Ils commencent à compter ? On commence à gagner !

Publié le par la Rédaction

Toulouse : Les grèves ont coûté cher aux patrons

 

Les PME tirent la sonnette d'alarme : manifestations et blocages pénalisent des structures déjà fragilisées par la crise économique. Le patronat monte au créneau.

 

Face aux grévistes, des patrons rouges… de colère. L'impact économique des blocages liés à la réforme des retraites se fait en effet sérieusement ressentir dans les entreprises. «La reprise qui semblait poindre s'éloigne au fur et à mesure que la chienlit s'installe», lâchait-on lundi à la Confédération générale des PME, selon laquelle «prolonger le mouvement actuel c'est clairement faire preuve d'irresponsabilité».

 

Le coût des grèves de septembre et octobre se monterait à 4 milliards, selon le patronat. En Haute-Garonne, les chiffres restent à affiner mais les premiers indicateurs s'affolent.

 

«La coupe est pleine, martèle Anouk Déqué, présidente de la CGPME 31. Nous n'avons pas encore le détail, mais les pertes seront sérieuses. On nous annonce parfois jusqu'à 20% de chiffre d'affaires en moins à cause des difficultés de transporter les marchandises. Nous en avons ras-le-bol. Nous respectons le droit de grève, mais que l'on respecte en retour notre droit de travailler !»

 

Sur le dernier mois, les petits patrons estiment que la pénurie d'essence a plombé les déplacements professionnels, notamment les visites commerciales. En moyenne, 30% des rendez-vous auraient été annulés : des affaires retardées voire annulées, et une perte sèche pour des commerciaux payés à la commission.

 

«Tous les secteurs ont été touchés, précise Anouk Déqué. Pas d'essence, pas de transport, pas d'entreprises ravitaillées en produits, donc par effet domino de l'activité qui tourne au ralenti.» Entre fin septembre et fin octobre, les PME de Haute-Garonne auraient accumulé en moyenne 72 heures de retard dans la satisfaction apportée aux clients. «En clair, nous avons perdu trois jours d'efficacité.»

 

Arrêt des manifs et compréhension des administrations

 

Mais il faut aussi compter avec les conséquences sociales : des salariés ont été contraints de prendre des congés imprévus pour s'occuper des enfants, car l'école ou la garderie fermaient. D'autres, en panne sèche, ont dû placer des jours RTT. «Sur cette même période, on compte 6 à 8 jours de congés inattendus, ajoute la CGMPE 31. 90% de nos entreprises ont moins de 50 salariés. On imagine les conséquences de ces absences sur l'activité.»

 

Le Medef 31, par la voix de son président Philippe Robardey, alertait la semaine dernière dans nos colonnes sur la trésorerie fragile des PME. «Face à notre ras-le-bol, nous pourront compter sur l'Urssaf, la trésorerie générale ou la Banque de France, qui sauront être souples et compréhensives à notre égard. Si des petits patrons rencontrent toutefois des difficultés, qu'ils viennent nous voir…», prévient Anouk Déqué.

 

Toujours dans l'œil du cyclone de la crise, les TPE et PME du département en appellent aujourd'hui à l'arrêt des blocages. Certains patrons ont même envisagé, la semaine dernière, de tirer symboliquement le rideau et de descendre à leur tour dans la rue, comme ce fut le cas à Chambéry : «On a failli le faire, mais le sens des obligations l'a emporté.»

 

Une contre manifestation de patrons dans Toulouse ? Signe que la ville reste décidément à l'avant-garde des luttes sociales…

 

Le chiffre : 20% de perte de chiffres d'affaires. Tel serait l'impact des grèves et blocages sur certaines petites entreprises du département au cours du dernier mois. Une estimation inquiétante qui reste toutefois à affiner, selon la CGPME 31. 
Le transport au ralenti - «99% des besoins intérieurs de notre pays sont assurés par la route. Les entraves que nous avons rencontrées dans notre travail ont évidemment eu des conséquences catastrophiques.» À la Fédération nationale des transports routiers (FNTR 31), on ne mâche pas ses mots. «Nous avons évidemment eu des difficultés à nous ravitailler en gasoil, explique Jérôme Bessière, et donc à répondre aux demandes de nos clients. Avec à la clé un tissu économique local qui souffre. Nous avons aussi beaucoup perdu en productivité, avec des chauffeurs en attente mais toujours payés à 100%. Certaines PME du transport on eu recours au chômage partiel.» La crise sociale sonnera malheureusement le glas à des structures déjà étouffées par la crise économique. L'an passé, au niveau national, le secteur des transports à perdu 42'000 emplois. 

 

Leur presse (Sébastien Bouchereau,
La Dépêche), 2 novembre 2010.

 

 

Émeutes de Nanterre : Une facture très salée

 

Les dégâts ne sont pas encore chiffrés en totalité, mais une chose est sûre : le coût des violences qui ont eu lieu à Nanterre avant les vacances scolaires, en marge des manifestations lycéennes, sera élevé.

 

Gare à l’addition ! La tension une fois retombée, l’heure est aux comptes. Et la facture de la casse après les violences commises en marge des manifestations lycéennes à Nanterre, pendant la semaine précédant les vacances scolaires, promet d’être salée. La volonté est forte, pour les victimes, de se retourner contre les casseurs afin de leur faire payer la note.

 

À condition bien sûr qu’ils aient été identifiés et interpellés.

 

Nadir, 18 ans, fait partie de ces derniers. Vendredi dernier, le jeune homme a été condamné à 180 heures de travail d’intérêt général pour avoir dégradé la baie d’un bâtiment du Conseil général qui abrite notamment une crèche du personnel départemental, mais aussi pour avoir jeté des pierres sur des policiers. Quant aux indemnisations demandées, le Conseil général n’a pas encore fait évaluer précisément le montant des réparations et Nadir est donc convoqué le 14 janvier devant le tribunal correctionnel afin d’examiner la question.

 

300'000 € de réparations au tribunal de commerce. Si celui ou ceux qui ont fait voler en éclats une quinzaine des vitres de l’annexe du palais de justice, qui abrite notamment le tribunal de commerce et les prud’hommes, sont arrêtés, ils risquent également d’avoir à rembourser une partie des dégâts. Une facture, ici, particulièrement élevée. Au bas mot, le montant de la réparation est évalué à 300'000 €. Car les baies vitrées sécurisées de cet édifice moderne sont fabriquées avec du verre… de Murano.

 

25'000 € de vitres brisées à l’hôtel Campanile. Au Campanile, l’hôtel de l’avenue Pablo-Picasso, situé entre la cité du même nom et le lycée Joliot-Curie, siège de la contestation, on a déjà chiffré le remplacement des quatorze vitres brisées à coups de jets de pierres. «Il y a en a pour 25'000 €», assure la direction de l’hôtel. Sans compter «le paiement des agents de sécurité» recrutés après l’incident pour rassurer le personnel et la clientèle et «la perte de chiffre d’affaires». «L’hôtel aurait dû être complet, mais la moitié des clients qui avaient réservé ne sont pas venus après ça.»

 

20'000 € de matériels incendiés à la Protection civile. À quelques centaines de mètres du Campanile, la Protection civile fait aussi les frais de ce que les autorités départementales n’ont pas hésité à qualifier de «guérilla urbaine». Les locaux de l’association de secours ont été incendiés le 20 octobre. En plus des locaux dégradés, près de 20'000 € de matériel de secours sont partis en fumée. Des sacs contenant tensiomètres et stéthoscopes, trousses de premiers soins. L’équipement destiné à la formation des secouristes est également détruit.

 

17 abribus et 30 panneaux publicitaires à remplacer. Entre les pics de violence, c’était la désolation sur l’avenue Joliot-Curie. Toutes les vitres ayant été explosées, plus un abribus n’était entier sur l’avenue, déserte en dehors des moments d’affrontements. Au deuxième jour des violences, la municipalité y avait interdit le stationnement pour que les voitures ne soient pas incendiées ou pillées par les casseurs. Dix-sept abribus, sur la centaine répartie dans la ville, ont été détruits. De même que trente panneaux publicitaires. Le tout géré par JCDecaux qui fournit le mobilier urbain pour l’utiliser comme support publicitaire. Le remplacement d’une seule vitre d’abribus coûte environ 200 €.

 

2000 € de poubelles brûlées. L’achat de conteneurs à ordures alourdira encore la note. Une dizaine de poubelles appartenant aux bailleurs ont été brûlées. Leur remplacement devrait coûter 2000 €. Reste aussi aux assureurs à rembourser à leurs propriétaires les sept voitures entièrement incendiées et la trentaine de véhicules endommagés.

 

Leur presse (Valérie Mahaut,
Le Parisien), 2 novembre.

 

 

Pétroliers : 200M€ perdus avec la grève

 

Les mouvements sociaux ayant entraîné la fermeture des raffineries françaises et le blocage des ports coûté au total entre 200 et 300 millions d'euros à l'industrie pétrolière, d'après les Échos ce mardi.

 

Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), explique que le premier poste de coût a été l'immobilisation des navires au large des terminaux. «Un navire immobilisé représente un coût de 30.000 à 50.000 dollars par jour», précise-t-il.

 

Le deuxième poste de coûts est celui des raffineries dont l'arrêt coûte entre 500.000 et 1 million d'euros par jour.

 

Enfin, le troisième poste de charges est celui des surcoûts logistiques liés à l'acheminement et au transport de carburant. «La France a dû importer jusqu'à 100.000 tonnes de carburant, fioul domestique ou gazole par jour», explique le quotidien, contre «25.000 tonnes en temps normal».

 

Leur presse (Le Figaro), 2 novembre.

 


Publié dans Colère ouvrière

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