Genève... moi non plus - 28 novembre 2009
Genève, samedi soir, difficile d’avoir des informations. Une journée éprouvante : à 13h30 un premier cortège part de la fac «Uni-Mail» récemment occupée pour rejoindre à le départ de la manif’ officielle, place Neuve. Là se mélangent des orgas institutionnelles, des brigades de clowns, batuc’, des gens commencent à se masquer. La manif part en direction du centre ville (hôtels de luxe, bijouteries…). Très vite, des vitrines sont cassées, des slogans marqués sur les murs, des voitures de luxes incendiées. Puis une charge de flics lance le début de plusieurs heures de course poursuite. En infériorité numérique (environ 5000) face à une armada sur-organisée de poulets bourrés aux hormones, la manifestation est dispersée, toute tentative de regroupement étant neutralisée rapidement (et violemment). Désormais l’une des principales préoccupations pour les manifestants est de s’en sortir dans ce merdier. Mais les opposants n’ont pas dit leur dernier mot. Les organisateurs décrètent la fin de la manif’ mais une part non négligeable de manifestants prennent la route du parc des Cropettes. Là bas, à proximité d’un quartier populaire le face à face recommence. De nombreux jeunes nous rejoignent alors. C’est à l’aide d’un gazage massif et de l’utilisation de plusieurs canons à eau que la résistance cédera. Un groupe de manifestants est isolé. Un autre tente une barricade enflammée (avant d’être eux-mêmes dispersés au bout d’un quart d’heure). Les flics entourent le parc, ressortent lacrymos et tonfas et traquent les irréductibles jusqu’à la gare où la violence atteint son apogée (Tasers, balles en caoutchouc en tirs tendus, gaz assez forts…). Globalement, on peut clore ici la manifestation. Il y aurait beaucoup d’arrestations. Nous ne sommes pas en mesure d’apporter plus de précisions pour le moment, la situation est très confuse.
Indymedia Suisse romande, 29 novembre 2009 - 1h28.
Genève, les voltigeurs attaquent
Plusieurs milliers de personnes étaient présentes à la manifestation contre l’OMC cet après-midi à Genève. Après un cortège mou, quelques vitres éclatées (hôtel, banque, starbucks, bijouteries, etc.) et des incendies de voitures, les flics ont chargé le cortège au bout d’une heure seulement, avant d’envoyer des anti-émeutes en moto.
À l’heure actuelle, des personnes sont rassemblées au parc des Cropettes, et des patrouilles poursuivent des personnes autour de la gare de Cornavin.
Bilan à 18h30 : La police affirme avoir dispersé l’ensemble des groupes de manifestants et a arrêté 33 personnes.
Rebellyon, 28 novembre - 17h13.
Genève : les casseurs font dégénérer une manifestation anti-OMC
Une manifestation anti-OMC a très vite dégénéré lorsque des casseurs se sont déchaînés samedi sur des commerces, des banques et des véhicules à Genève, où doit commencer lundi une réunion ministérielle de l’organisation emblématique de la mondialisation.
La manifestation, annoncée comme «pacifique et festive» par les organisateurs, a dû se dissoudre avant même de parvenir aux abords du siège de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), sur les bords du lac Léman.
À peine le cortège s’était-il ébranlé qu’environ 200 membres des groupes extrémistes «Black Blocks» — casqués et cagoulés, répartis en trois groupes parmi les manifestants, selon la police — ont commencé à s’acharner à coups de pics, de masses et de marteaux sur des vitrines de commerce de luxe, d’agences bancaires et d’un hôtel cossu du centre-ville.
Les casseurs s’en sont également pris aux voitures les plus luxueuses. «Au moins quatre véhicules» ont en outre été incendiés, selon M. Patrick Puhl, un porte-parole de la police genevoise.
Plusieurs charges de police — à grand renfort de tirs de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc, et avec le soutien d’une auto-pompe — ont alors disloqué le cortège de plusieurs milliers de manifestants (3000 selon la police, 5000 attendus par les organisateurs).
Les affrontements n’ont fait «aucun blessé», a assuré en début de soirée la police genevoise.
Des affrontements sporadiques ont continué entre des groupes de manifestants et les forces de police après que les responsables de la «Coordination Anti-OMC 2009» eurent décidé la dissolution prématurée de la manifestation en raison des violences.
Des «voltigeurs» — des motards ayant pour passager un policier armé d’une matraque —, et des policiers anti-émeutes continuaient encore en début de soirée à sillonner le centre-ville près de la gare de Cornavin. «Nous avons déjà procédé à plusieurs interpellations et nous continuons à rechercher les casseurs pour les arrêter», a expliqué le porte-parole de la police.
Par ailleurs la police s’employait samedi soir à disperser les groupes épars de manifestants par des charges et en tirant des grenades lacrymogènes, ont constaté les journalistes de l’AFP sur place.
Trente-trois manifestants ont été interpellés, dont 14 «Black Blocks» qui seront déférés à la justice pour «émeute» et quatre autres trouvés en possession d’objets pillés dans les magasins qui devront répondre de «vol et émeute», selon un bilan provisoire communiqué en début de soirée par un porte-parole de la police, M. Éric Grandjean.
La grande majorité des manifestants n’a pas participé aux affrontements mais la compréhension dominait dans le cortège.
Un jeune manifestant déguisé en vampire a déclaré à l’AFP «comprendre la colère des gens avec la crise qui a frappé très fort». Une femme âgée a renchéri : «C’est vraiment dommage que ça dégénère comme ça, mais avec la crise, il y a matière à être fâché.»
Pour un autre anti-OMC, Roberto, «la police aurait dû intervenir plus tôt». Alessandro, lui, mettait aussi en cause les organisateurs : «Il aurait fallu un vrai service d’ordre pour les isoler dès le départ», a-t-il commenté.
Interrogés mercredi dernier sur les risques de violences, les organisateurs de la «Coordination Anti-OMC 2009» avaient expliqué avoir mis en place un «simple service d’accompagnement» des manifestants, refusant l’idée d’un «service d’ordre».
Les policiers anti-émeutes sont intervenus «un quart d’heure seulement après le début de la manifestation. Afin de ne pas les mettre en danger, ils ont attendu que les manifestants pacifiques se séparent des casseurs», a expliqué à l’AFP M. Grandjean.
Leur presse (Alexandra Troubnikoff, AFP), 28 novembre.