Émeutes à El Bayadh (Algérie), 30 mars
Émeutes à El Bayadh : Une femme d'une soixantaine d'années asphyxiée par les gaz lacrymogènes
Une femme âgée d'une soixantaine d'année est morte, mercredi, asphyxiée par le gaz des bombes larcrymogènes lancées par des gendarmes lors des affrontements qui se déroulent depuis 9h à Kaf El Ahmra, dans la wilaya d'El Bayadh, a confié à elwatan.com, Mohamed Zouaoui, membre du bureau d'El Bayadh et du coseil national de la LADDH. «Cette femme est décédée à 10h30 lorsqu'une bombe lacrymogène a été jetée à l'intérieur de sa maison», indique notre interlocuteur.
De violents affrontements ont opposé mercredi des habitants de Kef El Ahmar, une commune située à une quarantaine de kilomètres d'El Bayadh, aux forces de la gendarmerie déployées depuis 9h du matin pour disperser un millier de jeunes qui ont manifesté contre la précarité de leur commune, a appris mercredi elwatan.com. Selon Hassan Bourras, membre du comité directeur de la LADDH et président du bureau de cettte organisation de défense des droits de l'Homme à El-Bayadh, une ville située à 650 km au sud-ouest d'Alger, au moins 30 blessés ont été recensés sur les lieux.
«Une quinzaine de blessés a été transférée à l'hôpital d'El Bayadh pour des soins. Les affrontements se poursuivent toujours dans les rues de cette commune pauvre et déshéritée», explique encore notre interlocuteur joint mercredi par téléphone.
«Les jeunes de Kef El Ahmar sont sortis manifester dans la rue pour demander des comptes aux responsables de leur APC. Frappés de plein fouet par le chômage et la misère, ils ont réclamé une réellement politique de développement pour leur commune située sur la steppe semi-aride», relève dans ce sillage Hassan Bourras.
Ce militant des droits de l'Homme, et habitant d'El Bayadh, a signalé à elwatan.com que les affrontements entre les jeunes et l'escadron de la gendarmerie nationale dépéché dans la commune de Kef El Ahmar à partir de Saïda, sont d'une violence très intense. À 14h30, les rues de cette commune, peuplée par plus de 12.000 habitants, sont toujours barricadées et coupées à la circulation par des jeunes émeutiers décidés à en découdre avec les forces de la gendarmerie nationale.
Leur presse (Abderrahmane Semmar,
El Watan), 30 mars 2011.