Solidarité avec les manifestants gardés à vue à Poitiers !
Nous, collectif contre la prison de Vivonne, tenons à revenir sur les événements qui se sont déroulés lors de cette journée anti-carcérale du 10 octobre lancée à notre initiative.
Avant toutes choses, il nous paraît important de rappeler à tous nos détracteurs que la manifestation n’était pas le centre de la journée. Nous invitons ainsi tout le monde à relire le programme de cette journée qui appelait outre la manifestation festive à des débats avec intervenants extérieurs sur des thèmes tels que le sécuritaire ou les luttes anticarcérales… ainsi qu’à des concerts le soir même. Par ailleurs les débats qui ont eu lieu avant la manifestation, contrairement au reste de la soirée qui a été annulé par les forces de l’ordre, montrera peut-être par les apports qui en sortiront que la réflexion sur le sujet n’était pas exempte de la journée. Les déclarations de tous les «citoyens» et «journaleux» qui ont pris hâte de faire passer ce collectif comme un prétexte pour organiser une «émeute» et étant «une cellule d’ultra gauche» nous paraît donc d’une stupidité sans nom, d’un mensonge et d’une volonté politique des plus réactionnaires. Encore une fois nous assistons à l’utilisation d’outils médiatico-politique récurrents ces derniers temps au même titre que les étiquettes «d’anarcho autonome» et «d’ultra gauche organisée».
Bien que solidaire de tous les interpellés et n’ayant aucun interêt à juger en bien ou en mal les actes commis, nous pouvons toutefois dire que les pratiques utilisées ne correspondaient pas à nos attentes et qu’un bilan de la stratégie politique émanera de ces événements. Nous rappelons que, bien qu’ayant appelé à cette manifestation, nous ne sommes en aucun cas responsables des actes qui y ont été commis. Mais parler d’une violence à sens unique nous paraît inexact en vue de la gestion policière qui a suivi la manifestation : occupation policière massive de tout le centre ville (mise en place d’un quasi «couvre-feu»), arrestations arbitraires, opération policière au numéro 23 de la porte de Paris (local culturel), où devait se dérouler la suite de la journée, digne d’une ère ancienne… Le numéro 23, qui n’avait aucun lien avec les événements de la manifestation a ainsi vu une perquisition des plus violentes. Les personnes présentes ont ainsi subi diverses violences (coups de tonfas), humiliations (face contre terre les mains sur la tête) et contrôle abusif des identités (photos et questions…) pendant près de 4 heures ! De plus les policiers présents ont volontairement dégradé le matériel sono loué ou prêté pour l’occasion (estimation à plusieurs miliers d’euros) !!!
Ainsi il nous semble que le moment n’est pas à la dénonciation mais bel et bien à la solidarité avec les militants inculpés !
Libération des manifestants en garde à vue !
Le collectif contre la prison de Vivonne, 11 octobre 2009.
Violences à Poitiers : «actes inqualifiables» pour le maire de la ville
Les violences commises samedi à Poitiers en marge d’un festival de spectacles de rue et qui n’ont pas fait de blessés sont des «actes inqualifiables», a déclaré dimanche le maire de la ville Alain Clayes (PS), lors d’une conférence de presse.
Le festival «Les Expressifs», en cours au moment des faits, a été «pris en otage», a poursuivi le maire. Il a indiqué que ce qui s’est passé était «grave» et «mauvais» pour Poitiers, ajoutant que le montant des dégâts serait «élevé».
Dix-sept personnes sont en garde à vue, a déclaré le directeur départemental de la sécurité publique Jean-François Papineau, au cours de ce point de presse. La police avait indiqué samedi avoir procédé à dix-huit interpellations, dont certaines «en marge de la manifestation» de militants «ultra gauche».
Jean-François Papineau a précisé que trois personnes à qui étaient reprochés des faits précis pendant la manifestation avaient été interpellées samedi dans la soirée au Collectif 23, qui avait appelé à une journée anticarcérale samedi sur son site Internet myspace.
Les militants sont âgés de 20 et 25 ans mais certains sont plus âgés, dont un homme de 50 ans, a précisé M. Papineau.
Près de 250 personnes, selon la police, ont investi samedi le centre de Poitiers. Se réclamant d’un collectif anticarcéral, masqués et cagoulés, ils ont brisé une vingtaine de vitrines, des abribus, des cabines téléphoniques.
Les manifestants dont une partie ne venait pas de Poitiers ont agi avec la «rapidité de manœuvre digne de commandos militaires», a déclaré M. Papineau.
Une soixantaine de personnes ont débuté la manifestation en fin d’après-midi sur une place de la ville, avant d’être rejointes par d’autres militants qui venaient des rues adjacentes, a-t-il précisé. Le cortège s’est ensuite fondu dans le festival.
Outre les bris de vitrine, plusieurs monuments ont été tagués, comme le Baptistère Saint-Jean, l’un des plus anciens monuments chrétiens de France, a constaté une correspondante de l’AFP.
Le rassemblement était prévu initialement pour protester contre un transfèrement de détenus, prévu dimanche, entre l’ancienne et la nouvelle prison de la ville, selon plusieurs blogs de la mouvance anarchiste.
Leur presse (AFP), 11 octobre.