Grève des chômeurs à Montreuil, Antony, Nancy...
Vendredi 21, à la Bourse du travail de Montreuil à 19h, Métro Croix de Chavaux) :
Réunion publique autour de cette histoire de Grève des chômeurs.
Le mot d’ordre «grève des chômeurs» a débouché dans toute la France sur des actions pour desserrer l’étau du contrôle, de la culpabilisation et de la mise au travail forcé imposée aux chômeurs. À Montreuil, pendant une semaine, le piquet de grève a été l’occasion de discussions et de visites collectives dans les Pôles Emploi et d’autres institutions sociales de la ville. C’était comme une première reprise, celle de notre existence collective en tant que chômeurs.
La première réunion publique, le 14 mai à Montreuil, était l’occasion de revenir sur cette première série d’initiatives, sur ce que chacun en avait compris (ou pas) et de repartir de nos besoins. Besoin de mieux se connaître, besoin de discussions approfondies, besoin d’inventer des rythmes communs pour élaborer des actions.
Essayer de faire de l’espace et du temps de chômage autre chose que celui de la recherche permanente de taf, de l’adaptation aux nécessités de l’économie, autre chose que, simplement, tourner en rond.
Se donner les moyens d’enrayer sérieusement la machine complexe de gestion des chômeurs (Pôle Emploi, CAF et autres méchantes initiales) qui, à travers le RSA ou l’Offre Raisonnable d’Emploi cherche à nous insérer de force et à nous obliger à nous sentir reconnaissant des miettes que nous touchons.
Contre la logique d’individualisation, combattre toutes ces instances qui veulent nous réduire à n’être que de simples entrepreneurs de nous-mêmes et instituer des formes collectives dans lesquelles, cette fois, le commun pourrait avoir sa place.
Mais c’est long, rien n’est magique, il n’y a pas de solution clef en main. Il faut apprendre à discuter ensemble et inventer au fur et à mesure nos manières de faire et de lutter.
Donc : deuxième réunion publique ce vendredi 21 mai 19h (encore à la Bourse du travail de Croix de Chavaux)
et après on verra.
CIP-IDF, 20 mai.
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Grève des chômeurs : de Pôle en CAF à Antony
La journée du mercredi 19 mai à Antony.
Nous nous sommes retrouvés à six grévistes au rendez-vous donné au Pôle Emploi d’Antony. Trois policiers étaient présents à notre arrivée (en discussion avec la directrice adjointe de l’agence), ils sont repartis sur leurs bicyclettes et sont revenus à dix après notre incursion dans le Pôle.
Nous étions dans un premier temps dehors, nous avons collé quelques affiches, discuté avec les allocataires et distribué des tracts.
La directrice adjointe est sortie avec l’une de ses sbires et nous a demandé d’enlever les affiches, nous l’avons invité à le faire elle-même et à nous rendre les affiches que nous avons scotchées au mur d’à côté.
Elle nous a dit aussi de ne pas rentrer dans l’agence si c’était pour discuter avec les allocataires et nous a fait savoir que nous étions très bien dehors (pendant ce temps, une camarade était à l’intérieur et discutait avec les allocataires. Nous l’avons rejointe après nos discussions avec la directrice et sa subalterne).
Voici quelques-unes des demandes formulées auprès de la directrice adjointe qui semblait rapporter les vagues exigences d’un directeur absent :
— Que nous puissions coller à l’extérieur comme à l’intérieur aux endroits qui nous semblaient les plus appropriés. OK pour l’intérieur mais sur un panneau dédié à cela. Nous sommes rentrés dans l’agence, elle nous a d’abord indiqué un panneau où laisser un exemplaire de chaque tract mais ce panneau invisible ne nous satisfaisait pas. La directrice adjointe nous en a alors proposé un autre sur lequel étaient affichées quelques infos syndicales.
— Nous voulions aussi déposer des tracts ce qui n’a pas été possible, la direction a refusé cette demande. En laisser n’aurait servi à rien puisqu’ils les auraient virés dès notre départ. Par contre elle nous a proposé de rencontrer le directeur vendredi 21 mai au matin pour connaître les raisons de ce refus… Mais qu’avons-nous à attendre d’un directeur ?
Après cela nous nous sommes dirigés vers la CAF d’Antony afin d’y laisser quelques tracts que nous avons distribué aux personnel de la CAF et aux usagers. Des affiches ont été scotchées sans autorisation ce qui nous a valu de rencontrer la responsable de l’agence. Celle-ci nous a précisé que tous les documents qui n’émanaient pas de la CAF n’avaient rien à faire ici. On lui a demandé alors d’effectuer la demande auprès du Boss CAF du 92 afin que les infos des chômeurs en grève puissent résider à la CAF, puisque nous estimions que les usagers ont un droit d’expression dans ces lieux qui nous préfèrent d’habitude plongés dans le silence. Lundi le directeur de la CAF du 92 (dont le siège est à Nanterre) doit se prononcer sur l’accord ou non de notre demande de «libre affichage» et «dépôt de tract» au sein des CAF du 92 ou du moins à Antony.
À bientôt des nouvelles.
Chômeurs et précaires en lutte, Antony (contact)
CIP-IDF.
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La Grève des chômeurs s’invente à Nancy : c’est la C.R.I.S.E. ! - Coordination Révoltée des Invisibles Solidaires et Enragé-e-s
Mercredi, 19 mai 2010, à Nancy la C.R.I.SE se présente à la CAF et s’invite sur un nouveau site Pôle Emploi celui de Majorelle.
1° Jeunes sans revenu, étudiant-e-s, précaires, fin de droit, chômeurs se mêlent dès 9h30 aux usagers sur l’espace attente/stress de la CAF de Nancy sous les objectifs des caméras de surveillance à peine dissimulées. Dans la loge du gorille de service se devine une certaine effervescence confirmée par les excitations téléphoniques. Ce qui n’est pas pour nous déplaire. Dehors, face à la grille, un fourgon de police est en stationnement un certain temps.
Nous n’avons pas l’intention d’entreprendre une action forte aujourd’hui. Ce qu’ils ne savent pas. Ce qui rend plus cocasse la situation.
Jeune «chômeur gréviste» de moins de 25 ans, sans revenu, il prend son «matricule» d’attente pour résoudre un problème de trop perçu. Nous sommes là en accompagnement. Plus de 500 euros lui sont réclamé (il est sans aucun revenu), au titre d’un trop perçu sur une APL qu’il ne perçoit pas. D’ailleurs il n’est bénéficiaire d’aucune prestation CAF. Son tour est annoncé, nous pénétrons à six dans la cellule exigüe qui fait office de bureau pour cette salariée CAF décontenancée. Après palabres, il fait chaud là dedans, nous restons à trois. Les autres pendant ce temps, discutent dans l’espace accueil avec les usagers. Une petite demi-heure plus tard, le trop perçu se volatilise, juste un document à ramener pour confirmer.
Les deux mois de retard dans le traitement des dossiers ? «Nous l’avons rattrapé ; nous n’avons plus que un mois de retard» nous annonce l’agent CAF. Les recrutements ? Ce n’est pas dans l’air du temps.
Nous quittons l’espace accueil pour une diff de tracts, appel à la «Grève des chômeurs» et interpellation des usagers et le personnel. Gentiment … tranquille … jusqu’à la semaine prochaine…
2° Pôle Emploi Majorelle, ex-ASSEDIC, à 200 m de la CAF : nous l’investissons.
Discussion avec les agents, puis avec la jeune précaire en CAE de l’accueil, trois années de suite d’une litanie de contrats précaires… Nous cherchons le panneau d’affichage = néant ! Notre collègue, la jeune précaire téléphone au Directeur du site qui cinq minutes après avec une courtoisie feinte se dit disposé à nous entendre donc nous recevoir «quinze minutes pas plus» ; ça durera plus de trois quarts d’heure. Il nous annonce avoir échangé avec sa collègue du Pôle Emploi de la Cristallerie, celui où nous étions hier. Il s’attendait à notre visite.
Pour les panneaux affichage, nous apprenons qu’une commande vient d’être effectuée (ha bon !) pour tous les sites de la Région Lorraine ! Oui ! Vous aurez vos panneaux !
L’échange est toujours vif sur le sujet des radiations, sur celui des «trop perçus» et des offres à l’emploi de merde.
Les comités de liaison vont être mis en place, à l’initiative de «Pôle Emploi» sur la Région très prochainement. Nous lui faisons remarquer que les comités de liaison, loin d’être le produit de la bienveillance de Pôle Emploi, sont un acquis des luttes chômeurs et précaires, passé à la trappe. De même que contrairement à ce que déclare la note interne de la Direction Générale Pôle Emploi, nous exigeons que ces comités locaux ne soient pas présidés exclusivement par les Directeurs territoriaux et le Directeur général, mais qu’ils soient présidés respectivement, de façon tournante et paritaire par tous !
Nous réclamons la mise à disposition de salles de réunions pour que les usagers (et non clients) se rencontrent, échangent, s’expriment, chez eux, là sur les sites Pôle Emploi.
Nous posons l’exigence de la titularisation et de la formation de tous les précaires de Pôle Emploi.
Interpellation quant à l’ORE, le SMP et l’externalisation vers des boîtes privées à vocation de profit des services publics Pôle Emploi : Suivis, formation, bilan, flicage…
Nous quittons les lieux non sans signifier notre prochain retour…
Grève des chômeurs ! Grève générale !
Grève des chômeurs à Nancy, on continue !
Jeudi, 20 mai La C.R.I.S.E. s’installe !
RDV dès 17 heures place Maginot…
Ni travail forcé Ni culpabilisation Ni management
Vive la grève des chômeurs !
CIP-IDF.