Expulsion de la Maison de la Grève à Rennes : Rassemblement ce soir 17h place de la Mairie
Expulsion de la Maison de la Grève
Ce matin à six heures un imposant dispositif policier (gendarmerie mobile, police nationale, GIPN…) s'est déployé rue de la Barbotière. La police est entrée par effraction dans la Maison de la Grève où une dizaine de personnes passait la nuit, elles devaient passer le reste de la matinée au commissariat. Dans la précipitation, une quarantaine de membres de la Maison de la Grève se sont rassemblés devant le lieu. Ils n'ont pu que constater les faits. Les forces de l'ordre avaient déjà embarqué nos camarades tout en nous empêchant de récupérer le matériel et nos effets personnels. À l'heure qu'il est, sous la neige, la Ville de Rennes fait murer ce lieu qui nous réunissait à plusieurs centaines tous les jours.
La Maison de la Grève avait été ouverte fin octobre, dans le cadre du mouvement social et à l'initiative de l'Assemblée Générale Interprofessionnelle (AGI). Depuis un mois, s'y organisaient une cantine (au moins 70 couverts quatre fois par semaine), plusieurs ateliers (vélo, informatique, sérigraphie…), de nombreux concerts, des permanences d'organisations (MCPL, Sud Rail…), des discussions, des actions… Ce sont des centaines de personnes de tous âges, de tous horizons, qui tout au long de ce mois ont fait vivre une autre idée de la grève, et qui se retrouvent aujourd'hui spoliées de leur capacité d'organisation. Précisons que de nombreuses demandes avaient été faites auprès de la Mairie pour qu'elle clarifie sa position et que nous puissions entamer un dialogue en vue de pérenniser l'existence de ce lieu. Contre toute attente, celle-ci a préféré nous opposer un projet ad hoc d'accueil des plus démunis, sans hésiter, pour le mener à bien, à nous chasser dans le froid et la neige. Encore une fois le mépris, la violence et l'abus d'autorité sont les seules réponses d'une majorité prétendument de gauche, qui soutenait la mobilisation contre la réforme des retraites, et qui préfère pourtant tuer toute forme d'initiative politique qui n'abonde pas dans sons sens.
Qu'adviendra-t-il de la Caisse de Grève (1500 euros), restée sur place, de la vingtaine de vélos en réparation de l'atelier vélo, du matériel informatique, de bricolage, de cantine… ? C'est bien à plusieurs milliers d'euros que s'évaluent les dommages matériels et le préjudice financier de cette opération scélérate menée contre la Maison de la Grève. Cette attaque ne restera pas sans réponse.
Forts de nos nombreux soutiens (syndicats, associations, collectifs, partis politiques, institutions culturelles…) nous appelons à un rassemblement ce soir à 17 heures place de la Mairie pour faire part de notre colère et exiger une réponse immédiate.
Venez tous et toutes.
La Maison de la Grève vivra.
AG interprofessionnelle (contact ), 2 décembre 2010.
Expulsion de la Maison de la Grève à Rennes : Rassemblement ce soir 17h place de la Mairie
La Maison de la Grève de Rennes a été expulsée ce matin vers 6h30. Une dizaine de personnes serait au commissariat à l'heure actuelle, et il a été impossible de récupérer le matériel. La Mairie dite socialiste de Rennes est l'unique responsable de cette expulsion qui n'a pas été notifiée, et qui intervient malgré les nombreuses signatures récoltées pour la pétition de soutien au lieu. De nombreuses organisations politiques, syndicales, associatives soutenaient ce lieu ouvert au cours du récent mouvement contre la réforme des retraites, et prenaient part à ses multiples activités.
Une fois par semaine, s'y réunissait une assemblée générale interprofessionnelle ouverte à toutes les personnes désireuses de continuer à lutter contre les politiques néolibérales et sécuritaires de Sarkozy et de combattre l'arrogance des pouvoirs publics, même «socialistes» qui localement appliquent sa politique.
La mairie de Rennes, dénoncée de plus en plus fréquemment pour ses dérives droitières depuis l'élection de Daniel Delaveau, accumule depuis plusieurs mois des mesures incompatibles avec les valeurs dont elle se prétend porteuse : passivité quant à la pénurie de logement et réponse répressive vis à vis des demandeurs d'asile, généralisation de la vidéosurveillance rebaptisée «vidéoprotection», politique urbaine de ségrégation à l'égard des populations indésirables, notamment des sans-abri, multiplication des espaces dédiés à la bourgeoisie d'affaires, centre des congrès, hôtels de luxe…
Alors même que des écoles, des maisons de quartiers et des bibliothèques sont fermées pour des raisons soit disant budgétaires.
Le Mouvement des Chômeurs et Précaires en lutte de Rennes s'associe pleinement à la protestation contre cette expulsion et appelle tout un chacun à ne pas laisser passer sans réagir cette manœuvre inadmissible, nouvelle démonstration (s'il le fallait) du mépris dont fait preuve cette municipalité pour tous ceux qui ne font pas partie de sa clientèle.
Rendez-vous à 11h dans le hall B de l'université de Rennes 2 pour envisager les suites à donner à cette affaire.
Rassemblement ce soir 17h place de la Mairie pour dire notre indignation !
Exigeons le relogement de la Maison de la Grève !
Faites circuler l'info partout autour de vous !
MCPL (contact), 2 décembre.
Rennes : Les occupants de la Maison de la Grève délogés par les forces de l’ordre
Une cinquantaine de gendarmes épaulés par le groupe d’intervention de la police nationale sont intervenus, vers 6h ce matin, rue de la Barbotière. Objectif : déloger les occupants de l’ancien local de la CFDT transformé depuis plusieurs semaines en «maison de la grève». Une évacuation sans heurts. Les services de la Ville ont ensuite procédé au «nettoyage» du bâtiment avant d’en murer les entrées.
Leur presse (Ouest-France), 2 décembre.
Rennes : La Maison de la grève évacuée par les forces de l’ordre
Les forces de l'ordre ont délogé ce jeudi matin les occupants de la Maison de la grève, squat ouvert suite aux manifestations contre la réforme des retraites. L'opération s'est déroulée sans heurt.
Le squat de la Maison de la grève, ouvert depuis plusieurs semaines à Rennes, a été évacué ce jeudi matin par les forces de l’ordre. 70 gendarmes mobiles venus épauler les polices nationales et municipales sont intervenus, vers 6h ce matin, rue de la Barbotière. Treize personnes dormaient sur place. Elles ont été surprises par l'intervention des forces de l'ordre. Selon les policiers, les squatteurs auraient refusé de décliner leur identité, elles ont donc été emmenées au commissariat afin de procéder à des vérifications. Le délogement s’est passé sans incident.
Murer le bâtiment
Depuis l'aube, la municipalité s'est occupée de vider les lieux sous le regard impuissant des amis des squatteurs prévenus par ces derniers de leur délogement. Une dizaine de matelas, des meubles, des ustensiles de cuisine ou encore des affiches et des banderoles sont ainsi entassés sur le trottoir, en attendant d'être emmenés par des camions-benne. «Les lieux sont relativement propres et bien tenus, les locaux n'ont pas été endommagés par l'occupation illégale», livre Laurent Jarry, responsable du service propreté de la ville de Rennes. «Nous mettrons une journée à murer tout le rez-de-chaussée du bâtiment. Nous allons poser 350 parpaings», ajoute un des sept maçons de la ville présent sur place. «Le premier étage sera barricadé et le bâtiment sera mis hors d'usage. L'eau et l'électricité seront complètement déconnectés.»
La mairie avait imploré les squatteurs de quitter les lieux
Ce délogement a été possible suite à l'ordonnance rendue par le tribunal de grande instance de Rennes, il y a une dizaine de jours. Depuis plusieurs semaines, la Mairie souhaitait récupérer les anciens locaux du syndicat CFDT afin d'y installer des services sociaux. Nathalie Appéré, première adjointe au maire, avait ainsi imploré les squatteurs de quitter les lieux : «Nous avions négocié des crédits d'État afin d'implanter dans ces mêmes locaux l'association de la sauvegarde de l'enfance à l'adulte, qui protège des jeunes en difficulté. Nous pensions également y installer des locaux pour la structure Puzzle, qui prend en charge les sans domicile fixe. Nous étions prêts à démarrer les travaux. Ce dossier peut être planté si ces gens (les squatteurs, NDLR) ne prennent pas leurs responsabilités.»
Leur presse (Le Mensuel de Rennes), 2 décembre.