La pressepolice travaille à Calais - 19 et 22 octobre
Calais : «Nord Littoral» frappe sur une mineure
Suite à une série d’évènements : 16 octobre, interpellations de manifestants en fin de manif ; 19 octobre, gazage, matraquage des jeunes et arrestation d’un manifestant CGTiste…
Tout avait bien commencé
Manif des jeunes, vendredi 22 octobre :
Enfin, presque :
Tout s’est mal terminé : il fallait embarquer un «jeune» :
«Je suis partout» … sauf sur les lieux
Dans un article daté du lendemain 23 octobre intitulé «Une mineure frappe un policier», Nord Littoral nous sert un plat de mensonges :
«Les deux jeunes filles en viennent aux mains, et un policier tente de les séparer. L’une des deux bagarreuses lui assène alors un coup de poing au visage. Elle est interpellée pour violence sur représentant des forces de l’ordre et est placée en garde à vue.»
Les jeunes se seraient révoltés et puis «radoucis» (!) lorsque les policiers ont détaillé la cause de l’interpellation.
Or, les jeunes étaient encadrés de «vieux» pour éviter le gazage et le matraquage qu’ils avaient subi le mardi 19 octobre. (Les policiers avaient profité de l’absence des syndiqués.)
Les témoins sur le lieu de l’interpellation n’ont vu ni claque, ni bagarre et pas de coup de poing donné au policier.
Les jeunes n’ont pas été radoucis par une explication sur la violence, puisqu’il n’y en a pas eue. Aucune explication n’a été donnée. Ce sont les policiers qui ont forcé tout le monde à dégager du fourgon si nous souhaitions continuer la manifestation.
Retournés au point de départ, un policier de la BAC nous a soutenu qu’elle serait remise rapidement à ses parents.
Décision syndicale fut prise d’aller tout de même au commissariat, au cas où…
Pressentiment confirmé : la mineure avait été mise en garde à vue. Deux témoignages furent déposés immédiatement.
9 heures de garde à vue. Au commissariat, le moment du «coup» a été modifié. Les témoins étaient trop nombreux sans doute.
Convocation au tribunal en janvier.
Autre déformation des faits et leçon de morale également pour les syndiqués, ci-dessous.
Indymedia Lille, 30 octobre 2010.
Calais : Violentes échauffourées hier après-midi boulevard Gambetta entre manifestants et policiers - Un militant CGT interpellé après avoir foncé sur les forces de l'ordre avec sa voiture
Le conducteur de la voiture folle a été emmené au commissariat de police où il a passé la nuit. Le conducteur de la voiture folle a été emmené au commissariat de police où il a passé la nuit.
De violentes échauffourées ont opposé manifestants et forces de l'ordre hier après-midi, boulevard Gambetta. Un militant de la CGT, qui a foncé en voiture sur les policiers, a été interpellé.
16h15, hier après-midi. Une centaine de jeunes gens prennent la direction du rond-point des abattoirs, à quelques pas du Channel. Pas de banderoles, pas de slogan, rien. Une seule volonté apparente, celle de bloquer le trafic des automobiles. C'est ce qu'ils parviennent à faire. Les différents axes rejoignant le carrefour sont totalement bloqués. Très vite, la situation se dégrade lorsqu'une bonne partie des jeunes s'en prennent à un véhicule dont les occupants tentent de rejoindre l'autoroute pour se rendre du côté de Licques. Résultats : beaucoup de noms d'oiseux échangés, des coups portés sur la carrosserie et un pare-brise en miettes.
Une vingtaine de minutes passent alors sans que la situation ne change. C'est l'arrivée des forces d'intervention de la police nationale qui va déclencher des affrontements violents entre les deux parties. Une intervention jugée «nécessaire» par le sous-préfet de l'arrondissement de Calais, Alain Gérard. «Ces jeunes ont dégradé des véhicules, nous ne pouvions pas les laisser continuer. À un moment, il faut savoir s'arrêter.» En quelques secondes, les accès au rond-point sont évacués, tandis que les jeunes manifestants sont poursuivis jusque devant le Channel.
Jets de pierres contre bombes lacrymogènes
L'intervention est musclée et rapide. Une action jugée «violente» par des syndicalistes de la CGT-CCI, dont Hervé Caux, qui n'ont visiblement pas apprécié de voir les jeunes Calaisiens se faire évacuer d'une telle manière par les forces de l'ordre. Car c'est cette intervention qui a mis le feu aux poudres, à l'angle du boulevard Gambetta et de la rue du Général-Margueritte. «Il fallait que la situation se débloque totalement», continue le sous-préfet. D'où la course-poursuite entre forces de l'ordre et manifestants, une course qui les mène à quelques pas du lycée Sophie-Berthelot. Il est alors un peu moins de 16h45, et des élèves de l'établissement, étrangers aux affrontements, sont alors pris entre les deux camps. D'un côté, une trentaine de policiers, de l'autre des jeunes ainsi que des syndicalistes. Pendants de longues minutes, les bombes lacrymogène répondent aux jets de cailloux, d'oeufs et de tomates. «Les policiers n'ont utilisé que des bombes lacrymogènes», insiste le sous-préfet.
«À un moment, il faut savoir s'arrêter»
La tension monte petit à petit et atteint un niveau extrême lorsqu'un militant de la CGT au volant d'une Mercedes fonce en marche arrière vers les forces de l'ordre. Lancé à pleine allure, le véhicule s'arrête au milieu des policiers, qui évitent le drame de justesse. Les matraques sont utilisées, la lunette arrière de la voiture brisée. Celle-ci repart alors en marche avant et s'immobilise rue des Salines. Son conducteur en est extirpé et maîtrisé. Il était encore hier dans les locaux du commissariat de Calais (voir ci-dessous).
Suite à cette interpellation, un abribus a été endommagé à coups de pierres et coups de pied. Ce sont les derniers gestes de violence de la journée. La situation est revenue à la normale vers 17h45, lorsque les forces d'intervention ont quitté les lieux. Peu de temps après, Vincent Lelong, chef de file de la CGT, déclarait : «Je regrette qu'un représentant des forces de l'ordre soit blessé (une information que n'a pas confirmée le sous-préfet pour ces échauffourées, NDLR). Je déplore surtout qu'un syndiqué soit placé en garde à vue. Je ne cautionne pas les débordements mais un syndicat n'a pas à faire le rôle de la police. Cet incident que je regrette ne remet cependant pas en cause la suite de notre mouvement.» Des suites que ne craignait pas Alain Gérard, qui estimait cependant que «nous n'avions pas encore connu d'événements aussi violents depuis le début du mouvement de protestation. Je condamne ces actes de dégradations et de violences de la part d'éléments isolés. Manifester est certes un droit, mais dans le respect des biens et des personnes.»
Des Cégétistes soutiennent leur camarade interpellé
À peine les échauffourées de l'après-midi terminées, les militants de la CGT-CCI qui se disent «contre les débordements créés par des éléments externes» se sont rendus devant le commissariat de Calais, place de Lorraine. Une expédition pas anodine puisqu'elle avait pour but de montrer leur solidarité envers l'un des militants présents lors des affrontements boulevard Gambetta.
Cet homme a en effet foncé en marche arrière et à vive allure dans les rangs des forces de l'ordre alors que celles-ci s'apprêtaient à reculer. Le drame a été évité de justesse, et aucun des policiers n'a été blessé. Ce geste était-il volontaire ? «Non», selon les syndicalistes présents hier vers 19h30 devant le commissariat. Et c'est ce qu'il ont déclaré aux commissaires Madec et Fauconnier, après que les deux officiers ont accepté d'entamer un dialogue.
Une démarche intelligente et appréciée à sa juste valeur de la part des Cégétistes : «Il y a un échange, du dialogue, au moins c'est constructif.» Il étaient ainsi une quarantaine à s'être déplacés place de Lorraine pour venir «apporter un soutien à un camarade qui, nous en sommes certains, n'a pas agi de façon volontaire». Pour une militante, cet homme «d'un comportement habituel exemplaire» a été gazé par la police. «Il est alors monté dans sa voiture mais ne voyait plus rien. Il a alors confondu les vitesses et a reculé puis a freiné.» Mais une fois arrivé au milieu des forces de l'ordre.
Interpellé, l'homme a ensuite été conduit dans les locaux du commissariat de Calais, où il a passé la nuit. Selon nos informations, l'homme était alcoolisé — 1,80 gramme d'alcool par litre de sang — au moment des faits. Trois circonstances aggravantes pourraient être retenues contre lui : violence volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique avec arme par destination et sous l'emprise d'un état alcoolique.
Leur presse (Nord Littoral), 20 octobre.