HUICOMA : Une première historique en Afrique francophone
Les HUICOMA en grève de la faim
Remontés contre le Groupe Tomota :
Des travailleurs menacent de brûler l’HUICOMA
L’Usine est sous haute surveillance policière, parce que des travailleurs menacent de brûler l’HUICOMA.
Nous sommes un groupe de journalistes dans le Bureau du Maire, Monsieur Youssouf Papa Traoré. Il était environ 13 heures moins le quart à l’Hôtel de Ville de Koulikoro. Des policiers sont annoncés par le Secrétaire Particulier et s’introduisent peu après, interrompant notre entretien avec le Maire autour du fonctionnement de l’Hôtel de Ville et des problèmes qui couvent à l’Association des Municipalités du Mali.
C’était le 31 mars dernier. La précipitation des forces de l’ordre et de sécurité de la ville de Kati en valait la peine : «Nous avons arrêté certains d’entre eux». Il s’agissait notamment des travailleurs de l’Huilerie Cotonnière du Mali (HUICOMA), des récidivistes mécontents des traitements qu’ils subissent depuis la privatisation de l’HUICOMA. Au même, des chefs de famille en chômage technique avaient élu domicile à la Bourse du Travail, parce que n’ayant perçu aucun sous après leur mise en chômage technique. Unitile de rappeler qu’après la Privatisation de l’HUICOMA par l’État, le Repreneur, le Groupe Tomota a échoué sur toute la ligne.
Pendant que ces chefs de famille ont été mis en chômage technique, sans aucun sous, le Groupe Tomota se donne le droit de recruter d’autres agents. Indignés par ce comportement indélicat du Groupe Tomota et le mutisme coupable de l’État face à la situation, des agents résidant à Koulikoro ont menacé de brûler l’Usine. C’est pourquoi depuis quelques mois, l’HUICOMA est sous haute surveillance policière, apprend-t-on à l’Hôtel de Ville de Koulikoro.
Le 31 mars dernier donc, après l’interruption de notre entretien avec le Maire Youssouf Papa Traoré, le N°1 de l’Hôtel de Ville est sorti précipitamment avec des policiers pour décidément voir les personnes interpellés. «C’est des situations de ce genre que nous gérons régulièrement ici», nous a confié Youssouf Papa Traoré, le Patron de l’Hôtel de Ville de Koulikoro.
L’échec cuisant du Groupe Tomota après qu’il eut repris l’HUICOMA crève aujourd’hui l’œil. Face à la situation, le ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo est interpellé en questions orales à l’Assemblée Nationale par l’honorable Oumar Mariko, Député élu dans la circonscription électorale de Kolondiéba.
Il faut dire que tout comme le Groupe Tomota, le ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo est lui aussi sur la rampe de l’échec. L’État doit donc prendre ses responsabilités avant que le pire n’arrive. Alou Tomota ayant déjà échoué.
Boubacar Kanté - Le Progrès, 7 mai.
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Communiqué du «Mouvement des Sans-Voix»
rompant avec le louche «réseau No Vox»
Dans une déclaration en date du 3 mai 2010, le réseau No Vox à Paris, affirme :
«À Bamako en 2009 s’est tenu un Forum des Sans à l’initiative de No Vox Mali, conjointement avec : No Vox Burkina, No Vox Togo et le Réseau International No Vox. Les Membres actuels du Réseau No Vox Mali sont : AME (Association Malienne des Expulsés), APELD (Association pour la Promotion des Espaces de Libertés et de Droits), ARACEM (Association des Refoulés d’Afrique Centrale et de l’Est au Mali), l’UNION (regroupant 51 associations dans l’UACADDDD : Union des Associations et Coordinations d’Associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis), le Collectif des Travailleurs Licenciés de Huicoma, les grévistes des mines d’or de Morila. Ensemble, ils ont mis en œuvre, avec le MSV, à l’époque membre du réseau et le soutien du réseau international, le 1er forum de Bamako auquel participaient des militants, membres du réseau, du Togo, du Burkina Faso, de France. En aucun cas, un membre du réseau ne peut se prévaloir seul, de cette initiative et exercer une récupération politique dans son seul intérêt…»
Cette déclaration est dénuée de tout fondement et pour preuve, le Mouvement des Sans-Voix se réfère à la première déclaration du premier «Forum des Sans» publiée sur le propre site du réseau No Vox en 2009. Dans cette déclaration, il est clairement mentionné :
«Nous, les Sans ; sans travail, sans logis, mal logés, précaires, ouvriers licenciés, paysans spoliés, malades et handicapés, expulsés d’Europe et d’ailleurs, réfugiés, avons tenu le 1er forum des “Sans” à Bamako du 3 au 5 avril. À l’initiative du Mouvement des Sans-Voix du Mali, les militants du Burkina Faso, du Togo, de la France se sont retrouvés réunis dans le cadre du réseau international No Vox, pour initier et créer un espace d’expression démocratique, populaire et autonome et proposer des alternatives aux politiques discriminantes et répressives actuelles.»
Cette déclaration montre bien que le Mouvement des Sans-Voix est «l’initiateur» du forum des Sans, et qu’il entend le consolider, le perpétuer avec ou sans le concours du réseau No Vox. Quant aux accusations fallacieuses de «détournement d’argent» le MSV souligne que ce discours colonialiste de donneur de leçon de morale a fait son temps mais est révolu à jamais.
Mieux en quoi un espace militant est sensé être la propriété privée d’une organisation ou d’un réseau si ce n’est que du paternalisme et du succursalisme que No Vox a besoin aujourd’hui pour survivre en faisant sa promotion sur le dos des organisations africaines de lutte.
Le MSV en partenariat avec toutes les organisations au Mali, dans la sous-région et dans le monde entier sont toutes parties prenantes «s’ils le souhaitent» dans la mise en œuvre de cet espace d’expression démocratique et populaire.
Le Mouvement des Sans-Voix, entend dépasser ces considérations d’exclusivité, de représentativité politicienne que le réseau No Vox essaye par tous les moyens de mettre en œuvre sans succès dans le seul but de nuire à un Mouvement qui refuse tout simplement «l’argent conditionné».
Tous à la 2e édition du forum des Sans de Bamako et à tous les autres forums et rencontres des mouvements sociaux d’Afrique et du monde entier.
Bamako, le 6 mai 2010
Pour le Mouvement des Sans-Voix
Le Président, Mamadou Konaté.