Le G8 est partout, nous aussi !
Appel international à actions décentralisées simultanées les 26 et 27 mai 2011
Deauville et Cannes sont des villes de casinos où seront décidées fortunes et misères par les tricheur-es des G8 et G20. Mais cette fois nous n'irons pas à leur petite fête.
Car partout nous côtoyons des lieux, façades ou images qui vantent l'arrogance capitaliste. Les profits de quelques-uns grâce aux crises fabriquées s'affichent sans honte malgré leur recours systématique à la délinquance et au contrôle social.
Le contrôle social ? Chaque mouvement, chaque mot, chaque idée sont fichés, fliqués. Chaque tentative de vivre autrement, ou simplement de défendre ses droits, est réprimée violemment, utilisant les bavures toujours plus graves et couvertes, et les lois antiterroristes qui s'appliquent à tou-tes. Il s'agit du contrôle idéologique, économique, spatial, temporel, numérique… Associé à notre passivité, c'est l'outil indispensable à la survie du capitalisme.
Les lois internationales ont pour but de favoriser l'implantation solide et en douceur du totalitarisme d'aujourd'hui : le capitalisme et son lot de désastres économiques et écologiques. Les référendums sont invalidés. Les élus ne sont pas au service du peuple. Les manifestations sont réprimées violemment par une police nationale qui défend naïvement un pouvoir supranational qui la méprise et l'utilise comme milice privée. Les recours traditionnels démocratiques sont donc inefficaces, quel que soit le pays où nous nous trouvons. Certains peuples osent aujourd'hui, ne soyons pas seulement téléspectateur-es de leur courage. Ces pays pauvres qui se soulèvent nous montrent l'image d'une révolution saine. Ils ne veulent plus des dictatures mises en place par les pays riches ni de la corruption entretenue par les sociétés multinationales et protégée par les lois internationales… des pays riches.
Ces lieux où s'exercent les capitalismes quotidiens sont autant d'endroits stratégiques, juste là sous nos fenêtres, ce qui se dit durant un G8 se fait devant nos yeux. Le capitalisme est unique et mondial, les luttes sont multiples et locales. Créons, recréons du lien social, seules des échelles locales sont appropriées pour autogérer nos luttes et notre quotidien, utilisons ces liens et ces luttes comme autant de perspectives pour créer un autre modèle de civilisation aujourd'hui indispensable !
Constel'actions
Manifester sur place face à la répression armée répond à certains besoins mais nous limite dans notre efficacité.
C'est pourquoi nous appelons à l'organisation d'actions décentralisées durant la durée du G8, en France et partout ailleurs. Nous appelons des groupes constitués ou non à s'organiser localement pour mener des actions dans les lieux, sur les thématiques et de la manière de leur choix. Blocages, attaques contre les symboles du capitalisme, manifestations, occupations, campements et autres lieux de vie, diffusion de textes, d'images, de paroles…
Pour un impact plus fort, pour une cohérence plus visible, nous proposons que les actions du jeudi 26 mai soient dirigées vers les luttes locales et que celles du vendredi 27 soient concentrées sur le contrôle social généralisé (contrôle idéologique, économique, contrôle spatial, temporel, numérique…). Partout reprenons notre liberté !
Si l'inspiration vous entraîne hors de ce calendrier, foncez ! Chaque pays a ses possibilités, chaque personne ses envies : multiplions-les ! L'imagination est de notre côté, soyons prévisibles, soyons imprévisibles et faisons-le savoir haut et fort avant, pendant ou après.
Le capitalisme est partout, nous aussi,
attaquons-le là où il est.
NoG2011, 16 mars 2011.
Appel à la mobilisation pour un village autogéré contre le G8 et le G20 pendant l’été
La nocivité du capitalisme n’est plus à démontrer. Après des décennies d’analyses politiques et de débats interminables nous savons combien ses effets sont violents, autant à l’égard des peuples que de leur environnement. Les «élites» économiques et politiques se sont arrangées pour instaurer et maintenir un système servant leurs intérêts. La machine est rodée. Elle se renforce, peu de choses l’empêchent de nous exploiter chaque jour davantage.
Nous ressentons toujours plus le besoin de nous insurger contre ce monde qui ne nous correspond pas.
Dans cette lutte contre l’oppression capitaliste, nous avons plus que jamais besoin des forces et énergies de ceux qui perçoivent que ce système n’est pas viable et souhaitent s’investir pour changer la donne.
Nous vous invitons à prendre du temps pour réfléchir ensemble, et s’organiser autrement au sein d’un village long qui se tiendra cet été.
Notre lutte contre le capitalisme n’en est pas à ses débuts. Au delà des actions locales et individuelles, ce combat a souvent pris la forme de nombreux rassemblements et campements internationaux. Regroupant des milliers de personnes, ces derniers se sont enrichis des expériences menées ici ou là par des collectifs anticapitalistes aux sensibilités et aux modes d’action divers.
En 1999, à Seattle, l’effet de surprise créé par des stratégies de blocage a permis de perturber fortement le sommet.
En 2003, à Évian, nous avons essayé de montrer au travers d’un village autogéré qu’une alternative au capitalisme est possible.
En 2007, à Rostock, des groupes de différents horizons politiques ont réussi à préparer collectivement la mobilisation ; le réseau qui en a émergé s’est avéré efficace lors de luttes ultérieures.
En parallèle de ces contre-sommets, partout en Europe la pratique des campements thématiques s’est développée : les camps No Border, les Camps Action Climat…
Le constat tiré des contre-sommets nous a montré que la pression du temps et la répression nous gênaient dans la réalisation de nos objectifs. Depuis quelques temps, la volonté de sortir des schémas de luttes classiques émerge. Il nous faut utiliser des temporalités et des lieux différents que ceux décidés et utilisés par les gouvernements lors des contre-sommets, permettant ainsi la convergence internationale, l’échange et le partage de pratiques pour la solidification de nos réseaux.
La seule confrontation avec l’ennemi ne peut être satisfaisante. Lors des camps No Border de Calais et Bruxelles et de la mobilisation anti-Otan de Strasbourg, nous avons été confronté.es à une stratégie sécuritaire d’encerclement qui a complètement étouffé notre message politique. Beaucoup ressentent la nécessité de se donner du temps pour réfléchir ensemble, s’organiser autrement et contourner la répression pour prendre le pouvoir à revers.
C’est pour toutes ces raisons, et après un bilan critique des mobilisations passées, que les participant.es aux réunions de préparation des contre-sommets des G8 et G20 (Dijon, novembre 2010 et Paris, février 2011) ont voulu changer les modes d’organisation et faire naître un projet qui soit quelque peu différent des contre-sommets ou des camps habituels.
Partant de ce constat, nous avons décidé d’organiser la mobilisation en trois temps :
— D’abord, des actions que nous souhaitons décentralisées contre le G8 pour éviter le piège de Deauville : les 26 et 27 mai.
— Ensuite, un village long qui nous permette de prendre le temps de la réflexion et de l’autogestion.
— Pour finir, des actions contre le G20 en novembre que nous pourrions préparer lors du village long.
Les priorités pour cet espace alternatif sont donc les suivantes :
Prendre le temps d’échanger nos pratiques politiques et de vie…
Nous voulons permettre à chacun.e de participer au village et d’y tisser des liens durables en apportant ses expériences de lutte et de vie, ses questionnements et les limites qu’il-elle rencontre dans ses activités politiques au quotidien.
L’idée est de poser les premières bases d’une stratégie à long terme rassemblant les sans-papiers, les précaires, les teuffeur.es, les autonomes, les écologistes radicaux, les mouvements queer, féministes, libertaires, antispécistes… et l’ensemble des individu.es qui partageraient cette envie.
L’objectif est de nous donner les moyens d’une véritable perspective de lutte et d’échange sur nos pratiques de luttes et d’activisme, pouvant amener à la consolidation de nos réseaux à tous les niveaux, et ainsi, combattre l’isolement.
Enrichir encore un peu plus nos modes d’existence autogestionnaires…
La convergence sur le long terme de nombreuses personnes issues de milieux et de cultures politiques différentes questionne de nouveau notre manière d’être ensemble et de prendre des décisions. Le fait d’envisager un village qui dure et qui peut devenir pérenne constitue un défi en terme d’organisation collective. Comment envisager des prises de décisions strictement horizontales dans une perspective à long terme ? Comment faire le lien entre les différentes assemblées et faire circuler les informations pendant trois semaines ? Comment se répartir les tâches afin que ce ne soient pas toujours les mêmes qui s’échinent pour les autres ?
Trouver de nouvelles façons d’agir…
Dans le cadre du village nous voulons interroger notre rapport à l’«Action» : Comment réaliser la diversité et la complémentarité des tactiques ? Comment faire face à la répression ou comment la contourner ? Comment envisager le village autogéré comme une action politique à part entière ? Le village se fixe comme objectif de revenir sur les actions décentralisées prévues durant le sommet du G8, afin d’en faire un bilan critique et de tenter de préparer collectivement des actions contre le G20 en novembre.
Aucune action n’a été envisagée durant le temps du village. Ce projet n’est pas compatible avec la pression policière que déclencherait une action. Par contre il est naturellement prévu que le village serait solidaire des actions menées dans le cadre des luttes locales.
… un peu de culture
Au côté de tous ces workshops et discussions, certain.es mettront en place des concerts, théâtres, expos, performances etc… (tout en respectant certaines zones de tranquillité). Pour une alternative utopique à cette société de tous les jours malade et morose.
Concrètement
Nous avons décidé que le village débutera fin juin et durera au moins 3 semaines. La possibilité de le poursuivre sans fixer de fin a été envisagée et, chaque individu.e, collectif et organisation sont convié.es à se mobiliser pour participer à la réalisation de cet espace d’expérimentation et d’expression alternatif.
Nous cherchons encore un lieu qui puisse nous accueillir et du matériel (barnum, tuyauterie, cuisine, table chaises), et des compétences en électricité, menuiserie, bricolage.
La prochaine réunion de coordination se déroulera du 1er au 3 avril 2011.
Appel à actions contre le G8 et G20 à Paris
De novembre 2010 à novembre 2011, la France s'est vue confier la présidence des G8 et G20. Les 26 et 27 mai, se tiendra le G8 à Deauville.
Nos vies sont de plus en plus sous contrôle. Les villes dans lesquelles nous vivons deviennent de véritables laboratoires urbains où s'inventent, s'expérimentent et se mettent en place de multiples
dispositifs visant à faire de nous les cobayes d'un monde où chaque déplacement, chaque rencontre, chaque idée serait sous contrôle.
Paris ouvre la voie vers ces villes du futur où cohabitent des millions d'individu-e-s sans pour autant vivre ensemble, où chacun-e se retrouve seul et isolé face à un étau répressif qui se resserre, où nous devons rester aux places qui nous sont assignées. Notre ville se sophistique, souvent de manière fine voire invisible. Cartes magnétiques pour le métro, «vidéoprotection», fichages, flicage, contrôles récurrents, propagande publicitaire, espaces délimités, cadences imposées… Notre quotidien doit être connu, organisé, contrôlé.
Car nous ne devons pas nous écarter du droit chemin.
Car nous devons travailler, consommer et fermer notre gueule.
En réponse à l'appel international à des actions décentralisées contre le G8 (Appel de Dijon, Deauville nous ne boirons pas de ton eau), un collectif de ParisienNEs s'est monté pour réfléchir aux possibilités d'actions à notre niveau local.
Profitons du terrain particulièrement propice de la capitale pour laisser libre cours à notre imagination. Militant-e-s, artistes, précaires, sans papier-e-s, salarié-e-s, clowns, activistes, squatteur-se-s et tou-te-s celleux qui se sentent exclu-e-s ou ne se reconnaissent simplement pas dans le système actuel, reprenons notre rue.
Pour créer une convergence avec les actions qui auront lieu dans les autres villes, nous proposons d'inscrire nos actions dans le cadre qui a été décidé lors de la dernière réunion internationale qui a eu lieu début février à Paris.
— Le 26 mai faisons fourmiller Paris de notre contestation, informons et sensibilisons sur l'impact des décisions internationales sur nos vies quotidiennes, sur la vie locale. À nous, à vous, à toutes et tous de construire cette journée.
— Le 27 mai, mettons sur pieds une parade festive, offensive, conviviale, créative… afin de nous réapproprier l'espace (géographique, visuel, temporel, sensoriel…), qu'on nous a volé.
Ces deux jours anti-G8 appartiennent à tout le monde. À chacun d'imaginer ses actions ou ses modes d'apparition, ensemble ou de manière affinitaire. Car ce n'est pas une rue, mais tout Paris, que nous voulons : laissons aller notre imagination collective !
Construisons ensemble cette mobilisation :
RÉUNION DISCUSSION LE 22 MARS 2011 À LA CICP À 19h30.