La police traque les jeunes dans les rues nantaises
Bref résumé de la manifestation lycéenne de ce mardi 1er décembre. (Partiel et partial, si les personnes présentes peuvent affiner ce récit…)
Autour de 10 heures ce matin, autour de 400 lycéens se rejoignent place Bretagne.
Comme précédemment, les administrations de plusieurs lycées ont intimidé les jeunes afin de briser les blocus. Certains lycées ont tout de même tenu leur blocus, tels la Colinière ou Monge.
Beaucoup de jeunes des lycées professionnels ou d’établissements dits de banlieue. Le cortège, rapide, part aux alentours de 10h30 dans les rues du centre pour débrayer les bahuts.
Direction Jules-Verne, évidemment, l’administration (de concert avec les autres lycées du quartier) a décidé de cadenasser sa porte d’entrée pour empêcher toute mobilisation de ses lycéens à l’approche d’une manifestation. Des slogans énergiques sont criés, la porte est bousculée et ébréchée. Le cortège repart en direction du Guist’hau.
Première manif’
On passe devant la prison, parloir sauvage avec un détenu que certains des manifestants connaissent, signe amical d’autres prisonniers, quelques slogans contre les prisons sont criés. On continue.
Passage par le boulevard Guist’hau (l’un des plus riches de Nantes, bourré d’agences immobilières), du matériel de chantier est entassé sur la route pour ralentir l’avancée du car de police qui colle au cortège. Devant le lycée, même scénario que précédemment, porte fermée, plusieurs fourgons arrivent en renfort, quelques œufs sont jetés. La présence policière est déjà oppressante, le cortège fait une boucle pour rejoindre le lycée Vial, peut être plus propice à la mobilisation.
Jeudi dernier
Le scénario se répète bien que quelques lycéens de Vial nous fassent des signes par la fenêtre de leur établissement. Le cortège continue (trop) lentement dans une rue étroite. C’est là que les condés choisissent de mettre en marche les gyrophares, d’avancer sur le cortège puis de charger sans raison les manifestants qui s’affolent aussitôt. Course jusqu’à la place Édouard-Normand (devant le temple protestant), la banderole est rangée, pas le temps de réfléchir : une rangée de CRS arrive au pas de course, des cars et des motos de flics encerclent la place. Malgré des tentatives de se diriger groupés vers la place Bretagne pour éviter les interpellations, une partie de la manifestation part en courant vers la place Viarmes.
Sur place, des cars de police déboulent porte ouverte sur la ligne de tram, alors que d’autres nous prennent en étau coté parking. Coup de gazeuse. Utilisation de Taser selon certaines rumeurs (à vérifier). Débute alors une chasse à l’homme de style vychiste. Ce qu’il reste de lycéens part dans les ruelles adjacentes, poursuivis par plusieurs fourgons rapides. Arrestations violentes. Un jeune a le visage trainé par terre et écorché. Coups de matraque. Des flics en civils dans les fourgons désignent les «têtes» à arréter. Les flics fouillent les commerces du coin à la recherche de jeunes qui s’y seraient réfugiés. Pendant ce temps, les interpelés sont attachés menottés aux arbres de la place Viarmes (!)
Compte rendu final : 10 arrestations, 4 seraient toujours en garde à vue.
Les chiens ont été lâchés aujourd’hui contre la mobilisation lycéenne naissante. Il n’y a qu’une seule chose à opposer à cette répression : la solidarité. Prochaine manif’ lycénne : jeudi 3 décembre, 14h30 place Bretagne. Soyons nombreux à montrer que nous ne cèderons pas à l’intimidation.
«Dora», un drôle de RG qui infiltre toutes les manifs dans l’éducation
Les articles des journaflics :
La manifestation des lycéens s’achève dans le désordre à Nantes
La manifestation des lycéens nantais contre la réforme s’est achevée en fin de matinée dans le désordre et la confusion. Après avoir cassé en partie la porte du lycée Jules-Verne et une fenêtre au lycée Guisth’au, quelques «énervés» s’en sont pris au fil du parcours à des rétroviseurs de voitures. Après avoir actionné ses sirènes, la police est intervenue et a procédé à plusieurs interpellations.
maville.com - 12h08.
Manif lycéenne à Nantes : dix interpellations
La police a effectué dix interpellations après la manif lycéenne de ce matin, à Nantes, qui avait rassemblé 300 personnes contre les réformes du lycée et les suppressions de postes d’enseignants. Le défilé s’était élancé à 10h30 de la place Bretagne, enthousiaste et motivé. Mais les organisateurs n’ont pas réussi à contrôler la vingtaine de casseurs issus de ses rangs qui ont commis quelques dégradations au fil du parcours, de lycée en lycée. Une heure plus tard, après des incidents, le cortège s’est disloqué place Édouard-Normand. Des lycéens, amers, ont regretté que le message de fond contre la politique d’éducation passe au second plan.
maville.com - 15h43.
À suivre…
Indymedia Nantes, 1er décembre 2009.