Critique de l'art et de l'urbanisme à Grenoble - février 2011
Beaux-Arts : Comme toujours, les artistes sont au service du pouvoir
Rien de nouveau, mais il n’est sûrement pas inutile de le rappeler : jeunes, vieux, célèbres ou inconnus, les artistes sont toujours au service du pouvoir.
Du 8 au 12 février 2011, il y avait une expo (creuse et bidon) d’artistes-étudiants à l’École supérieure d’art de Grenoble.
Présentation du flyer distribué ici et là pour inviter au vernissage :
Michel Destot, Maire de Grenoble, Député de l’Isère,
A le plaisir de vous convier à l’inauguration de
"Quant au réel (...) il pourra toujours aller se faire voir ailleurs" (Clément Rosset)
Et compte tenu de la politique ultra capitaliste et répressive du socialiste Michel Destot, on imagine facilement le plaisir que celui-ci a quand le réel va se faire voir ailleurs. Qu’on lui lâche donc la grappe avec les contradictions hallucinantes dans lesquelles baigne sans arrêt la Gauche ! Que le réel aille se faire voir ailleurs, que tout ne soit que rhétorique et propagande !
De notre côté, nous voulions faire savoir au maire et à ses larbins des Beaux-Arts que lui aussi peut bien aller se faire voir ailleurs.
Un tag a donc été inscrit sous le panneau d’entrée de l’expo pendant la nuit du 8 au 9 février 2011. Le lendemain matin, plus aucune trace du tag, tout avait été repeint avec une précision d’artiste...
NB : L’école supérieure d’art de la Ville de Grenoble est subventionnée par le Ministère de la Culture, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la Région Rhône-Alpes et le Département de l’Isère.
Indymedia Grenoble, 23 février 2011.
Grenoble : Une œuvre d’art vandalisée à la Bastille
Celles et ceux qui ont souhaité découvrir l’exposition “L’illusion de…” dimanche au Cab (Centre d’art Bastille) à Grenoble ont trouvé porte close. L’équipe du Cab, s’est expliquée hier après-midi :
“À la suite du vandalisme ayant touché, dans la nuit de samedi [19] à dimanche [20 février], l’œuvre de Johnston Foster “Happy Brother” que le Centre d’Art Bastille présente en extérieur depuis septembre dernier, et afin de dénoncer cet acte d’incivilité et ce manque de respect pour le travail d’autrui, l’équipe du Centre d’Art Bastille a pris la décision de ne pas ouvrir l’exposition “L’illusion de…” dimanche 20 février, dernier jour de sa présentation au public.
Depuis septembre 2010, la présence de cette œuvre en extérieur manifestait la volonté du Centre d’Art Bastille de développer un programme de présentation d’œuvres accessible à tous.”
Leur presse (Le Dauphiné Libéré), 21 février.
Bris de glace au Centre d’Ingénierie et de Gestion du Trafic
Bim... bam... boum...
Mais quel est ce bruit que l’on a entendu cette nuit (nuit du lundi 21 février au mardi 22 février) résonner sur le boulevard Joseph Vallier ? c’est le doux bruit des vitrines du Centre d’Ingénierie et de Gestion du Trafic, qui se fissurent sous nos coups joyeux !
Ce "Centre d’Ingénierie et de Gestion du Trafic", c’est un outil de plus dans le "nécessaire sécuritaire" grenoblois : y sont centralisées toutes les images enregistrées par les caméras de vidéosurveillance des grandes routes de l’agglomération. Sous prétexte de gestion des flux, on en profite pour espionner le moindre de nos déplacements, que ce soit en bus, en voiture, en tram, en vélo... Ce centre permet également : la géolocalisation des bus par GPS en temps réel, la mise en place de panneaux de signalisation de Police Dynamique (sic), la supervision des feux de circulation et de tous les dispositifs d’accès aux réseaux routiers, et autres joyeusetés... Bref, un condensé de ce que les pouvoirs en place ont à nous offrir : vidéosurveillance, gestion des flux, y compris humains, pacification sociale, urbanisme aseptisé et aseptisant...
Parce qu’il représente tout ce contre quoi nous luttons, nous nous sommes attaqué à ce symbole. C’est aussi notre manière d’exprimer notre solidarité avec les camarades arrêté-es, emprisonné-es, fiché-es, pour avoir voulu sortir du cadre qu’on voudrait nous imposer.
Brisons tous les murs, de brique ou de verre, qui nous enferment au quotidien !
Indymedia Grenoble, 22 février.