Éléments pour un appel combatif contre l'OMC à Genève du 28 novembre au 2 décembre 2009
À la fin de cette année se tiendra à Genève la septième session de la conférence ministérielle de l’OMC. Dix ans après Seattle qui avait vu naître le mouvement antiglobalisation, ce sera l’occasion pour les puissants de ce monde de réengager les négociations sur le cycle de Doha pour essayer de recoller les morceaux d’un capitalisme affaibli par le séisme financier d’octobre 2008. L’objectif est toujours le même, il s’agit de favoriser le libre-échange, d’activer la circulation des marchandises avec toutes les conséquences délétères que nous connaissons : délocalisations, mise au ban des personnes et collectivités pas assez rentables, enrichissement des plus riches, pollution accrue, destruction massive des matières premières non renouvelables et de la nature.
À cette occasion, tout ce que produit le militantisme aux quatre coins de la planète va converger pour le traditionnel parcours des lamentations. Le folklore protestataire va tenter tant bien que mal de se réunir pour prononcer ses traditionnelles doléances. Après ces dix ans d’altermondialisme le tableau n’est pas reluisant, en quatre mots : la paralysie est totale.
Pourtant ces dix dernières années ont vu éclore une accumulation de raisons de se révolter, mais la désolation militante est suivie d’un désert intellectuel. Regardons les choses en face : l’«alternativisme» ne peut répondre à la misère. Aucune alternative n’existe dans le capitalisme ; seule sa destruction a une perspective. En plus d’intégrer les critères de gestion des responsables du désastre, les altermondialistes ne sont pas, à proprement parler, opposés à la gouvernance mondiale. Une organisation mondiale du commerce à visage humain ne leur poserait pas de problèmes fondamentaux. Ils agissent comme une force de conciliation au sein de la société actuelle. Les secteurs syndicaux participent à l’apaisement social ; les secteurs politiques sont la caution démocratique du système, la «saine opposition».
Les syndicats, les partis de gauche et les milieux associatifs ont ce qu’on peut appeler un partenariat social avec l’État. Les prestations sociales et autres subventions que consentent les nantis font partie des mesures d’apaisement social qui ont détruit tout forme de contestation. Nous sommes bien dressés pour mener notre petite vie anesthésiée. La «gauche» se fait directement co-gestionnaire de la crise, c’est en somme une sorte de contre-révolution permanente contre toute possibilité d’émancipation !
À l’opposé, un spectre hante l’Europe : l’autonome. Un constat s’impose : depuis Gênes, Rostock et Strasbourg, l’altermondialisme s’essouffle et la mouvance radicale est en plein essor. C’est que nous ne cherchons pas, épisodiquement, à faire des interventions spectaculaires qui nous serviraient dans une négociation. Au contraire, nous sommes partie prenante de la guerre généralisée et constante que l’État et le Capital mènent contre les pauvres et les exploité-e-s. Nous évoluons tous les jours dans un environnement en guerre, une guerre diffuse où chaque individu en est un acteur et une victime. Accepter la pacification menée par les co-gestionnaires, par la gauche, c’est accepter notre impuissance. Nous devons marquer la rupture avec l’ordre établi : aucun dialogue, aucune revendication. Du vieux monde nous ne pouvons faire que table rase. Le combattre pour ne pas tomber ; ne pas le fuir, mais lui faire face pour ne plus le subir.
Nous vous appelons à participer massivement à la grande manifestation du 28 novembre à Genève et nous essaierons d’enrayer la machine de l’OMC. Un centre de convergence sera aménagé à partir du 27 novembre jusqu’au 2 décembre, ainsi que de l’hébergement, un service médical, un centre de media indépendant et un support légal.
Au-delà de l’immédiatisme, cette convergence doit esquisser de nouveaux rapports de force à l’échelle internationale. Dans l’esprit d’une organisation accrue des groupes radicaux en Europe et ailleurs et pour gommer la séparation effective entre théorie et pratique, nous vous invitons à venir partager vos connaissances, réseaux et contacts aux seins d’un forum pour l’autonomie, le dimanche 29 novembre.
Samedi 28 novembre : Manifestation internationale, départ 14h00, place Neuve
Dimanche 29 novembre : Discussions, projections et forum
Du lundi 30 novembre au 2 décembre : Journées d’actions et de blocages (thématiques : lundi : alimentaire ; mardi : crise ; mercredi : climat)
Action Autonome, 24 août 2009.
Mobilisations contre l’OMC à Genève en novembre-décembre 2009
Crises alimentaire, économique, sociale, climatique :
Faillite globale du système ! Il est temps de changer de cap !
Le «libre» échange de l’OMC : toujours la loi du plus fort !
Trente ans de politiques néolibérales et de mondialisation n’ont fait qu’accroître de manière intolérable les inégalités : misère et famine au Sud, chômage et précarité au Nord, inégalités entre hommes et femmes partout. Nous sommes précipités dans la plus grave crise économique depuis 1929.
L’OMC promet de nous en sortir… en poursuivant sur la même voie : la libéralisation du commerce mondial. Augmenter cette «libéralisation» des échanges durcirait la concurrence, éliminerait nombre de petites entreprises et exercerait une pression accrue sur l’emploi, les salaires et les conditions de travail, mais aussi sur les budgets publics et la sécurité sociale. Par ailleurs, la libéralisation de la circulation des marchandises et des capitaux va de pair avec la multiplication des entraves multiples à la libre circulation des personnes et avec la violation de leurs droits fondamentaux.
La libéralisation des marchés agricoles ne renforce que l’agro-business, appauvrit les petits paysans, empêche toute souveraineté alimentaire, et aggrave la crise alimentaire mondiale. Enfin, au nom de la concurrence, l’OMC justifie le démantèlement des services publics, ouvrant ainsi la porte à leur privatisation, ainsi que l’élimination des normes et règlements protégeant les salariés et plus généralement les populations.
Le climat victime du commerce mondialisé !
Les politiques de l’OMC ont aussi des conséquences les plus néfastes pour le climat. Elles induisent la faillite de paysans par millions au profit de l’agriculture industrialisée, alors que celle-ci — fortement dépendante des énergies fossiles — est une source majeure de l’effet de serre. Elles provoquent une déforestation criminelle des principales forêts tropicales, poumons de la planète et lieu de vie des communautés indigènes.
Elles ont créé un réseau de production mondialisée, avec ses transports transnationaux, gros consommateurs d’énergie, dans le seul but de maximiser les profits, et au mépris de l’environnement et des salariés. Malheureusement, à Copenhague ce seront les mêmes dirigeants politiques, qui défendront les mêmes intérêts et qui «inventeront» les mêmes «solutions de marché», alors que leur faillite est patente partout. Douze ans après Kyoto, les émissions de gaz à effet de serre des pays développés sont plus importantes que jamais ! Nous ne pouvons pas leur faire confiance !
Le Titanic vous tente ? Nous pas !
Ni la crise économique et sociale, ni la crise alimentaire, ni la crise climatique ne seront résolues avec la logique qui les a créées.
Ce système économique actuel augmente partout l’injustice et la violence. De plus, aujourd’hui, nous sommes face à la nécessité — toujours plus urgente — de renoncer à l’absurdité d’une croissance sans fin sur une planète finie ! Mais les dirigeants des États ne cherchent pas sincèrement la sortie. Nous savons que nous pourrons vivre bien — et même mieux — tout en renonçant aux gaspillages insoutenables d’un système où le rendement du capital impose une croissance sans limite sous peine de faillite. Pour nos enfants et petits-enfants, les intérêts de la société et de l’environnement doivent primer sur le profit aveugle. Des centaines de représentants de mouvements populaires du monde entier seront à Genève, puis ils se déplaceront en caravane, à travers la France et l’Allemagne, jusqu’à Copenhague, pour exiger un changement radical de cap !
Faillite globale du système ! Il est temps de changer de cap !
Du 30 novembre au 2 décembre, une conférence ministérielle de l’OMC se tiendra à Genève : une semaine avant le sommet sur le climat à Copenhague. Le commerce et le climat sont liés. Dans ces deux domaines, la faillite des politiques suivies a des conséquences catastrophiques. Mais les dirigeants de nos États ne remettent rien en question !
Le «libre» échange de l’OMC : toujours la loi du plus fort !
Trente ans de politiques néolibérales et de mondialisation n’ont fait qu’accroître de manière intolérable les inégalités : misère et famine au Sud, chômage et précarité au Nord, inégalités entre hommes et femmes partout. Nous sommes précipités dans la plus grave crise économique depuis 1929.
L’OMC promet de nous en sortir… en poursuivant sur la même voie : la libéralisation du commerce mondial. Augmenter cette «libéralisation» des échanges durcirait la concurrence, éliminerait nombre de petites entreprises et exercerait une pression accrue sur l’emploi, les salaires et les conditions de travail, mais aussi sur les budgets publics et la sécurité sociale. Par ailleurs, la libéralisation de la circulation des marchandises et des capitaux va de pair avec la multiplication des entraves multiples à la libre circulation des personnes et avec la violation de leurs droits fondamentaux.
La libéralisation des marchés agricoles ne renforce que l’agro-business, appauvrit les petits paysans, empêche toute souveraineté alimentaire, et aggrave la crise alimentaire mondiale. Enfin, au nom de la concurrence, l’OMC justifie le démantèlement des services publics, ouvrant ainsi la porte à leur privatisation, ainsi que l’élimination des normes et règlements protégeant les salariés et plus généralement les populations.
Le climat victime du commerce mondialisé !
Les politiques de l’OMC ont aussi des conséquences les plus néfastes pour le climat. Elles induisent la faillite de paysans par millions au profit de l’agriculture industrialisée, alors que celle-ci — fortement dépendante des énergies fossiles — est une source majeure de l’effet de serre. Elles provoquent une déforestation criminelle des principales forêts tropicales, poumons de la planète et lieu de vie des communautés indigènes.
Elles ont créé un réseau de production mondialisée, avec ses transports transnationaux, gros consommateurs d’énergie, dans le seul but de maximiser les profits, et au mépris de l’environnement et des salariés. Malheureusement, à Copenhague ce seront les mêmes dirigeants politiques, qui défendront les mêmes intérêts et qui «inventeront» les mêmes «solutions de marché», alors que leur faillite est patente partout. Douze ans après Kyoto, les émissions de gaz à effet de serre des pays développés sont plus importantes que jamais ! Nous ne pouvons pas leur faire confiance !
Le Titanic vous tente ? Nous pas !
Ni la crise économique et sociale, ni la crise alimentaire, ni la crise climatique ne seront résolues avec la logique qui les a créées.
Ce système économique actuel augmente partout l’injustice et la violence. De plus, aujourd’hui, nous sommes face à la nécessité — toujours plus urgente — de renoncer à l’absurdité d’une croissance sans fin sur une planète finie ! Mais les dirigeants des États ne cherchent pas sincèrement la sortie. Nous savons que nous pourrons vivre bien — et même mieux — tout en renonçant aux gaspillages insoutenables d’un système où le rendement du capital impose une croissance sans limite sous peine de faillite. Pour nos enfants et petits-enfants, les intérêts de la société et de l’environnement doivent primer sur le profit aveugle. Des centaines de représentants de mouvements populaires du monde entier seront à Genève, puis ils se déplaceront en caravane, à travers la France et l’Allemagne, jusqu’à Copenhague, pour exiger un changement radical de cap !
Toutes et tous à Genève, pour manifester
et débattre des alternatives au désastre actuel !
Contre l’OMC, parce qu’un monde meilleur est urgent !
Manifestation, samedi 28 novembre, 14h
place Neuve à Genève
Anti-OMC, 29 septembre.