Égypte : évasion de plusieurs milliers de détenus à la faveur de mutineries dans six prisons
Égypte : évasion de plusieurs milliers de détenus à la faveur d’émeutes
Plusieurs milliers de détenus se sont évadés dans la nuit de samedi à dimanche de quatre prisons égyptiennes, au sixième jour de la révolte populaire dans le pays, ont annoncé des responsables des services de sécurité.
La prison Abu Zaabel, pillée et incendiée par les Cairotes
Les prisonniers, parmi lesquels des militants islamistes incarcérés dans un établissement pénitentiaire au nord-ouest du Caire, ont pris la fuite après avoir déclenché des émeutes. Plusieurs détenus ont été tués ou blessés durant ces évasions, ajoutent les responsables qui n’ont pas fourni d’autres précisions.
Leur presse (AP), 30 janvier 2011 - 9h53.
Égypte : émeute dans une prison au nord du Caire, évasion de milliers de prisonniers
Plusieurs milliers de prisonniers se sont évadés de la prison de Wadi Natroun, à 100 km au nord du Caire, a indiqué dimanche une source au sein des services de sécurité au 6e jour d’une révolte contre le régime du président Hosni Moubarak.
Des milliers de prisonniers, dont un grand nombre d’islamistes détenus depuis plusieurs années, ainsi que des prisonniers de droit commun, se sont évadés dans la nuit après une émeute durant laquelle ils se sont emparés des armes des gardes de l’établissement pénitentiaire, selon la même source.
Leur presse (Agence Faut Payer), 30 janvier.
Des dizaines de corps gisent sur la chaussée près d’une prison du Caire
Des dizaines de corps gisaient sur la chaussée près d’une prison de l’est du Caire dimanche matin où une émeute avait eu lieu dans la nuit et des coups de feu tirés au cours de l’évasion des prisonniers, a-t-on appris auprès d’une source au sein des services de sécurité. La source n’était pas en mesure de préciser les circonstances de leur mort se limitant à faire état de «coups de feu tirés de l’intérieur et de l’extérieur de la prison» d’Abou Zaabal.
La prison Abou Zaabal se trouve dans une zone désertique sur la route reliant Le Caire à Alexandrie, à 100 km au nord de la capitale.
Plusieurs cas de prisons abandonnées et d’évasions ont été enregistrés à travers le pays depuis le début d’une révolte sans précédent contre le régime de Hosni Hosni Moubarak au pouvoir depuis 1981.
Plusieurs milliers de prisonniers se sont évadées de prison dans la nuit après une émeute dans la prison de Wadi Natroun, à 100 km au nord du Caire, au cours de laquelle ils se sont emparés des armes des gardiens de l’établissement carcéral, selon la même source. Parmi les prisonniers, figurent des détenus politiques, des islamistes détenus depuis plusieurs années, ainsi que des détenus de droit commun.
Trente-quatre membres, dont des dirigeants des Frères musulmans, première force d’opposition, arrêtés jeudi, ont également pu sortir de cette prison, d’après l’avocat de la confrérie Abdel Moneim Abdel Maqsoud.
Leur presse (AFP), 30 janvier - 12h35.
L’armée égyptienne tente d’enrayer la fuite de prisonniers
Des gardes disparus, des prisonniers tués ou en fuite et des soldats à leur recherche : à la faveur de la révolte égyptienne, des prisons ont connu dimanche des massacres ou se sont vidées de leurs détenus.
Dans le quartier de Maadi, près de la fameuse prison de Tora située dans le sud du Caire, des soldats ont installé des barrages et fouillaient les voitures, à la recherche de fugitifs.
Ils extraient un homme d’un véhicule, le jettent au sol et lui entravent les mains, faute de menottes, avec sa propre écharpe. «Il vient juste de s’évader», assure un soldat à un journaliste de l’AFP.
Dans cette prison de Tora, connue pour avoir abrité de nombreux militants islamistes, des coups de feu venant de l’intérieur des murs étaient audibles dimanche, alors que des militaires, baïonnettes aux canons, encerclaient le bâtiment. Par rafale, un blindé tirait en l’air, pour effrayer et éloigner la population.
Dans le quartier d’Abou Zaabal, à la périphérie du Caire, des cadavres ont été alignés dans une mosquée. Selon Amgad, membre d’un des «comités populaires» créés pour enrayer les pillages, affirme que sur ces 14 corps, deux sont des policiers et le reste des évadés.
Selon des témoins dans le quartier, des détenus se sont emparés, la nuit précédente, d’armes de leurs gardiens et s’en sont servis pour s’évader.
Dimanche matin, il restait dans les cellules une poignée de détenus qui, n’ayant plus que quelques semaines à tirer, refusaient de s’échapper, de peur d’être repris et condamnés à nouveau.
Huit membres du Hamas palestinien se sont évadés d’Abou Zaabal et au moins deux étaient parvenus, selon un officiel palestinien à Gaza, à revenir dans la bande de Gaza en passant par les tunnels de contrebande.
Et 34 Frères musulmans, dont des chefs du groupe islamiste officiellement interdit en Égypte, ont réussi à quitter la prison de Wadi Natroun, au nord du Caire, après que leurs gardes eurent déserté les lieux, a dit l’un de leurs avocats à l’AFP.
Une source au sein des services de sécurité a indiqué à l’AFP que dans la nuit de samedi à dimanche des milliers de prisonniers avaient submergé leurs gardiens à Wadi Natroun et s’étaient dispersés dans les villes et les villages avoisinants.
L’agence officielle égyptienne MENA a précisé que de nombreux prisonniers s’étaient emparés des armes de leurs gardes.
Le dirigeant des Frères Musulmans Mohammed Mursi a affirmé, sur Al-Jazira, que les prisonniers islamistes ne s’étaient pas évadés. «Nous ne nous sommes pas enfuis. C’est la population qui nous a ouvert les portes», a-t-il dit. «Nous allons très bien.» Selon lui, les dirigeants des Frères Essam el-Erian et Saad el-Katatni étaient parmi ceux qui avaient été libérés.
Par ailleurs des douzaines de personnes détenues à Fayum, au Sud du Caire, se sont également enfuies après que des heurts avec la police eurent fait un mort parmi les forces de l’ordre.
Des détenus se sont également enfuis de plus petites prisons dans les autres provinces égyptiennes, mais aucun chiffre n’était disponible dimanche soir. Ces évasions sont intervenues alors que des vagues d’émeutes et de pillages se sont propagées dans tout le pays, en dépit du déploiement de l’armée pour tenter de maintenir l’ordre.
Plusieurs secteurs étaient encore dimanche en proie au chaos, après que les policiers eurent disparu des rues et des boulevards. Pour tenter d’y faire face, la population s’est organisée en groupes d’auto-défense qui, le plus souvent armés de bâtons et de gourdins, ont pris position dans les rues. Un couvre-feu a été imposé au Caire, à Alexandrie et à Suez et l’armée, déployée dans les rues, capturait prisonniers en fuite et pillards.
Leur presse (AFP), 30 janvier - 19h06.