De l'art et du cochon

Publié le par la Rédaction

Allemagne : polémique autour d'une statue de policière en train d'uriner

 

Exposée dans une salle de l'école des Beaux-Arts de Dresde, «Petra» porte un uniforme anti-émeutes vert foncé aux couleurs de la police allemande, un casque blanc et est accroupie, fesses à l'air et pantalon partiellement baissé. Cela n'est pas du goût de tous.

 

 

 

Une statue en silicone d'une policière en train d'uriner est au cœur d'une petite polémique à Dresde (est de l'Allemagne) où elle est exposée depuis début janvier, le ministre régional de l'Intérieur notamment y voyant une «insulte» aux femmes, membres de la police, apprend-t-on mercredi 13 janvier.

 

Pour sa «Petra», montrée depuis le 7 janvier dans une salle de l'école des Beaux-Arts de Dresde, l'Allemand Marcel Walldorf, 27 ans, a reçu une distinction récompensant de jeunes artistes, décernée par une fondation culturelle, la fondation Leinemann à Hambourg (nord).

 

«Petra» est en métal et en silicone, dans un uniforme anti-émeutes vert foncé aux couleurs de la police allemande, elle porte un casque blanc et est accroupie, fesses à l'air et pantalon partiellement baissé. Avec sous elle, une flaque en gélatine.

 

 

 

 

 

Cette œuvre «étonnante (…) montre très bien qu'il y a une différence entre sphère publique et sphère privée», a justifié le jury, qui a accordé 1.000 euros de récompense à l'artiste.

 

Mais l'affaire n'est pas du goût du ministre régional de l'Intérieur, Markus Ulbig, qui s'est dit dans la presse «choqué» par ce qu'il considère comme «une insulte pour les policières» et une atteinte à la dignité humaine.

 

Même son de cloche du syndicat de policiers GdP, selon qui «les limites de la liberté artistique ont été franchies».

 

 

Andrea Weippert, porte-parole de l'école des Beaux-Arts, assure toutefois à l'AFP que les échos sont «très largement positifs», même s'«il y a bien sûr eu des courriels de protestation, surtout reçus par l'artiste». «Les gens qui visitent l'exposition ne sont pas indignés», selon elle. Elle dit s'étonner de l'émoi actuel à Dresde, car «Petra y a déjà été montrée auparavant, tout comme à Berlin et à Leipzig» (est). «La statue a été créée il y a un an, en 2010», précise Andrea Weippert. «L'artiste a exploré une zone taboue. “Petra” n'est pas une provocation. C'est une observation de la société», selon elle.

 

Leur presse (Nouvelobs.com), 13 janvier 2011.

 


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article