Manifestation du 27 mars devant le centre de rétention du Mesnil Amelot
Hier, les sans-papiers qui occupent depuis 8 mois un local rue Baudelique dans le 18e arrondissement de Paris appelaient à une manifestation devant le centre de rétention du Mesnil-Amelot où plusieurs de leurs camarades sont enfermés. Plusieurs centaines de sans-papiers sans critères, avec ou sans enfants, avec ou sans travail, des jeunes, des vieux, des femmes, des petits, des grands… ont marché d'un pas dynamique et bruyant de la gare de RER Roissy 1 jusqu’à la prison pour étrangers du Mesnil-Amelot aux cris de «Libérez nos camarades», «Des papiers pour tous», «La police y en a marre, les prisons y en a marre, les arrestations y en a marre»…
Arrivés sur place, on a appris que l’un des sans-papiers de Baudelique enfermé là depuis son arrestation jeudi dernier alors qu’il se rendait à une réunion à Lille, avait été transféré au centre de rétention de Rouen à cause de la manifestation [Nous venons d’apprendre qu’il a été libéré hier soir après son passage devant un juge des libertés et de la détention.].
Un cordon de police tenait les manifestants éloignés du centre de rétention dont on pouvait apercevoir les toits sur lesquels il y avait des gendarmes. Les prisonniers qui avaient été prévenus par des manifestants qu’il allait y avoir une manifestation nous entendaient et ont voulu eux-mêmes manifester mais les gendarmes qui avaient renforcé leurs effectifs et leur surveillance les en empêchaient…
Une délégation des collectifs de Baudelique a été reçue par le commandant du centre. Outre l’appel à libérer les sans-papiers, a été rappelée l’opposition à l’ouverture prochaine du nouveau Mesnil-Amelot qui devrait d’ici lundi ou les jours suivants pouvoir enfermer 240 personnes supplémentaires.
Alors que la construction de nouvelles prisons pour étrangers va se poursuivre, qu’un projet de loi prévoit l’allongement de la durée de rétention et que le nombre d’expulsions via les avions de lignes ou les charters Frontex augmente chaque année, d’autres manifestations devant l’un des 24 centres de rétention présents sur le territoire français seraient souhaitables. Des manifestations comme celle-ci, sans autre critère que ceux de la liberté de circulation et d’installation pour tous et toutes et de la fermeture des centres de rétention, ont le mérite d’être claires et de ne pas proposer d’aménagement avec la machine infernale de la politique de contrôle des flux migratoires.
Quelques participants à la manifestation
Liste de diffusion du réseau
Éducation sans frontières, 28 mars 2010.