Le "mouvement squat" renaît à Genève

Publié le par la Rédaction

La traditionnelle Critical Mass de chaque dernier vendredi du mois a eu une issue plutôt inattendue ce 26 novembre 2010. Les cyclistes se sont en effet spontanément dirigés vers l’ancien squat de Grange-Canal (banlieue de Genève) dans le but de le réoccuper. C’était sans compter l’arrivée d’une trentaine de CRS lourdement armés qui furent accueillis par des «Flics, porcs, assassins» et «Maisons vides, prisons pleines». Ils investirent rapidement les lieux pendant que la colère grondait dans la cour d’immeuble.

 

La moyenne d’âge était très basse, des collégien-ne-s de 16-18 ans en moyenne. Ces dernier-ère-s s’époumoaient car six personnes étaient retenues par la flicaille à l’intérieur de la maison. Sous la pression de la foule, ces personnes furent relâchées.

 

S’ensuivit une scène d’émeute inhabituelle pour le quartier tranquille de Chêne-Bourg, les participant-e-s de la Critical Mass rejoints par des habitant-e-s du quartier ont lancé tout ce qu’ils trouvaient sur les flics : pierres, bouteilles, bières, sac d’ordures, cônes de chantier. Quatre flics ont été blessés et le trafic a été considérablement perturbé par les poubelles en flammes au milieu de la route.

 

Vint ensuite le tank à eau, qui obligea la cinquantaine de personnes encore présente à remonter sur leur vélo pour une folle descente sur la Route de Chênes. Des petits groupes de cyclistes se formèrent dès l’arrivée au centre-ville et la répression s’abattit lourdement sur ces derniers : coups de matraque, spray au poivre, contrôles d’identité et arrestation. Tou-te-s ont toutefois été libéré-e-s à l’heure qu’il est.

 

Le porc Thierry Mertenat nous apprend toutefois que deux personnes sont inculpées de délit d’émeute. Exprimons notre solidarité avec ces victimes de la répression.

 

«On reviendra. On reviendra.»

 

Une nouvelle tentative après l’occupation du 40 rue de la Coulouvrenière le 19 novembre dernier.

 

Le «mouvement squat» semble renaître à Genève et c’est cool.

 

Samedi 27 novembre 2010.

 

 

Grange (GE) : Jets de pierres contre la police

 

Des militants alternatifs ont tenté de réinvestir le squat de Grange-Canal. Mais la police est intervenue et des heurts ont opposé manifestants et forces de l'ordre.

 

 

 

Vendredi soir, les militants de Critical Mass, un groupe issu de la mouvance alternative genevoise, ont tenté de reprendre possession de l'ancien squat de Grange-Canal.

 

Aussitôt délogés par la police, les militants alternatifs se sont rebellés. Ils ont lancé des pierres et d'autres objets sur les forces de l'ordre. Ces dernières ont répliqué au moyen d'un canon à eau et de gaz lacrymogène.

 

Les militants ont ensuite été pris en chasse par la police jusqu'aux environs de Rives.

 

 

 

 

 

Leur presse (20 minutes), 26 novembre.

 

 

La Critical Mass se termine en queue de poisson chaotique

 

Des affrontements ont eu lieu vendredi soir avec la police. Deux interpellations, quatre gendarmes blessés.

 

La Critical Mass en juin de cette année. Le rassemblement

dénonce la circulation pléthorique des voitures en ville.

 

Ils se sont donné rendez-vous comme chaque dernier vendredi du mois sur le pont des Bergues, à la hauteur de l’Île Rousseau. Malgré le froid, entre 250 et 300 participants. Une Critical Mass en version hivernale. Sans embrouille pendant une heure ; classique cortège de cyclistes d’une rive à l’autre. À 19h30, sur la place Neuve, angle rue de la Croix-Rouge, une BMW grise se retrouve au milieu de dizaines de vélos. À son bord, un automobiliste contrarié. Son impatience lui vaut d’être copieusement arrosé de bière. Il sort de sa voiture pour en découdre. Une bagarre s’engage. Des gens s’interposent. L’homme remonte dans son véhicule et met les gaz. Il écrase un vélo et blesse un cycliste au niveau du pied, avant de quitter les lieux.

 

Le cortège prend ensuite la direction des Eaux-Vives. Il ne reviendra pas au centre-ville. En tête de peloton, certains ont choisi de faire escale à la hauteur de l’ancien squat de Grange-Canal, dans l’idée apparemment de le réinvestir. C’est là, non loin du chemin des Tulipiers sur la commune de Chêne-Bourg, que commence la confrontation avec les forces de l’ordre. À pied cette fois. «Police partout, justice nulle part !» lancent une poignée de manifestants qui ne sont plus vraiment des cyclistes. Le cortège s’est dispersé. La tension monte. Jets de pierres et de bouts de bois. La police fait front et engage son canon à eau.

 

Dix personnes sont interpellées, contrôlées sur place puis relâchées. Deux individus, âgés de 19 et 20 ans, originaires respectivement de Genève et Berne, sont ramenés au poste. «Ils ont été prévenus d’infraction à l’article 260 du Code pénal (émeute)», précise le communiqué de la police. Quatre gendarmes, touchés par des projectiles, ont dû recevoir des soins.

 

Cette fin en queue de poisson chaotique de la Critical Mass a engendré d’importantes perturbations dans le secteur. Sur le même axe, à deux kilomètres de là à vol d’oiseau, le braquage à l’explosif de Thônex. Vendredi soir, la neige ne tombait pas encore…

 

Leur presse (Thierry Mertenat,
Tribune de Genève), 27 novembre.

 

 

Occupation à la Coulouvrenière : l'Usine hors du coup

 

Dans la nuit de vendredi à samedi soir, environ 250 personnes ont brièvement occupé les locaux vides du 40 rue de la Coulouvrenière.

 

L'occupation du 40, rue de la Coulouvrenière,

en septembre 2007.

 

Vendredi dernier environ 250 personnes ont investi les locaux commerciaux, au 40 rue de la Coulouvrenière, après un concert improvisé à la place des Volontaires, révèle le 20 minutes du jour. Après avoir fracassé une vitrine de l'immeuble, vide depuis des années, 150 individus sont entrés dans les locaux, alors qu'une autre centaine restait dehors. «Aucune arrestation n'a été commise, mais des déprédations sont à regretter, précise, Patrick Pulh, porte-parole de la police. Vers 5h du matin, le groupe s'est dispersé.»

 

Albane Schlechten, permanente de l'Usine affirme de son côté que l'association n'a rien à voir avec cet acte spontané : «nous ne sommes pas à l'origine de cette action. Ni du concert sauvage sur la place des Volontaires.» «Il s'agissait en fait d'un groupe punk : deux enceintes accrochées à un vélo… en plus, c'est écolo…» précise Albane Schlechten.

 

En septembre 2007, un groupe avait squatté le même immeuble pendant quelques jours. Aucune arrestation n'avait eu lieu, les occupants ayant quitté les lieux avant l'intervention de la police.

 

Leur presse (Tribune de Genève), 22 novembre.

 

 

Genève : Des jeunes investissent un immeuble

 

 

Au petit matin de samedi, quelque 200 personnes ont brièvement occupé un luxueux bâtiment commercial, proche de L’Usine.

 

 

L'immeuble du 40, rue de la Coulouvrenière, acheté 14 millions de francs en 2007 par une société néerlandaise, reste désespérément vide. Ceci explique-t-il cela ?

 

Samedi, vers 2 heures du matin, suite à un concert improvisé devant L’Usine, environ 200 jeunes ont occupé l’immeuble. Ils réclament par le biais de tags, graffitis et affiches d’avantage d’endroits festifs et des logements.

 

Face à cette opération surprise, la police s’est contentée d’observer de loin les agissements de la foule. «En réalité, au début de l’occupation, un policier s’est rendu sur les lieux pour analyser la situation, explique Patrick Pulh, porte-parole de la police. Le contact a été un peu chaud.» Pour ne pas jeter de l’huile sur le feu, les patrouilles ont ensuite contrôlé la situation du haut de la rue et bloqué les artères adjacentes. «À 5 heures, tout était fini», conclut-il.

 

Cette affaire intervient alors que l’État va racheter le Moa et mettre à disposition 400 m2, au sentier des Saules, pour la culture alternative. L’immeuble de la Coulou, déjà squatté en 2007, est à louer mais «est destiné principalement à un usage bancaire ou administratif», peut-on lire sur le site de la Régie du Rhône. Le prix n’est pas précisé.

 

Leur presse (20 minutes), 21 novembre.

 


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