La police travaille à Loudéac
Prison avec sursis requis contre le policier
«Il y a eu un dysfonctionnement entre l’esprit et le geste». Manifestement, le prévenu, policier municipal à Loudéac, est encore sous le coup de l’émotion lorsqu’il explique son geste devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc.
«Ça ne s’est pas passé comme je le voulais»
Émotion hier, stress le 7 avril 2007, quand, avec le chef de la police municipale, il doit intervenir sur un vol de scooter dans les rues de Loudéac. Les faits dégénèrent rapidement. Un jeune homme est interpellé, mais toute une bande intervient, invectivant les deux policiers. «Là, explique-t-il, alors que nous tentons de mettre les menottes au jeune homme soupçonné du vol, je vois mon chef se faire agresser par un homme. Est-ce que ça va Patrice, je lui demande ? Mais mon collègue à terre ne bouge pas, ne me répond pas. Je me dis, soit il est sérieusement blessé, soit il est mort. Je cours alors pour interpeller l’agresseur, je crie halte, police, deux fois. Je sors mon arme pour tirer en l’air, mais ça ne s’est pas passé comme je le voulais.» La balle atteint le jeune homme dans le dos, passant à deux doigts des organes vitaux. Le jeune homme s’en sort miraculeusement avec 20 jours d’incapacité totale de travail. «Pourquoi ne portez-vous pas secours à votre chef, plutôt que de poursuivre ce jeune homme ?», demande la présidente. «Je ne me l’explique pas non plus, avoue le prévenu. Le stress peut-être, car je n’avais jamais vécu cette situation avant.» Pourtant, l’homme, âgé de 40 ans, a de l’expérience : il a passé 15 années dans la gendarmerie, avant de devenir policier municipal. D’après l’expert psychologique, Brigitte Elghozi, le prévenu est un homme équilibré, qui s’est trouvé dans un état de déstabilisation passagère, l’amenant à un défaut de maîtrise.
Un manque de sang-froid
«Le corps n’a pas suivi l’esprit. Où est le sang-froid qu’on peut exiger d’un policier, se demande Me Tabard, avocat de la partie civile ? Rien ne peut justifier qu’on tire sur quelqu’un dans le dos, même si ce n’est pas un ange. Il fuyait et à ce moment-là, il ne représentait aucun danger.» «Il y a un manque de sang-froid et un manquement à la loi, même s’il y avait de l’agressivité autour de lui ce jour-là», déclare le procureur de la République. Il a néanmoins requis une peine de six mois de prison avec sursis, assortie d’une interdiction de porter une arme pendant cinq ans. Depuis le début, le policier a été soutenu par Gérard Huet, le maire de la ville, et par une partie de la population (3200 signatures dans une pétition). Me Lienard, son avocat, estime qu’il n’a pas appuyé volontairement sur la détente. «Est-ce que le doigt obéit à l’esprit ? Non, pas toujours. Ce n’est pas un phénomène isolé en situation de stress.»
Le 7 avril 2007, un policier municipal de Loudéac avait tiré sur un jeune homme, le blessant sérieusement. Présenté hier devant le tribunal de Saint-Brieuc, il risque six mois de prison avec sursis. Jugement le 5 novembre.
«Il y a eu un dysfonctionnement entre l’esprit et le geste». Manifestement, le prévenu, policier municipal à Loudéac, est encore sous le coup de l’émotion lorsqu’il explique son geste devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc.
«Ça ne s’est pas passé comme je le voulais»
Émotion hier, stress le 7 avril 2007, quand, avec le chef de la police municipale, il doit intervenir sur un vol de scooter dans les rues de Loudéac. Les faits dégénèrent rapidement. Un jeune homme est interpellé, mais toute une bande intervient, invectivant les deux policiers. «Là, explique-t-il, alors que nous tentons de mettre les menottes au jeune homme soupçonné du vol, je vois mon chef se faire agresser par un homme. Est-ce que ça va Patrice, je lui demande ? Mais mon collègue à terre ne bouge pas, ne me répond pas. Je me dis, soit il est sérieusement blessé, soit il est mort. Je cours alors pour interpeller l’agresseur, je crie halte, police, deux fois. Je sors mon arme pour tirer en l’air, mais ça ne s’est pas passé comme je le voulais.» La balle atteint le jeune homme dans le dos, passant à deux doigts des organes vitaux. Le jeune homme s’en sort miraculeusement avec 20 jours d’incapacité totale de travail. «Pourquoi ne portez-vous pas secours à votre chef, plutôt que de poursuivre ce jeune homme ?», demande la présidente. «Je ne me l’explique pas non plus, avoue le prévenu. Le stress peut-être, car je n’avais jamais vécu cette situation avant.» Pourtant, l’homme, âgé de 40 ans, a de l’expérience : il a passé 15 années dans la gendarmerie, avant de devenir policier municipal. D’après l’expert psychologique, Brigitte Elghozi, le prévenu est un homme équilibré, qui s’est trouvé dans un état de déstabilisation passagère, l’amenant à un défaut de maîtrise.
Un manque de sang-froid
«Le corps n’a pas suivi l’esprit. Où est le sang-froid qu’on peut exiger d’un policier, se demande Me Tabard, avocat de la partie civile ? Rien ne peut justifier qu’on tire sur quelqu’un dans le dos, même si ce n’est pas un ange. Il fuyait et à ce moment-là, il ne représentait aucun danger.» «Il y a un manque de sang-froid et un manquement à la loi, même s’il y avait de l’agressivité autour de lui ce jour-là», déclare le procureur de la République. Il a néanmoins requis une peine de six mois de prison avec sursis, assortie d’une interdiction de porter une arme pendant cinq ans. Depuis le début, le policier a été soutenu par Gérard Huet, le maire de la ville, et par une partie de la population (3200 signatures dans une pétition). Me Lienard, son avocat, estime qu’il n’a pas appuyé volontairement sur la détente. «Est-ce que le doigt obéit à l’esprit ? Non, pas toujours. Ce n’est pas un phénomène isolé en situation de stress.»
Leur presse (Lionel Samson, Le Télégramme), 25 septembre 2009.