Lisez "Qu'est-ce que la démocratie directe ?"
«Dans sa Politique (VI, 2, 1317a40.b17), Aristote fait ce constat en forme d’axiome : “Le principe de base (hypothésis) du régime démocratique, c’est la liberté (éleuthéria)”, en précisant bien qu’il s’agit, au-delà de toute liberté strictement politique, de la liberté “de mener sa vie comme on veut”. Comme toute réalité concrète, cette liberté est bien entendue relative, déterminée par les multiples pressions de l’environnement : dans l’Antiquité, l’esclavage et le patriarcat, c’est bien connu, en étaient déjà les principales limites, et Athènes ne saurait échapper à la règle — quoique les gens de bonne moralité déplorassent que même les esclaves, et peut-être les femmes, y étaient plus libres qu’ailleurs en Grèce, ce qui semble en effet attesté par l’intensité et la créativité des bacchanales locales, ou par la figure sublime d’Aspasie la Milésienne, l’amour et la compagne de Périclès, l’amie des artistes et des poètes, l’envoûtante Étrangère, au parfum de scandale, qui incarne mieux que tout homme la beauté, le goût, l’esprit et l’audace de la démocratie athénienne — bref, la Liberté !»
(Pages 90-91.)
Lisez «Qu’est-ce que la démocratie directe ?» de Fabrice Wolff
(Manifeste pour une comédie historique)
aux Éditions Antisociales, avril 2010.