Lycées du Val-d'Oise, 13 octobre
Argenteuil - Sarcelles : Deux proviseurs blessés lors des manifs lycéennes
Le mouvement lycéen a dégénéré hier à Argenteuil et Sarcelles. Deux chefs d’établissements et des agents communaux ont été victimes de violences.
Deux proviseurs blessés. La mobilisation d’hier dans les lycées, qui ont rejoint le mouvement contre la réforme des retraites, a mal tourné à Argenteuil et Sarcelles où deux chefs d’établissements mais aussi des employés municipaux ont été victimes de violences.
À Argenteuil hier matin, la pierre visait sans doute les policiers.
Mais c’est la proviseure du lycée Romain-Rolland qui l’a reçue à la tête. Les faits se sont produits vers 8h45 alors que des jeunes se rassemblaient devant les grilles de l’établissement du Val-Nord.
Les forces de l’ordre étaient au départ intervenues pour dégager l’allée Romain-Rolland, où des palettes avaient été déposées par les manifestants. Des poubelles ont été ensuite renversées et c’est à ce moment-là que les policiers ont essuyé des jets de projectiles. Légèrement blessée, la proviseure a été conduite au centre hospitalier par les pompiers.
Les lycéens étaient alors une centaine. Le mouvement a rassemblé jusqu’à quatre cents personnes environ, lorsqu’ils se sont réunis dans le centre-ville. Des jeunes ont tenté de pénétrer dans le centre commercial Côté Seine avant d’en être empêchés. Certains ont toutefois pillé un magasin de vêtements en emportant une quinzaine de vestes en cuir.
Vers 11 heures, le maire socialiste a reçu une délégation de lycéens des quatre établissements de la ville. Philippe Doucet a dénoncé «des débordements inacceptables», il les a invités «à la prudence pour éviter les effusions contre-productives au mouvement» et les a incités «à entrer en contact avec les organisations syndicales et politiques pour organiser au mieux l’expression de leur revendication».
À Sarcelles aussi, une centaine de jeunes ont affronté les forces de l’ordre hier matin, devant le lycée de la Tourelle. Le proviseur a été victime d’un jet de gaz lacrymogène, alors qu’il faisait entrer les élèves dans l’établissement. Il a été hospitalisé et est ressorti avec un traitement pour l’œil.
Cinq employés municipaux qui travaillaient au lac de Sarcelles ont été également été pris à partie par des jeunes qui se rendaient dans l’établissement. Ils ont essayé de leur voler leurs outils de jardin. En se défendant, l’un des employés a reçu un coup de pelle et les autres des coups de poing. La mairie se réserve le droit de porter plainte. Le député-maire (PS) de Sarcelles, François Pupponi, qui a qualifié ces actes «d’inadmissibles», devait recevoir les employés dans la soirée. Des moyens particuliers sont mis en place ce matin pour éviter de nouveaux débordements.
Au lycée Mendès-France de Villiers-le-Bel, des élèves ont manifesté aussi et les cours n’ont pas eu lieu du fait d’une grève des enseignants. Ailleurs, l’inspection académique a notamment recensé des actions à Garges, où les policiers sont intervenus pour débloquer le lycée Arthur-Rimbault, à Jean-Jacques Rousseau à Montmorency, ainsi qu’aux lycées René-Cassin à Gonesse et Fragonard à L’Isle-Adam.
Leur presse (Le Parisien), 14 octobre 2010.