Démocratie de supermarché - Blagnac / Grenoble / Ménesplet, 29 janvier
Blagnac (Haute-Garonne) : Des centaines de clients piégés dans le parking
Temps pourri, dernières soldes, versement de la paye… Les conditions étaient réunies samedi [29 janvier] pour attirer des milliers de consommateurs dans les centres commerciaux. Mais à l'hyper Leclerc-Blagnac la sortie shopping a tourné court pour des centaines de clients qui ont été coincés dans le parking de l'hypermarché, un monumental garage à étages, tout en circonvolutions et doté d'une seule rampe d'accès.
La situation a fini par se débloquer lorsque les forces de l'ordre sont intervenues pour réguler la circulation au rond-point du centre commercial et sur la rocade qui étaient paralysés par une circulation monstre. Prise dans la nasse, après plus de deux heures de galère, Caroline, jeune médecin, a fini par trouver une place dans le parking, mais il était trop tard pour les courses et impossible de sortir la voiture. Elle est rentrée à pied… à Beauzelle, 5 kilomètres, pour donner la tétée à son bébé de 3 mois ! «Après coup je me dis qu'ils auraient dû fermer l'accès du parking», dit cette maman effarée.
Le parc de stationnement de l'hypermarché avait déjà été bloqué au mois de novembre. La direction de Leclerc a pris des mesures et mis en place une navette électrique gratuite entre le tram et le centre commercial mais la solution n'a pas encore été trouvée pour décongestionner ce garage, sans doute victime d'un défaut de conception.
«C'était apocalyptique, témoigne Bastien, un étudiant qui a passé plus de trois heures dans sa voiture, samedi. Des gens klaxonnaient, d'autres s'énervaient, l'air était chargé de gaz carbonique et de fumée. J'étais avec ma copine dans la voiture. On pensait faire un tour dans la galerie marchande, mais là on s'est senti complètement piégés. C'est frustrant et ça fait un peu flipper.»
Leur presse (La Dépêche), 31 janvier 2011.
Grenoble (Isère) : Des voleurs sèment le trouble chez Lidl
Samedi [29 janvier] en fin d’après-midi, une dizaine de jeunes sont entrés dans le magasin d’alimentation discount Lidl, situé à l’angle de la rue Anatole-France et de l’avenue Rhin-et-Danube, dans le quartier Mistral à Grenoble, et ont commencé à faire du grabuge, volant notamment des jus des fruits et des friandises dans les rayons, jusqu’à ce que les vigiles et le gérant ne parviennent à les mettre à la porte.
Sur le parking, les trublions s’en sont alors pris à deux voitures en stationnement dont ils ont brisé des vitres avec des pierres.
Dans l’un des véhicules se trouvait un chien appartenant à un client du magasin qui avait laissé l’animal dans sa voiture le temps de faire ses courses. La pauvre bête a été légèrement blessée par des bris de verre.
Alertés, les policiers sont rapidement intervenus mais le groupe avait disparu avant leur arrivée.
Leur presse (Le Dauphiné Libéré), 1er février.
Leclerc-Blagnac : pourquoi ça coince toujours sur ce parking
Samedi dernier, des clients sont de nouveau restés coincés trois heures dans le parking silo du centre commercial du Grand Noble à Blagnac. Enquête.
Les bouchons monstres du centre commercial ont certaines causes dues à un samedi exceptionnel, et d'autres à une structure critiquable.
Beaucoup de monde. Samedi, les magasins de la galerie marchande connaissent une «très grosse affluence», selon la direction de la galerie marchande. On est en fin de mois, les paies viennent de tomber, et les soldes continuent. La météo est pourrie : pluie, vent, 6 °C maxi. Les Toulousains s'engouffrent dans leur voiture. Le cinéma CGR (3000 sièges) est presque plein.
Pannes et accident. À la demande de la direction du centre commercial, la police intervient en milieu d'après-midi, pour réguler la circulation entre la sortie des parkings (4000 places au total) et le rond-point d'accès au Fil d'Ariane. Deux voitures sont en panne sur les 200 m qui séparent l'entrée du parking-silo et le rond-point. Les ronds-points sont engorgés, donc dans le parking comme ailleurs, tout le monde est à l'arrêt.
Parking silo : une seule sortie. Passée de 80 à 120 boutiques en 2008, la galerie commerciale s'est dotée de places de parking supplémentaires, via un parking couvert en «silo». Mais il n'y a qu'un seul accès à ce parking, qui débouche sur les deux ronds-points menant à la bretelle du Fil d'Ariane.
Trop de commerces… pour l'infrastructure prévue ? 120 boutiques, des restaurants sur l'avenue Flaubert, Castorama, Alinéa, etc. et un seul rond-point suremprunté, juste après l'échangeur, pour absorber le flux. Car sur la D902, une seule sortie est indiquée «centre commercial». Alors qu'on peut y accéder par les échangeurs d'Andromède au nord, et Place de la Révolution au sud. Joint hier, le maire de Blagnac, Bernard Keller, estime que les stationnements sauvages sont en partie responsables des bouchons. Il a pris des arrêtés mi-décembre pour pouvoir davantage verbaliser.
Trop de voitures… et pas assez de transports en commun ? La station Grand Noble du tramway est reliée au centre commercial par une navette gratuite (20 places), trop méconnue du public. Le flot de piétons venant du tram est important, mais pour certains, la voiture reste indispensable…
Paule Claverie, directrice de la galerie commerciale
Comment expliquez-vous que des clients soient restés coincés 3 heures dans votre parking ?
Il y a, c'est certain, un problème d'engorgement des ronds-points. Tout le monde débouche dessus, à l'entrée et à la sortie du centre. Ce qui fait que dans le parking, les voitures sont à l'arrêt. Nous essayons pourtant d'orienter les voitures vers l'échangeur d'Andromède.
Vous êtes responsable de votre voirie. Que préconisez-vous ?
Il faut que tout le monde se mette autour de la table pour trouver une solution. Nous, l'exploitant, travaillons d'arrache-pied sur le sujet. C'est urgent. Que cela arrive fin janvier nous interpelle, alors que tout le mois de décembre s'est bien passé.
La conception du parking, avec une seule entrée et une seule sortie, est-elle en cause ?
Non. Une deuxième sortie n'est pas à l'ordre du jour. Mais les ronds-points sont sans doute trop proches de cette sortie de parking. Avec davantage d'écart entre eux, il y aurait un effet de délestage. Il y a aussi du stationnement sauvage, qui bloque la circulation.
Réactions
Le Grand Toulouse, en charge de la voirie depuis 2009, estime que l'aménagement autour du centre commercial a été fait par la ville de Blagnac, et donc «ne peut pas s'exprimer sur la largeur des routes ou l'espacement des ronds-points». De nouveaux aménagements ne sont pas exclus.
Leur presse (Cyril Doumergue,
La Dépêche), 1er février.
Ménesplet (Dordogne) : Il a suivi les voleurs
Les gendarmes ont arrêté quatre hommes samedi à Libourne. Les voleurs avaient sévi à la supérette Netto de Ménesplet (24). Un témoin raconte.
Sans l'intervention de Jean-François Cerise, il est probable que les individus qui, samedi, ont dérobé des sacs remplis de victuailles au sein de la supérette Netto de Ménesplet, mais surtout ont laissé derrière eux la responsable du magasin choquée après l'avoir bousculée, seraient encore dans la nature. Mais sa présence d'esprit et son comportement citoyen ont finalement permis aux gendarmes d'interpeller quatre hommes, en douceur, à Libourne (Gironde).
L'immatriculation relevée
L'affaire avait débuté peu après 13h30. Deux hommes avaient pénétré dans le magasin et, comme n'importe quel client, avaient rempli des sacs de victuailles. L'un d'entre eux s'était alors dirigé vers la sortie sans passer par la caisse. La directrice l'avait suivi sur le parking et avait tenté de récupérer le sac. Bousculée, elle était tombée à terre. Pendant ce temps, le second individu avait lui aussi quitté l'établissement et les deux malfrats, accompagnés par un conducteur, avaient pris la fuite avec leur butin à bord de deux voitures.
Au bout d'un petit kilomètre, l'un d'eux avait discrètement déposé la marchandise volée à proximité des bâtiments de l'entreprise de Jean-François Cerise. Un manège vite repéré. Un employé prévenait son patron et rapidement la gendarmerie se rendait sur place.
Vers 16h15, ce même salarié observait qu'un autre véhicule avec plusieurs personnes à son bord faisait le tour de l'usine à la recherche du larcin dissimulé. Il relevait le numéro de sa plaque d'immatriculation et Jean-François Cerise le communiquait à la police.
Placés en garde à vue
Vingt minutes plus tard, le chef d'entreprise, qui venait de quitter son domicile pour se rendre à sa PME, tombait par hasard nez-à-nez avec la voiture décrite par son employé. «Celle-ci prenait la direction de Libourne… J'ai aussitôt appelé la gendarmerie de Montpon pour l'avertir… J'ai su par la suite qu'ils (NDLR : les militaires) étaient partis de Montpon à plusieurs véhicules pour intercepter les malfrats en question.»
Mais Jean-Paul Cerise ne s'est pas arrêté pas là. Il est parti à la poursuite des malfaiteurs. «J'ai continué à suivre la voiture, et c'est à 50 mètres du rond-point de Libourne que s'est terminée l'escapade. La Clio des gendarmes montponnais, toutes sirènes hurlantes, est venue bloquer le véhicule des voleurs. L'arrestation s'est faite dans les règles. Les trois individus, couchés à terre, n'ont opposé aucune résistance.»
Présentés au parquet, les quatre suspects, des ressortissants russes âgés de 31, 33 et 35 ans, ont été placés en garde à vue et mis en examen pour vol simple, vol suivi de violence ou recel d'objets volés. Le quatrième, qui avait été interpellé un peu plus tôt dans la journée pour avoir dérobé des bouteilles d'alcool, comparaîtra lui aussi pour vol simple. Tous étaient jusqu'à présent hébergés dans des foyers en Gironde.
Très choquée par sa mésaventure, la propriétaire du magasin s'est rendue chez son médecin qui lui a délivré une interruption temporaire de travail de sept jours.
Leur presse (Pierre-Manuel Réault,
Sud-Ouest), 31 janvier.