiter leur nombre à deux et leur durée à cinq ou sept ans. L'opposition craint que cette éventuelle réforme permette à Saleh d'effectuer deux mandats supplémentaires.
Outre ses problèmes sociaux et économiques, le Yémen sert de base arrière à la branche d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa). Le gouvernement est soutenu par les Etats-Unis dans sa lutte contre les extrémistes islamistes.
Le Yémen est aussi confronté à une insurrection séparatiste dans le Sud et à une rébellion chiite dans le Nord.
Leur presse (Mohamed Ghobari,
Reuters), 29 janvier.
YÉMEN
Au Yémen, Sanaa propose un dialogue à l’opposition
Au Yémen, malgré les petits incidents signalés entre des partisans du pouvoir et des groupes d'opposants, le calme prévalait samedi 29 janvier dans les rues de Sanaa. Le parti au pouvoir a proposé un dialogue à l'opposition en vue de mettre fin aux manifestations hostiles au gouvernement qui secouent le pays depuis une quinzaine de jours. Jeudi dernier, près de 16'000 personnes avaient défilé dans la capitale.
Ils étaient près d’une centaine ce matin à attendre les manifestants devant les portes de l’université de Sanaa. Des policiers revêtus d’équipement anti-émeute. Un dispositif démesuré compte-tenu des évènements du jour.
Pas une manifestation dans les rues de la capitale yéménite, seulement une marche organisée par des activistes des droits de l’homme. Au total, une centaine de personnes menées par Tawakol Karman, chef de file des mouvements de protestation.
Le groupe a tenté de rejoindre l’ambassade d’Égypte avant d’être stoppé à une centaine de mètres du bâtiment par un cordon de police et quelques manifestants qui clamaient leur soutien au président Ali Abdullah Saleh.
Au Yémen, on est encore loin des soulèvements populaires qui ont agité la Tunisie et l’Égypte ces derniers jours. «Les protestations devraient venir des gens directement !», fait remarquer Alaa, un étudiant. Et Mohammed, un ingénieur ajoute : «Ce sont juste des cris. Ces manifestations ne correspondent pas en fait à ce que veut le peuple.»
Les défenseurs des droits de l’homme comptent bien surfer sur les vagues de révolte en Tunisie et en Égypte pour mobiliser d’avantage les Yéménites. Ils appellent à un nouveau rassemblement demain, dimanche.
Leur presse (Charlotte Velut, RFI), 29 janvier.
YÉMEN
Rassemblement pour soutenir les manifestants égyptiens
Des centaines de Yéménites se sont rassemblés samedi à Sanaa pour apporter leur soutien aux manifestants égyptiens réclamant le départ du président Hosni Moubarak.
Les manifestants ont scandé également les slogans contre le président yéménite Ali Abdullah Saleh, selon des témoins.
Les manifestants, dont des hommes politiques de l'opposition et des journalistes, ont marché vers l'ambassade égyptienne à Sanaa pour soutenir les manifestations en Égypte et réclamer le départ du président Saleh.
Inspirés par la révolution tunisienne, les manifestants yéménites ont scandé «À bas le régime, le peuple veut voir partir Saleh», ont dit des témoins.
La police a bloqué la rue conduisant à l'ambassade égyptienne avant l'arrivée des manifestants, a déclaré Faisal Hassan, un journaliste, à l'agence Chine Nouvelle.
Quand les manifestants ont approché l'ambassade, certains hommes en civil les ont frappé et dispersé, ont ajouté des témoins.
Environ dix manifestants ont été grièvement blessés et ont été transportés à l'hôpital.
Le parti au pouvoir a renouvelé tard vendredi son appel au dialogue avec l'opposition, suite à des manifestations de masse à travers le pays pour réclamer le départ du président Saleh.
Saleh avait annoncé dimanche dernier qu'il partirait après la fin de son mandat en 2013.
Leur presse (Le Quotidien du Peuple), 30 janvier.