Gros bisous et guerre sociale
Communiqué d’un squat de Montpellier
«On s’en fout on attend les ordres…» (un flic)
Nous avons clairement expliqué nos «droits» (une de leurs lois stipule qu’ils ne ne peuvent pas expulser sans la venue d’un huissier suivie d’un procès en bonne et due forme) face à leur tentative d’expulsion immédiate donc illégale. Mais les ordres sont simples : l’expulsion rapide des occupant-e-s en dehors de toutes procédures.
Des gens arrivent en soutien, la quinzaine d’habitant-e-s présents se réfugient sur le toit, leurs renforts arrivent aussi, en tout plus de trente flics (Nationaux, Bac, Dcri (ex RG)) déboulent et défoncent la porte puis entrent. Devant ça se bouscule, bout de trottoir contre périphérique de sécurité…
Après trois heures de galère, d’outrages, de chansons et de slogans à la con sous la pluie les flics se replient, constatant qu’ils ne pouvaient pas dégager les occupant-e-s du toit, ils ont été contraints de plier bagage.
«J’m’en tape, c’est pas à moi qu’on a coupé le chauffage !» (un autre flic (frustré par l’échec))
Nous voulons habiter ce lieu.
Nous avons pour ce lieu divers projets : concert gratuit, labo photo, peinture, atelier mécanique, infokiosk, etc.
Nous refusons de vivre isolé-e-s dans des cages à lapins.
Nous avons choisi de vivre collectivement.
Et pour si peu nous sommes des «terroristes»…
Montpellier : Les squatters échappent à l’expulsion
L’expulsion a été décidée «non pas parce que ce sont nos locaux, si on avait été saisi par un propriétaire privé, on aurait agi de même, précise Patrice Latron. Là, il y avait urgence car, dans un flagrant délit, nous avons quarante-huit heures pour procéder à l’expulsion, sans avoir besoin d’une décision de justice.» Mais lorsque les fonctionnaires de la CDI (Compagnie départementale d’intervention) sont arrivés pour déloger les squatters, ces derniers se sont réfugiés sur les toits, rendant l’intervention périlleuse, d’autant que la pluie tombait.
Ces jeunes gens, sans domicile fixe, ont en tout cas vivement réagi à cette décision de la Préfecture. «Faire ça pendant la trêve hivernale quand même !, peste l’un d’eux. On utilise du vide en plein hiver et, à deux jours de la grande fête hypocrite de Noël, on se fait mettre à la rue, un jour de pluie ! Cette intervention est moralement injustifiée, c’est dégueulasse. Et là, tout le monde va repartir avec ses cartons dormir sous un pont ?» Installés dans ces locaux depuis une dizaine de jours, ils veulent en faire une sorte de maison pour tous, «avec des repas de quartier, des concerts, on voulait même lancer un club d’échecs. L’équipe est motivée et positive et ça fait des mois et des mois que le bâtiment ne sert à rien», explique un autre.
En fait, les locaux sont en vente depuis le début de l’été et n’ont toujours pas trouvé d’acquéreur. «Ils ont cassé un mur, fracturé une porte, commencé à peindre… On va demander un référé en justice et on retournera pour les expulser», prévient le secrétaire général de la Préfecture qui rappelle aussi qu’un agent de la Ddass était prêt, hier, à leur proposer des logements en hôtel social ou en centre d’accueil.
Le mardi 22 décembre le D.A.L. (Droit au logement) et le «Jeudi noir» négocient la réquisition des logements vides au Parlement.
Pendant ce temps…
Aux alentours de 15 heures une dizaine de policier-e-s (et quelques agents EDF venus pour nous couper l’élec’) sont venus troubler notre tranquillité.
Nous, une vingtaine de personnes occupants le 35, rue Ernest-Michel. (Ce bâtiment appartenait à la Préfecture et il était inutilisé et muré depuis un an.)
«On s’en fout on attend les ordres…» (un flic)
Nous avons clairement expliqué nos «droits» (une de leurs lois stipule qu’ils ne ne peuvent pas expulser sans la venue d’un huissier suivie d’un procès en bonne et due forme) face à leur tentative d’expulsion immédiate donc illégale. Mais les ordres sont simples : l’expulsion rapide des occupant-e-s en dehors de toutes procédures.
Des gens arrivent en soutien, la quinzaine d’habitant-e-s présents se réfugient sur le toit, leurs renforts arrivent aussi, en tout plus de trente flics (Nationaux, Bac, Dcri (ex RG)) déboulent et défoncent la porte puis entrent. Devant ça se bouscule, bout de trottoir contre périphérique de sécurité…
Après trois heures de galère, d’outrages, de chansons et de slogans à la con sous la pluie les flics se replient, constatant qu’ils ne pouvaient pas dégager les occupant-e-s du toit, ils ont été contraints de plier bagage.
«J’m’en tape, c’est pas à moi qu’on a coupé le chauffage !» (un autre flic (frustré par l’échec))
Nous voulons habiter ce lieu.
Nous avons pour ce lieu divers projets : concert gratuit, labo photo, peinture, atelier mécanique, infokiosk, etc.
Nous refusons de vivre isolé-e-s dans des cages à lapins.
Nous avons choisi de vivre collectivement.
Et pour si peu nous sommes des «terroristes»…
On a besoin de soutien !
Les habitant-e-s de La Crève, 23 décembre 2009.
Montpellier : Les squatters échappent à l’expulsion
À la tombée de la nuit, hier, la Préfecture a préféré jeter l’éponge. «Ce n’est pas la peine de risquer une vie humaine, on ne les expulsera pas et on n’y retournera pas demain (aujourd’hui, NDLR) justifie Patrice Latron, le secrétaire général. Ils sont organisés, ils avaient prévu leur stratégie.» Ainsi, hier matin, les policiers ont découvert que des squatters se sont installés au 34 de la rue Ernest-Michel, non loin de la poste Rondelet. Et ironie du hasard — ou pas — la dizaine de jeunes gens a choisi comme lieu de refuge l’ancien service départemental d’Action sociale, des locaux qui appartiennent… à la Préfecture.
L’expulsion a été décidée «non pas parce que ce sont nos locaux, si on avait été saisi par un propriétaire privé, on aurait agi de même, précise Patrice Latron. Là, il y avait urgence car, dans un flagrant délit, nous avons quarante-huit heures pour procéder à l’expulsion, sans avoir besoin d’une décision de justice.» Mais lorsque les fonctionnaires de la CDI (Compagnie départementale d’intervention) sont arrivés pour déloger les squatters, ces derniers se sont réfugiés sur les toits, rendant l’intervention périlleuse, d’autant que la pluie tombait.
Ces jeunes gens, sans domicile fixe, ont en tout cas vivement réagi à cette décision de la Préfecture. «Faire ça pendant la trêve hivernale quand même !, peste l’un d’eux. On utilise du vide en plein hiver et, à deux jours de la grande fête hypocrite de Noël, on se fait mettre à la rue, un jour de pluie ! Cette intervention est moralement injustifiée, c’est dégueulasse. Et là, tout le monde va repartir avec ses cartons dormir sous un pont ?» Installés dans ces locaux depuis une dizaine de jours, ils veulent en faire une sorte de maison pour tous, «avec des repas de quartier, des concerts, on voulait même lancer un club d’échecs. L’équipe est motivée et positive et ça fait des mois et des mois que le bâtiment ne sert à rien», explique un autre.
En fait, les locaux sont en vente depuis le début de l’été et n’ont toujours pas trouvé d’acquéreur. «Ils ont cassé un mur, fracturé une porte, commencé à peindre… On va demander un référé en justice et on retournera pour les expulser», prévient le secrétaire général de la Préfecture qui rappelle aussi qu’un agent de la Ddass était prêt, hier, à leur proposer des logements en hôtel social ou en centre d’accueil.
Leur presse (Yanick Philipponnat, Midi Libre), 23 décembre.